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 blood in the cut - pv: cass

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Damaris J. Owens
Damaris J. Owens
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MessageSujet: blood in the cut - pv: cass   blood in the cut - pv: cass EmptyMer 11 Avr - 14:27


blood in the cut
take my arm, break it in half
Depuis le début de la journée, tu avais cette sale sensation à l'estomac. Tu sais pas d'où ça pouvait te venir, tu avais beau prendre un cachet, rien à faire. T'avais cette boule au ventre, comme du stress, pourtant tu allais bien. Et ça t'as été désagréable toute la journée. T'avais pas forcément l'habitude, toi qui tombait rarement malade, qui était plutôt habituée aux douleurs physiques tel que des bleus et des coupures, alors ton estomac... T'as pas vraiment adoré.
Tu as travaillé ce matin, tu devais enquêter sur ce chef qui avait agressé sexuellement son employée. Ca te changeait des adultères, et la délicatesse que tu devais avoir pour cette enquête, tu l'adorais. Tu t'es fait passer pour une cliente, t'as tourné en rond dans le magasin à une certaine heure, l'heure où la cliente disait que la jeune stagiaire devait aller en pause. En rayon, tu voyais déjà le chef être un peu trop proche de cette stagiaire, petite brune aux belles formes. Et lorsqu'elle est partie en pause, t'as filé. T'as passé la porte réservée aux employés et t'es directement allé vers les vestiaires pour femmes. Et t'es bien tombé, parce qu'il était là, contre elle, sa main sur sa hanche et ses lèvres sur son cou, à la plaquer contre les casiers, alors que elle, avait les larmes aux yeux. T'as pas pu t'empêcher de lui donner un poing au visage, mais bon, ça, tu l'auras coupé au montage de ta caméra cachée. Ta matinée avait été bonne, t'en était contente, pour avoir débusqué un de ces connards et sauvé deux femmes au passage, ainsi que d'autres qui aurait pu croiser son chemin. Mais ça avait été dur de manger ton repas après cette matinée. Parce que t'avais cette sale boule au ventre. Mais merde, qu'est-ce que c'était? T'avais ce stress en même temps, tu ne savais pas pourquoi. Tu t'es forcée à manger histoire d'avoir le ventre plein avant d'aller au club de boxe. Tu t'es dit que si ça continuais, t'allais sûrement voir un médecin à la fin de la semaine, c'était beaucoup trop désagréable pour que tu restes comme ça -même si on était mercredi, et que la fin de la semaine était loin d'être proche-.

Tu pensais que le sport allait te changer les idées, te faire du bien. Ca a marché, mais pas tout à fait. Tu t'es tout de même pris une bonne droite au visage parce que cette boule au ventre t'a paralysée et t'as pas eu le temps de monter ta garde. Même ton adversaire s'est faite peur toute seule, ne s'attendant pas à pouvoir te donner un coup aussi bête. T'y ai resté trois bonnes heures, à combattre, t'entraîner, ou simplement rester dans un coin à faire de la musculation. Et pas moyen, cette boule était toujours là, ainsi que ce stress étrange. C'était comme si quelque chose t'attendait, tu avais ce mauvais pressentiment, mais sans savoir lequel et pourquoi. Alors t'as fini par partir, rentrant chez toi. Tu t'es douché, puis t'as essayé de te reposer devant la télé, puis devant ton pc, puis devant un livre. Mais ton estomac était tellement insupportable que t'arrivais pas à te concentrer. Alors t'as fini par t'allonger sur ton canapé et attendre, agacée. C'est un sms qui t'a fait bouger de ton canapé après une bonne demi-heure à fixer le plafond et attendre que ça passe. Une amie qui te proposait de boire un verre. Pourquoi pas, tant mieux même, ça pourrait t'occuper et l'alcool te ferait peut-être passer cette douleur. T'as accepté, et tu t'es préparée.

C'est comme ça que tu as atterri là, à huit heures du soir, à marcher pour te rendre jusqu'à ce bar. Tu voulais pas prendre ta moto ou les transports en commun, marcher te faisait du bien, même si l'air frais n'était pas au rendez-vous, remplacé par la pollution de la ville. T'étais habillée de ce jean bleu marine, un tshirt blanc et un sweat noir, une veste en cuir de même couleur au-dessus. Tes longs cheveux bruns légèrement ondulés étaient lâchés et t'étais légèrement maquillée, histoire de ressembler à quelque chose. Mais tu sentais bien que tu n'allais pas faire long feu ce soir, car plus tu approchais le bar, plus ton mal d'estomac s'amplifiait. Mais merde, t'avais mangé quelque chose de mauvais? Non ce n'était pas possible, t'était peut-être pas une grande cuisinière, mais t'étais pas assez bête pour oublier les dates de péremption ou laisser des restes moisir dans ton frigo. Et puis, ton stress aussi devenait de plus en plus grand. Mais qu'est-ce qui t'arrivais..? Bref. Tu te disais que tu boiras un verre ou deux avec ton amie et que tu rentreras prendre un cachet et te poser au lit, t'étais pas non plus à l'agonie. Alors tu marchais, sereinement, les mains dans les poches, lâchant tout de même un soupir pour tenter de calmer cette étrange boule au ventre.
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Cass Volkoff
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MessageSujet: Re: blood in the cut - pv: cass   blood in the cut - pv: cass EmptySam 14 Avr - 0:47

Cass, Elya & Simon


Tu ne sais pas combien de temps tu étais resté dans la salle de bain à juste fixer  le miroir ce jour-là, les mains fermement accrochées de chaque côté du lavabo, les larmes roulant le long de tes joues avant de s'écraser une à une sur la porcelaine blanche, les yeux rivés dans ceux de ton propre reflet comme si tu pouvais y trouver les réponses que tu cherchais, comme si tu pouvais y trouver un courage qui te fuyait, ressassant les termes de cette mission qui te faisait douter...Evidemment, dix mois en arrière les choses se seraient passées autrement, dix mois en arrière tu aurais simplement demandé à ton frère jumeau de la faire à ta place et personne n'aurait vu la différence, personne n'aurait su que tu t'étais défilé mais John était mort, John n'était plus là et tu n'avais pas d'autres choix, tu connaissais les règles, tu connaissais les ordres, obéir ou mourir, tuer ou être tué, lorsqu'on te donnait une mission tu n'avais aucun droit de la contester, aucun droit de refuser de l'exécuter, sous aucun prétexte, c'était toujours le gang avant les autres, le gang avant tout le reste, une loyauté que tu avais prouvée à l'âge de 13 ans en abattant un homme sous leurs yeux, une loyauté que tu ne cessais de prouver depuis et que tu devrais prouver encore une fois aujourd'hui...

Soupirant doucement, te passant de l'eau froide sur le visage pour essayer de reprendre tes esprits, tu sortis à nouveau ton téléphone portable, pour relire pour la millième fois ce message, cet ordre de mission dont tu connaissais pourtant tous les mots par cœur, un message comme tous les autres, te donnant les habitudes de déplacement de ta cible, l'endroit où l'abattre, avant de te donner son nom, ces deux petits mots qui dansaient sous tes yeux, sur lesquels ton regard restait figé à chaque fois Damaris Owens...
Damaris...Tu la connaissais un peu, tu avais travaillé avec elle à plusieurs reprises dans le cadre de ton autre activité, celle qui n'impliquait pas de tuer, de se retrouver couvert de sang et d'aller se débarrasser de cadavres à des heures avancées de la nuit, et même si tu n'étais pas la personne la plus proche d'elle, tu lui avais assez souvent parlé pour savoir qu'elle ne méritait pas ça, qu'elle ne méritait pas de mourir ce soir, et encore moins de tes mains mais tu savais aussi que les choses ne fonctionnaient pas ainsi, que les personnes que tu assassinais le méritaient rarement, que tu n'étais pas un héros qui t'en prenait seulement aux méchants, le gang acceptait de faire tuer n'importe qui, à condition d'être suffisamment payé, bien souvent il ne s'agissait que de pauvres types qui n'avaient rien demandé, qui s'étaient probablement juste mêlé d'affaires qui ne les concernait pas, des témoins, des personnes qui dérangeaient et en temps normal, tu t'en foutais, c'était juste différent cette fois, différent de savoir qu'elle n'avait rien fait, différent d'être face à un véritable conflit de loyauté mais malheureusement pour elle, malheureusement pour toi aussi probablement qui devrait vivre avec ça en plus sur la conscience jusqu'à la fin de tes jours, ce fut eux que tu choisis, parce qu'ils étaient tout ce que tu avais toujours connu jusqu'ici, inspirant profondément avant de tourner le dos au miroir et d'enfiler ta veste en cuir, déterminé, chassant toute émotion, tout sentiment, tu pouvais le faire, tu l'avais déjà fait.

Émergeant dans la rue, tu ne mis pas très longtemps à la repérer, de dos, ses longs cheveux ondulant au rythme de ses pas, tu la suivis discrètement sur quelques mètres, attendant qu'elle se trouve dans la rue qu'on t'avait indiquée, alors seulement tu accéléras le pas jusqu'à arriver assez près pour l'attraper par surprise et la plaquer contre le mur le plus proche, sans la moindre douceur, non sans avoir pensé à lui plaquer une main sur la bouche, plus par précaution qu'autre chose, elle n'aurait pas eu le temps de hurler très longtemps de toute façon car déjà tu sortais ton arme te servant de la crosse pour lui asséner un coup en pleine tempe et l'assommer, attrapant son corps de justesse pour l'emmener dans l'appartement dont on t'avait donné les codes et les clefs.
La suite était simple, au moins sur le papier, l'attacher, attendre qu'elle se réveille, tirer, tu attendais donc face à elle, arme à la main, avec le visage le plus neutre et le regard le plus vide possible alors que tout en toi voulait juste te pousser à lui dire dès l'instant où elle ouvrirait les yeux que tu n'avais pas le choix, que tu étais désolé...Mais le choix, tu l'avais, tu avais toujours le choix, le choix de dire non, le choix d'aller voir ce policier qui cherchait tant à t'aider, le choix de quitter la ville, de recommencer ailleurs, le choix tu l'avais, tu avais juste bien trop peur de tout abandonner, alors même si c'était difficile, même si tu ressentais le même dégoût de toi-même qu'il y a quelques années, le même dégoût qui avait rythmé tes premiers meurtres, le choix tu l'avais fait, tu avais choisi de la tuer.



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Damaris J. Owens
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MessageSujet: Re: blood in the cut - pv: cass   blood in the cut - pv: cass EmptyDim 15 Avr - 15:13


blood in the cut
take my arm, break it in half
T'as rien vu venir, tu t'attendais à tout sauf à ça. C'est allé tellement vite, t'as rien compris. T'étais plongée dans tes pensées, sereine, tu te disais que tu allais passer une petite soirée tranquille à boire un ou deux verres avec ton amie, puis rentrer dormir. Mais t'as été violemment tirée de tes pensées. D'un coup, tu t'es sentie tirée projetée dos contre un mur. Ca t'as fait mal, mais t'étais tellement surprise, prise de cette adrénaline, que t'as pas senti la douleur très longtemps. T'as pas eu le temps de le reconnaître, t'as juste vu la carrure d'un homme et des cheveux noirs, puis une vive douleur à la tête, et le noir complet.
Ce n'était pas la première fois de ta vie que tu as été assommée. Ca t'était arrivé, au tout début que tu avais commencé tes sports extrêmes. Lorsque tu prenais un mauvais coup lors d'un combat, que tu tombais mal durant une course de parkour. Ton crâne avait déjà saigné un nombre incalculable de fois, et tu savais faire la différence entre dormir, être anesthésiée, ou avoir été assommée, avec le temps. Être assommée, c'était une sensation étrange. Un sommeil lourd, qu'on a pas choisi. Un sommeil désagréable, forcé. On se sent faible, comme si on s'était endormie après une journée intense, et on arrive pas à se réveiller, parce que le corps refuse. Alors, on croit juste à un gros coup de fatigue. Mais toi, t'as appris que non, ce n'était pas juste une gros manque de sommeil, mais bel et bien une agression. C'est pourquoi, t'as réussi à secouer ton esprit, et tu t'es réveillée en sursaut.

Mais il était déjà trop tard. Tu reprenais tes repères, tu regardais autour de toi. T'avais froid, mal au crâne, mais aussi aux poignets. Tu soupirais, longuement, et tu regardais ton corps. Tu étais assise par terre, tu étais sale, tout comme ce sol. Tu reprenais doucement tes esprits, tu n'arrivais pas à passer ta main sur ton visage, quelque chose bloquait. Tu fronçais les sourcils, agacée, et tu forçais. Et puis tu réalisais, puis écarquillais les yeux, lorsque tu sentais ces cordes serrées autour de tes poignets, attachés derrière ton dos. "Que..?" Tu relevais enfin la tête, et tu le voyais. Tu te souvenais directement, cette carrure d'homme et ces cheveux noirs. Tout te revenait. Et puis tu reconnaissais enfin cet homme devant toi. "Cass? Mais..?" Tu te débattais, tirais sur tes poignets pour tenter de te libérer, puis tu le regardais à nouveau. Cass Volkoff, ce jeune hackeur qui travaillait parfois avec toi durant tes enquêtes, toujours agréable même si un peu mystérieux, tu appréciais travailler avec lui, alors tu te souvenais bien de lui. Tu pensais d'abord à une blague, tu lâchais un rire nerveux. Mais face à toi, maintenant, c'était une toute autre personne. Comme un autre visage. Un visage froid, mauvais. Le visage... D'un tueur. Et c'est quand tu réalisais cela, que tu te rendais compte du danger et que ton corps frissonnait désagréablement, que ta voix, ainsi que ton ton, se transformait: "Qu'est-ce que tu fous?!" Le genre voix que tu n'as jamais eue de ta vie. Une voix grave, rauque, rien à voir avec cette voix subtile et féminine que tu avais habituellement. Car ton instinct prenait le dessus, ton coeur battait à mille à l'heure, et tu tremblais. Tu ne sentais même plus cette douleur à l'estomac, il était beaucoup trop serré pour ça désormais. "Arrête tes conneries, relache-moi! Qu'est-ce que tu m'veux?!" Tu t'agitais, tu forçais sur tes liens, ton corps et ton esprit te hurlait de partir, te hurlait que tu étais en danger. Jamais tu n'avais ressenti de tel sentiment. Qu'est-ce qu'il voulait? Pourquoi? Lui qui pourtant, était si gentil. Si il avait besoin de toi, il aurait très bien pu t'envoyer un sms ou t'appeler, te donner rendez vous quelque part sans forcément t'assommer puis t'attacher. C'était quoi ce délire..? Pourquoi toute cette adrénaline bouillait en toi, face à cet homme qui pourtant n'était pas un inconnu..?
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MessageSujet: Re: blood in the cut - pv: cass   blood in the cut - pv: cass EmptyDim 22 Avr - 4:15

Cass & Dam


C'était une sensation que tu n'avais plus ressentie depuis de longues années, une sensation de dégoût, de peur presque, celle la même que tu avais ressentie lorsqu'à l'âge de 13 ans on t'avait mis dans cette position, un homme à terre face à toi, un homme à genoux à tes pieds, qui te suppliait de ne pas l'achever, alors que derrière toi le gang t'encourageait à tirer, celle là même qui avait rythmé tes premiers meurtres, les premiers mois, qui te laissait en larmes parfois, celle là même que tu avais fini par apprendre à ignorer ou alors qui avait fini par partir d'elle-même tu ne savais pas, n'avais jamais su mais qui était de retour ce soir alors que Damaris était attachée face à toi, alors que tu te tenais face à elle, arme à la main, luttant pour garder le regard le plus vide possible, le visage le plus neutre, luttant pour ne pas trembler, tu pouvais le faire, tu l'avais déjà fait des milliers de fois avant ça, le fait de la connaître personnellement ne devait pas changer les choses, les règles étaient claires, c'était le gang qui avait ta loyauté en priorité, tes amis seulement après...
Pourtant en pratique les choses n'étaient pas si simples, plusieurs voix en toi s'affrontaient incessamment, une te disait de la tuer alors qu'elle était encore inconsciente, que personne ne le saurait, une autre te disait de t'enfuir, de quitter la ville comme tu l'avais déjà fait mais sans retour cette fois, un aller simple, prendre le premier train, le premier bus, le premier vol qui passerait mais la dernière te disait d'arrêter d'être aussi fragile, aussi sensible, la dernière te parlait de ton père, de Simon, de John, d'Elya, la dernière te parlait de tous les meurtres que tu avais commis jusqu'ici sans douter une seule seconde, peut être même des personnes encore plus innocentes qu'elle mais dont tu n'avais jamais rien eu à faire, la dernière parlait plus fort que les autres, mais les autres continuaient tout de même, dans une cacophonie qui menaçait de te rendre fou, qui te donnait envie de te prendre la tête entre les mains et de hurler, lorsqu'une autre voix s'ajouta à toutes celles déjà présentes, celle d'une femme, celle de Dam, prononçant ton prénom, avant de te demander ce que tu foutais.

« Tais toi »

Le ton était sec, cassant, les dernières syllabes claquant dans le silence, presque en écho, un ton que tu n'avais jamais utilisé en sa présence, toi qu'elle avait toujours connu comme tout le monde te connaissait en dehors du gang, souriant, poli, diplomate, calme, discret, un peu trop peut être mais sans que ce ne soit suspect pour autant...Toujours était-il que tu voulais qu'elle se taise, que tu voulais qu'elle ne dise pas un mot de plus, entendre sa voix rendait les choses encore plus difficiles qu'elles ne l'étaient, entendre sa voix te rappelait toutes vos discussions, vos soirées à travailler, à échanger, entendre sa voix te rattachait trop à tes souvenirs, à la réalité, à tout ce que tu t'efforçais d'oublier.
Pourtant, elle ne sembla pas écouter tes avertissements, commençant à s'agiter dans tous les sens, forçant sur ses liens en te demandant une nouvelle fois d'arrêter, en te demandant ce que tu lui voulais, comme si ce n'était pas évident, comme si elle ne le savait pas déjà et contre toute attente, entendre ses supplications, la voir s'énerver, la voir réagir ainsi, éveilla en toi une colère que tu ne comprenais pas toi-même, insensée, irrationnelle, qui te poussa à te diriger vers elle, l'attrapant par les cheveux sans la moindre délicatesse pour la forcer à te regarder

«Arrête de faire l'innocente. Tu sais très bien ce que je te veux »


Tu la relâchas brutalement, lui balançant ton poing en plein visage avant de reculer de quelques pas, ramassant ton arme par terre et la pointant sur elle

« C'est pas personnel ok ? T'as énervé les mauvaises personnes, t'aurais dû faire gaffe »


Comme si c'était si simple, comme si elle avait pu le deviner...Tu savais que c'était injuste de dire une telle chose, que la plupart des gens ne savaient pas qui il était dangereux d'énerver, qui avait des contrats avec les hunter bloods, mais tu avais besoin de te persuader que dans un sens elle l'avait cherché, que dans un sens elle l'avait mérité, pour faire taire la culpabilité qui montait en toi, pour calmer le tremblement de tes mains, pour pouvoir juste appuyer sur la détente et en finir avec cette histoire sordide, pour oublier que c'était difficile parfois, de tuer.



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MessageSujet: Re: blood in the cut - pv: cass   blood in the cut - pv: cass EmptyJeu 26 Avr - 13:17


blood in the cut
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Ce mal de crâne et toute cette adrénaline qui faisait bouillir ton sang et contracter tes muscles t'empêchait de vraiment te concentrer. Tes yeux étaient plissés alors que tu tentais de reconnaître quelque chose autour de toi. Un indice, qui pourrait t'indiquer où tu te trouvais. Mais tu ne trouvais pas grand chose. Tout ce que tu reconnaissais, c'était ce jeune homme face à toi. Et encore, il paraissait tellement différent. Il n'avait pas ce visage que tu avais l'habitude de voir. Ce visage d'homme sociable, gentil, agréable. Là, tu voyais... Une bête. Un masque qu'il enfilait, ou retirait..? Tu ne savais pas quoi en penser, tu te sentais conne, de lui avoir fait confiance, d'avoir passé du temps avec une ordure pareille, capable d'assommer et enlever une femme pour... Pour lui faire quoi, au final? Tu te demandais ce qu'il voulait, ce qu'il allait bien faire de toi? Te tabasser, violer, tuer? Tout ça? T'en savais rien. Mais en tout cas, ton sang bouillonnait, tes sens étaient à l'affût, face à ce réel danger.

Il te disait de te taire. Ou plutôt, te l'ordonnait. Tu le regardais alors, de haut, même si t'étais assise au sol. Tu ne le laisseras jamais te donner d'ordre. Personne te donnait d'ordre. Mais sa voix te faisait tout de même sentir un frisson désagréable qui parcourait ton dos. Son ton était tellement différent, lui aussi, de ce que tu as pu entendre de sa part. Il était vraiment une toute autre personne, que tu reconnaissais à peine. La même apparence, rien de plus. Enfin, plus le temps passait, plus tu te rendais compte que quelque chose n'allait pas chez lui. Car très vite, il s'était emporté. Il s'était approché de toi, d'un coup, et avait empoigné tes cheveux qu'il tira pour avoir ton regard face au sien. Tu lâchas d'abord un gémissement de douleur et de surprise sur le coup, mais tu le retenais comme tu pouvais en serrant les dents, alors que tu le regardais droit dans les yeux. Tu voulais pas lui montrer que t'avais peur, tu voulais lui faire peur. Tu ne baissais pas le regard face à lui, tu le fixais, tout en l'écoutant. "Arrête de faire l'innocente. Tu sais très bien ce que je te veux." Tu serrais les dents, le regard menaçant à le fixer. Tu grognais presque, tout en lui répondant: "Qui de nous deux est le plus innocent, à ton avis?" Tu savais pas ce qu'il te voulait, t'étais sûrement pas une sainte, mais en tout cas, c'était bien lui qui risquait la plus grosse peine en taule en ce moment.

Et t'as pas eu le choix de baisser le regard, lorsque soudainement, il te collait un poing dans la figure. T'as pas gémi, t'as fait aucun bruit, juste un "Hmmm..." de douleur, alors que tu serrais les dents douloureusement. T'avais l'habitude des poings au visage, c'était loin d'être le premier, ni le dernier. Tu savais retenir ta douleur, tu l'as appris, pour paraître forte et invincible face à l'adversaire. Même si au fond, tu tremblais comme un chaton et t'avais envie de hurler de peur. Tu le regardais toujours, fixement, dans les yeux, la tête haute, alors que tu serrais les dents et que tu sentais ton arcade chauffer, le sang couler. Mais lorsqu'il prenait son arme, ton coeur ainsi que ton estomac s'étaient serrés, t'as pas pu t'empêcher d'écarquiller les yeux, et de te mettre à trembler, lorsqu'il le pointa sur toi. "Mec, arrête!" T'as pas pu t'empêcher de lui dire ça, l'adrénaline te prenant de plus en plus, et la peur commençant à réellement se voir sur ton visage, même si tu luttais pour qu'il ne le voie pas. T'y pouvais rien, le flingue était bel et bien pointé sur toi, alors t'as peur. Peur qu'il appuie sur la détente, que tu finisses tes jours ici, aussi misérablement. Au moins, t'avais vécu ta vie à fond, mais t'avais pas terminé. T'avais que 24ans, merde.
Tu réfléchissais. Des tas de pensées se bousculaient dans ta tête, des tas de solutions, d'idée pour t'en sortir. T'as pensé à donner un coup de pied sur le flingue. Il était assez proche, mais tes liens t'empêcheraient d'être à ton avantage, tu pourrais pas récupérer ton couteau dans ta chaussette et il te remettrait vite à terre. Tu réfléchissais, tout en faisant bouger tes poignets pour espérer pouvoir te libérer. Et t'avais bien fait. Car plus tu bougeais tes poignets, plus tu sentais que les liens se desserraient et te libérait. T'avais la chance d'être plutôt menue comme femme malgré tes muscles, et tes fins poignets pouvaient vite se débarrasser de ces liens. Tu te disais qu'il fallait que tu gagnes du temps, pour pouvoir réussir à faire glisser tes mains. Alors, tu parlais. "Tu fais pas ça par choix hein? T'es trop gentil pour ça. J'te connais, Cass." Tu le regardais dans les yeux, t'en profitais pour essayer de le déstabiliser, en l'appelant par son prénom, et faisant gigoter tes jambes pour faire croire que tu te débâtais. "T'es pas obligé de faire ça, t'es payé c'est ça? T'as cas me libérer, me dire qui t'as engagé, et je ferais en sorte de ne plus jamais recroiser cette personne." Tu soufflais, pour tenter de te détendre, tu regardais derrière lui, cherchant discrètement un échappatoire, une porte ou une fenêtre, quoi que ce soit. Il y avait une fenêtre, miracle. "Qui est-ce qui t'envoie, hm?" T'espérais, t'espérais tellement fort au fond de toi qu'il ne perde pas à nouveau patience et tire. Ton coeur battait à mille à l'heure. Tu te retenais tellement de hurler, pleurer, te débattre, c'était un combat que tu menais intérieurement. T'avais appris à avoir la tête froide face au danger, mais pas un danger pareil. Mais tu faisais de ton mieux, pour rester calme, et ainsi trouver une manière de t'échapper. Il fallait que tu réfléchisses, pas que t'as peur prenne le dessus et te porte préjudice. Ta vie était en jeu.
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MessageSujet: Re: blood in the cut - pv: cass   blood in the cut - pv: cass EmptyDim 29 Avr - 14:28

Cass & Dam


Tu avais beau tenter de te mentir à toi-même, de te persuader qu'elle était la seule responsable de ce qui lui arrivait, qu'elle aurait dû faire preuve d'un peu plus de prudence concernant les personnes à qui elle s'attaquait, qu'elle le méritait même probablement, l'exclamation qui s'échappa de ses lèvres alors que tu pointais ton arme vers elle, tentant tant bien que mal de contrôler les tremblements de tes mains, le regard où la peur transparaissait qu'elle te jeta éveilla à nouveau en toi une vague de culpabilité, une nouvelle vague de doute que tu n'arrivais pas réellement à étouffer. Tu avais encore ces pensées qui revenaient en boucle, celle sur le non choix, sur la possibilité de choisir, de changer, et comme en écho à cette pensée elle brisa le silence, pour te dire que tu ne faisais pas ça par choix, que tu ne pouvais pas faire ça par choix, que tu étais bien trop gentil pour ça, elle disait te connaître, ce n'était pas toi cet homme là et si tu avais envie de nier, si ta première pulsion fut de vouloir nier ce qu'elle venait de dire, tu ne réussis pas à le faire, les mots restèrent coincés dans ta gorge alors que tu refermais la bouche en secouant la tête, elle n'avait peut être pas tort, peut-être que la personne que tu étais vraiment était ce gars qu'elle avait connu quand vous travailliez ensemble, ce gars toujours aimable, toujours souriant, diplomate et tellement calme, pas celui qui se tenait face à elle une arme entre les mains, pas celui à qui on envoyait des listes de cibles à abattre et qui s'exécutait froidement, pas celui à qui on avait mis de force une arme dans les mains à 13 ans et à qui on avait demandé d'agir et d'obéir, pas celui qui se droguait et qui buvait trop pour oublier la mort de son frère jumeau parce qu'on lui avait mis en tête que parler, demander de l'aide était être faible et que la faiblesse n'était pas tolérée, peut être qu'elle avait raison et que celui qui se tenait devant elle n'était que le résultat d'années d'endoctrinement, peut être qu'il était seulement manipulé et animé par la peur de mourir, de tout perdre jusqu'à sa propre vie s'il ne s'exécutait pas, peut être...Alors tu finis simplement par détourner le regard quelques secondes, quelques millièmes de secondes à peine, un geste infime qui ne passerait pourtant pas inaperçu tu le savais avant de la regarder à nouveau dans les yeux.

« J'en sais rien, quelle importance ? »


Quelle importance au fond ? Quelle importance au fond de savoir si tu avais le choix, si c'était vraiment toi, même si tu la laissais partir maintenant, même si tu décidais de fuir ensuite, même si tu suivais ce qu'elle te disait, si tu la libérais en disant qui vous avait engagé pour qu'elle puisse l'éviter, s'arranger pour ne plus jamais le recroiser, tu savais que c'était inutile, que c'était déjà bien trop tard pour elle, son nom avait été donné aux hunters bloods et même si tu décidais de faire une exception, tu étais loin d'être le seul tueur à gages du gang, si elle s'enfuyait son nom atterrirait simplement entre les mains d'un autre, peut être entre celles d'Elya, de Simon, de ton propre père, ils n'arrêteraient jamais de la rechercher, ils n'arrêteraient pas avant d'avoir son corps sans vie à leurs pieds, c'était ça la seule vérité

« Même si je te donnais son identité ça ne servirait à rien, tu comprends pas ? Il nous a engagé, si c'est pas moi qui le fait, ce sera un autre... »

Et si tu étais encore relativement capable de faire confiance à Elya, Simon ou ton père en ce qui concernait leur manière de tuer, leur manière de procéder, tu ne pouvais pas en dire autant des autres, tu savais très bien que certains se permettait les pires horreurs avant d'en terminer, le viol, la torture et tu avais beau être un meurtrier, avoir le sang de centaines d'êtres humains sur tes mains, tu ne tolérais pas ces pratiques là, tu ne voulais pas qu'elle subisse ça

« Vaut mieux que ce soit moi »


C'était étrange comme phrase, comme si tu lui faisais une faveur en la tuant, ça n'avait aucun sens, mais après tout, plus rien n'avait vraiment de sens, rien n'avait probablement jamais eu de sens.
Doucement tu retiras la sécurité de ton arme, il fallait que tu te dépêches de trouver le courage de tirer, il fallait que tu le fasses, c'était maintenant ou jamais.



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Damaris J. Owens
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MessageSujet: Re: blood in the cut - pv: cass   blood in the cut - pv: cass EmptyMar 1 Mai - 16:19


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Il secouait la tête, à tes paroles. Ca fonctionnait. Tu le voyais déstabilisé, et sa main qui tenait son arme commençait à trembler de plus en plus. Presque autant que ton corps tout entier, rempli d'adrénaline et d'instinct de survie, de ce hurlement dans ta tête qui te criait de partir, et de cette peur qui te serrait l'estomac et faisait battre ton coeur à mille à l'heure. Et plus tu le regardais, plus tu sentais que quelque chose n'allait pas. Tu avais raison, il ne faisait pas ça par choix, il n'en avait pas envie. Ca te faisait mal d'un côté, pour lui. Qu'est-ce qui l'obligeait à faire ça? Pas l'argent en tout cas. Il y avait quelque chose derrière, quelque chose de fort, qui le menait à la baguette. Mais il te répondait par cette question. C'est vrai, quelle importance? La situation restait la même, t'étais là au sol, attachée avec un flingue rivé sur toi, et lui il avait le doigt sur la détente. "L'importance, c'est que tu peux toujours baisser cette arme, Cass!" Tu continuais tout de même ton petit tour, tu faisais exprès de prononcer son prénom, alors que ta voix tremblait, malgré ton ton sérieux et fort. Mais ce qu'il te disait ensuite, avait eu cet effet immédiat, à te glacer le sang. Ton regard se pétrifia l'espace d'un instant, tu le fixais, sans rien dire."Quoi..?" Alors, il n'était pas le seul à avoir ton nom? Désormais, ta tête était à prix quelque part, et t'allais finir par crever dans tous les cas? Mais pourquoi? Tu n'avais jamais rien fait de mal. Tu faisais peut-être quelques petites choses illégales histoire de t'amuser, mais t'as jamais frappé un innocent, fait du mal à quelqu'un, ce genre de chose. Au final, t'étais une image. Alors pourquoi? Pourquoi toi, tu méritais ça?

Ta peur s'amplifiait à cela, tu relevais la tête au ciel l'espace d'un instant, fermant les yeux et serrant les dents pour empêcher ces larmes qui te brûlait les yeux de couler. Et lui, il continuait, te disais qu'il valait mieux que ce soit lui. Comme si c'était censé te rassurer, te calmer..? Tu soufflais, puis rabaissais ton visage. Et lorsque tu rouvrais les yeux, ton coeur ratait un battement en voyant le jeune homme retirer le cran de sécurité, le clic raisonnant dans ta tête. C'est à partir de là, que toute ton adrénaline avait pris le dessus, que ta tête s'arrêtait de penser, et que tu perdais le contrôle de ton corps. Tu as réussi à te libérer de tes liens, alors, d'un coup, tu t'étais levé, hurlant tellement fort, pour te donner du courage. Tu donnais directement une gifle sur le flingue pour le faire partir plus loin, le faisant échapper des mains du jeune homme. T'avais tellement peur, mais tu ne contrôlais rien. Quitte à mourir, autant tenter le tout pour le tout. Tu pensais à l'immobiliser, donnant un gros coup de pied sur son genou pour tenter de le mettre à terre, puis d'un geste vif, le temps qu'il se remette de ce coup, tu récupérais le couteau dans ta chaussette et tu te mettais derrière lui, attrapant l'un de ses bras pour le plaquer derrière lui, et posant ta lame sur son cou. "Tu t'en ai pris à la mauvaise demoiselle, c'est con." Tu serrais les dents, ton corps entier était contracté, près à se battre, fuir, courir. Tu avais l'impression que tous tes sens étaient aux aguets, t'étais prête à parcourir cette fenêtre derrière vous et courir le plus vite possible. Mais avant ça, il fallait l'immobiliser, car son arme n'était qu'à quelques mètres de vous, et si tu fuyais maintenant, il lui suffisait de la récupérer et de te coller une balle pour te mettre à terre. D'ailleurs, tu stressais en voyant le flingue un peu plus loin, t'espérais qu'il n'allait pas le récupérer à temps. T'étais prête à te battre pour ça.
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MessageSujet: Re: blood in the cut - pv: cass   blood in the cut - pv: cass EmptyMar 22 Mai - 5:59

Cass & Dam


Quelle importance ? C'était la question que tu lui avais posée après avoir détourné le regard quelques millièmes de secondes à peine, à peine le temps d'un battement de cils...Quelle importance au fond de savoir qui tu étais vraiment, de savoir si tu étais le hacker un peu trop secret mais gentil avec tout le monde ou le tueur à gages qui devait lutter contre ses propres sentiments ?
Tu l'avais toujours su que tu n'étais pas vraiment fait pour cette vie là de toute façon, ce n'était pas comme si elle t'apprenait quelque chose de nouveau, trop calme, trop doux, trop diplomate, toujours trop tout mais pour ça comme pour le reste on ne t'avait pas vraiment laissé le choix, quand à peine en âge de faire tes premiers pas on t'apprenait déjà à te battre, quand les conversations qui t'entouraient ne faisaient que mentionner drogue, alcool, trafic d'armes et meurtre, quand à l'âge de treize ans alors que tu n'étais qu'un enfant on t'avait mis en face de cet homme à genoux et suppliant, on ne t'avait pas laissé le choix, parce que tu étais Cassiel Volkoff, parce que tu étais son fils et que c'était ce qu'on attendait de toi, parce que tu étais né enchaîné, parce qu'il n'y avait pas d'autre solution pour toi que celle de te conformer à ce qu'on attendait, parce que tu étais né là et pas ailleurs, parce que fuir serait bien trop rapidement synonyme de mourir alors quelle importance au fond que tu sois profondément bon, que tu n'aies pas envie d'assassiner les gens spontanément ?  Ça ne changerait jamais rien, ça ne changerait pas la situation, ça ne changerait pas le fait qu'elle était là attachée devant toi et que tu tenais ton arme d'une main tremblante tout en sachant qu'à un moment ou un autre tu serais forcé de tirer parce que même si tu décidais de faire une exception pour cette fois, de mentir en disant qu'elle t'avait échappée, quelqu'un d'autre viendrait pour elle, parce que ce n'était pas personnel, c'était quelque chose de bien plus grand, bien plus fort qu'elle, bien plus fort que toi, si ce n'était pas toi qui l'abattait alors ce serait un autre et probablement un autre qui en profiterait pour faire les pires horreurs avant...Ça te rendait malade d'imaginer ça, c'était insoutenable mais t'imaginer devoir tirer l'était tout autant, tu avais juste envie de chialer, comme un gamin, de t'effondrer, tu aurais juste aimé que tout soit différent, naître ailleurs, ne pas naître du tout, que ta mère ne soit pas partie, que ton frère ne soit pas mort, tu aurais juste tout donné pour ne pas être là, pour ne pas devoir faire ça et elle ne t'aidait pas, t'appeler par ton prénom ne t'aidait pas, chaque fois que tu l'entendais dans sa bouche tu te rappelais qu'elle te connaissait, tu te retrouvais submergé de souvenirs avec elle, de nuits passées à travailler, tu te rappelais son rire, son sourire, loin de l'expression effrayée qu'elle avait aujourd'hui face à toi, tu te rappelais ces instants de liberté volée, ces moments où tu prétendais être normal, les seuls où tu étais vraiment toi, vraiment apaisé et heureux, où tu n'avais pas besoin de mentir, où tu n'avais pas besoin de drogues ou d'alcool pour te faire oublier, pour te calmer.

« Arrête de m'appeler comme ça.... »

C'était à peine murmuré alors que ta main tremblait un peu plus à chaque instant, alors que tu étais forcé de fermer les yeux le plus fort possible pour retenir tes larmes, elle devait arrêter de te rappeler qui tu étais, elle te rappelait Simon qui avait dû hurler ton prénom des dizaines de fois avant de réussir à t'arracher au corps de ton frère il y a des mois de cela, tu étais las de toutes ces morts, elle aussi le serait bientôt, elle aussi ne serait plus qu'un souvenir, elle aussi passerait du présent au passé...Elle méritait au moins de savoir ce qu'il se passait réellement, elle méritait au moins de savoir au nom de quoi, à cause de qui elle mourrait.

« Un type a donné ton nom aux Hunter Bloods, je suis désolé »


Tu l'étais sincèrement, désolé, c'était une fille bien, elle ne méritait pas une fin comme celle là, elle ne méritait pas d'être assassinée dans un appartement miteux, puis enterrée dans un coin où personne ne la retrouvait jamais, mais tu le lui avais dit il valait mieux que ce soit toi.
Rassemblant tout ton courage, tu retiras doucement la sécurité de ton arme, le clic familier résonnant bien trop bruyamment dans le silence et alors que tu t'apprêtais à tirer, tu sentis ton arme t'échapper. En quelques secondes sans avoir eu le temps de comprendre ce qu'il se passait tu te retrouvas à terre avec la sensation bien trop familière d'une lame de couteau pressée contre ton cou.
Tu ne pouvais pas le nier tu étais surpris, choqué qu'elle ait osé faire une chose pareille mais tu étais bien incapable de le montrer, déjà ton cerveau formé pour ce genre de situation se mettait en marche pour trouver une manière de sortir de son emprise alors que tu essayais de gagner du temps, tu n'aimais certes pas vivre mais tu ne voulais pas mourir, pas ici, pas comme ça, pas maintenant, si tu devais mourir c'était selon tes propres conditions.

« Ce qui est encore plus con c'est d'avoir décidé de me menacer alors que tu avais la possibilité de t'enfuir »

Un sourire se dessina sur tes lèvres alors que tu désignais la fenêtre du regard, elle aurait pu simplement profiter que tu sois désarmé et à terre pour s'enfuir mais elle ne l'avait pas fait, tu ne savais pas si c'était une forme de fierté mal placée mais ce que tu savais avec certitude à présent était que tu avais la force nécessaire pour la repousser, au prix de quelques coupures peut être mais rien de fatal et c'est ce que tu fis immédiatement, lui faisant face à nouveau.
Tu hésitas quelques instants, tu voyais ton arme à quelques mètres de vous, tu sentais le poids rassurant d'un couteau dans la poche intérieure de ta veste mais tu n'étais pas sûr de pouvoir te permettre de perdre du temps, elle était trop intelligente et en trop bon état encore pour ça, si tu devais te battre, tu allais devoir le faire comme bien trop souvent avec tes poings.
Associant les gestes à la pensée, tu la frappas à nouveau en plein visage, une fois, deux fois, jusqu'à perdre le compte des coups, jusqu'à ne même plus réellement voir où tu frappais exactement alors que des larmes brouillaient ta vision.

« Pourquoi tu t'es pas enfuie ? »

Comme un reproche, tu te donnais l'impression d'être un de ces pauvres types qui considéraient leurs victimes comme coupables, tu te donnais l'impression d'être un de ces pauvres types qui frappaient leur femme en leur hurlant de regarder ce qu'elle les obligeait à faire, tu te sentais comme un de ces pauvres types, tu ne pensais pas pouvoir un jour atteindre un tel degré de dégoût de soi.



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MessageSujet: Re: blood in the cut - pv: cass   blood in the cut - pv: cass EmptyDim 27 Mai - 21:08


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Tu retenais un sourire, lorsqu'il te demandait, te suppliait presque, d'arrêter de le nommer. Ta technique fonctionnait, tu le voyais trembler, s'agiter. Tu jubilais intérieurement. Tu savais être maline, et tu avais cet espoir que cette malice allait te sauver. En tout cas, elle avait donné un coup de main. Mais, ton coeur se serrait à nouveau, lorsqu'il s'excusait, te disait que les Hunter Blood avaient ton nom. Les Hunter Blood... Tu connaissais ce nom. En tant que détective privée, fatalement, tu les connaissais. Un gang, très peuplé, redoutable. Tu espérais ne jamais avoir affaire à eux. Tout le monde l'espérait. Tu faisais exprès d'éviter de combattre contre une personne liée à eux, de te mêler à leurs courses, parce que tu savais que tu risquais gros avec eux. Tu savais que le moindre petit pique, le moindre faux pas qui pourrait ne serait-ce que les irriter un tout petit peu, pourrait te coûter la vie. Et même en les évitant, en les respectant, tu avais réussi à te mettre dans cette merde que tu redoutais tant. T'avais peur, tellement peur. Ton coeur se serrait si fort. Tu réalisais, que même si tu réussissais à t'échapper, tu allais tout de même devenir une proie. Une tête mise en gage. Un petit lapin, dans cette ville pleine de chasseurs. Tu serrais les dents à cela. Merde, t'avais rien fait pour mériter cela.

Mais tu étais loin d'être du genre à baisser les bras. Tu avais une soif de vivre impressionnante, un courage, et une rage énorme. Tu pouvais pas t'admettre vaincue comme ça. Même si t'avais peur, même si tu allais devoir te battre nuit et jour, tu étais prête à tout pour vivre. A tout. Quitte à lui donner ce coup au genou, le désarmer, lui mettre ta lame à la gorge. Tu mourrais de peur intérieurement, ton coeur battait la chamade, frappait si fort contre ta poitrine. Tu tremblais, mais tu te contrôlais, pour ta vie. Il restait immobile un instant pendant que tu le tenais, te disait ces mots. Il te croyait assez conne pour avoir raté cette occasion? C'était pas possible, t'avais réfléchi mille fois aux diverses solutions, et dans tous les cas, tu pouvais pas simplement partir par cette fenêtre. Tu aurais fini avec une balle dans la tête, dans tous les cas. Il fallait d'abord que tu le désarmes, que tu le blesses, pour pouvoir t'échapper avec l'espoir de t'en sortir en vie. Mais tu n'as pas eu le temps de lui répondre qu'il réussissait à s'échapper de ton emprise. Ton coeur ratait un battement à cela, merde, tu avais tellement peur. Il te souriait, te narguait presque en te montrant la fenêtre puis soudainement, il te frappait droit au visage. Tu lâchais un gémissement de douleur sur le coup, surprise, mais tu ne disais rien aux autres. Tu prenais les coups, une larme s'échappait après un autre, mais tu ne criais pas, tu ne pleurais pas. Tu ne voulais pas qu'il voit à quel point tu avais peur, tu avais mal. Tu ne voulais pas qu'il te voie faible, pourtant, tu étais tellement perdue que toi, grande combattante sur le ring, était incapable d'esquiver et répondre à ses coups à cet instant. Parce que c'était différent que sur le ring, ce n'était pas ton argent qui était en jeu, mais bel et bien ta vie. Mais finalement, il s'était arrêté, t'avais posé cette question. Toi, tu sentais ce gout de ferraille envahir ta bouche, tu grimaçais, sentait la douleur sur tout ton visage, des plaies qui s'ouvraient. Tu crachais tout ce sang qui avait coulé dans ta bouche, avant de t'essuyer les lèvres du dos de ta main. Tu le regardais, et plus tu le fixais, plus ton regard devenait noir. Plus tu essayais de te mettre dans la situation, de t'imaginer sur un ring, face à un adversaire. Tu essayais d'oublier cette arme, si proche de lui, qui pouvait te retirer la vie en quelques secondes. Ton objectif maintenant, c'était juste de l'immobiliser, pour prendre cette fenêtre. "Tu me crois si conne que ça?" Ton ton était sombre, froid. Enfin, tu devenais cette Dam, forte, courageuse, combattante. Alors, d'un geste vif, puissant, tu lui rendais ses coups en un seul. Au visage, juste dans la mâchoire. Tu te baissais, pour éviter un coup de poing qu'il pourrait te donner, et tu frappais dans son ventre, puis lui faisait un croche-patte pour qu'il atterrisse au sol. Il était loin d'être un des adversaires redoutables que tu as pu combattre et vaincre. Ni même du même gabarit que Dawson, que tu faisais tellement saigner sur le ring, même si tu n'as jamais encore réussi à le battre. Ton adrénaline te rendait plus forte, rendait tes réflexes plus rapides et instinctifs. Tu espérais, tu espérais que ça allait fonctionner, que tu allais réussir à fuir, passer cette nuit et être toujours là demain matin. Et non pas enterrée quelque part, coulée ou allez savoir quoi d'autre. T'étais pas prête à mourir, t'avais encore beaucoup trop de choses à vivre, découvrir. "Pourquoi ça pourrait pas être plus simple hein?" Tu posais ton pied sur ton ventre et tu appuyais, fort, pour le garder à terre. Tu serrais ton couteau dans ta main, prête à t'en servir si il ripostait. Tu n'aimais pas cette sensation, tu te sentais... Mauvaise. Jamais tu ne ferais de mal à quelqu'un gratuitement. Lors des combats, tu faisais toujours attention à ne pas aller trop loin, ce n'était qu'un jeu après tout. Là, c'était tellement différent. Tu devais aller loin, tu devais faire en sorte que tu sois la priorité. "J'ai pas envie de te faire ça, Cass! J'ai pas envie qu'on en arrive là, on n'est pas obligé! Laisse-moi filer, dit que tu as réussi, et ce sera oublié! Pourquoi tu veux pas faire aussi simple que ça? Tu en as le choix!" Tu retenais tes larmes, mais ta voix tremblait. De panique, de tristesse de devoir user de tes dons au combat pour faire le mal, de tristesse de lui faire ça à lui. "Tu sais très bien que sans ton arme, tu n'es pas contre la bonne personne, tu n'es rien face à moi! Tu le sais! Alors arrête, s'il te plait! Merde, Cass! " Tu sais que dans tous les cas tu n'allais pas lui ôter la vie, tu étais incapable de ça. Tu n'étais pas faite pour ça. Mais tu allais devoir tout faire pour t'échapper, et tu ne savais pas jusqu'où tu allais devoir aller. Et soudainement, sûrement parce que tu pensais trop, parce que ton esprit dans cet état de transe incontrôlable, ton crâne t'as fait mal. Là où il avait frappé pour te cogner, ça t'as lancé d'un coup, ça t'as fait gémir, et poser ta main sur ta tempe. Tu serrais les dents, fermais les yeux un court instant. C'était tellement douloureux. Non, pas maintenant. Pas maintenant.
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MessageSujet: Re: blood in the cut - pv: cass   blood in the cut - pv: cass EmptyVen 8 Juin - 6:43

Cass & Dam



Tu en avais entendu parler, de ce réflexe de protection étrange qui consistait à toujours reporter la faute sur les autres, sur des éléments extérieurs plutôt que sur soi-même lorsque la situation était insupportable, insoutenable et si tu avais toujours été absolument convaincu qu'il s'agissait de conneries, de justifications pour la lâcheté de quelques coupables incapables d'assumer ce qu'ils avaient fait, alors que tu te tenais debout face à Damaris, alors que tu pris la décision de la frapper suffisamment violemment pour qu'elle soit sonnée assez longtemps pour que tu puisses récupérer ton arme, en finir avec toute cette situation, avec toute cette horreur, ces émotions qui se succédaient, ces pensées incohérentes qui t'assaillaient, alors que ton poing venait de rencontrer son visage, sentant tes os percuter les siens, tu finis par comprendre que tout ce qu'ils avaient dit était vrai, tu finis par comprendre toute l'horreur de la réalité.
Tu avais l'impression de ne plus être réellement maître ni de ton corps, ni de ton esprit, tu perdais le compte des coups que tu lui assénais, tu ne savais même plus réellement à quel endroit tu frappais, tu sentais les larmes qui te brûlaient les yeux mais qui refusaient définitivement de couler, tu t'entendais lui demander pourquoi elle ne s'était pas enfuis tant qu'il en était encore temps, tant qu'elle en avait encore l'occasion, tu t'entendais le lui hurler encore et encore, comme un reproche pour ce qui était en train de se passer, tu savais intérieurement ce que tu faisais mais une petite voix en toi te persuadait que c'était de sa faute, que tout était de sa faute, qu'elle te forçait à le faire, une petite voix plus forte que les autres, qui allait contre tout, irrationnelle,qui réveillait tant d'émotions, de sentiments contraires que tu finis par simplement t'arrêter, à bout de souffle, à bout de force, tu n'en pouvais juste plus de lutter à la fois contre elle et contre toi-même....Un arrêt qui ne dura que quelques secondes pourtant, le temps pour elle de réaliser ce qu'il se passait, le temps pour toi de croiser son regard et de comprendre trop tard ce qui t'attendait, tu avais plus senti que vu le poing qui s'était dirigé vers ton visage, reculant en te tenant la mâchoire, ne réussissant pas plus à esquiver celui qui percuta ton ventre que celui qui te fit trébucher, perdre l'équilibre et t'écrouler contre le sol poussiéreux du vieil appartement miteux, une nouvelle fois à terre, une nouvelle fois en position de faiblesse, une nouvelle fois vulnérable et forcé de l'écouter le temps de trouver une solution
Elle avait toutefois raison sur un point, face à elle sans ton arme tu n'étais rien, pas grand chose du moins, tu savais que face à face tu ne gagnerais pas, tu n'étais pas mauvais, loin de là, mais tes cibles habituelles étaient majoritairement des types trop bourrés, trop drogués pour être capable de bouger  ou d'autres gars en costume incapable de faire quoique ce soit de leurs dix doigts, elle était plus douée qu'eux, elle était plus douée que toi, il allait falloir que tu trouves une solution pour te dégager à nouveau, pour te libérer de son emprise et ensuite, il allait falloir que tu te saisisses ton arme et que tu tires, sans attendre, sans hésiter parce que tu n'aurais probablement pas d'autres essais...
Il allait falloir mais pour l'heure alors que tu réfléchissais tu te forçais à rester calme, à ne pas montrer le moindre signe d'anxiété, lui répondant calmement, comme si la situation n'était pas critique, comme si sa vie n'était pas en train de se jouer, comme si elle n'était pas en train de t'immobiliser à l'aide de son pied...Pourquoi tu ne pouvais pas tout simplement la laisser partir et dire à tes supérieurs que tu avais réussi ? Pourquoi tu ne pouvais pas tout simplement l'épargner et mentir ? Tu étais sidéré par tant de naïveté, tu oubliais parfois, souvent, que ce monde qui avait été le tien dès l'instant où tu étais né n'était pourtant pas si évident pour le reste de la population, tu oubliais parfois que la plupart des gens étaient élevés loin des histoires de gang, de trafics, d'armes, de drogues et de meurtres, tu oubliais souvent que les gamins normaux n'avaient pas à tuer dès l'âge de 13 ans, tu oubliais souvent que les parents normaux n'armaient pas leurs propres enfants.

« Parce que ça fonctionne pas comme ça, je peux pas juste dire que j'ai réussi sans avoir la moindre preuve de ce que je raconte, ce serait trop simple sinon.»

Sinon évidemment que tu ne tuerais pas, à croire que tu faisais ça par plaisir ou...par choix, tout revenait encore et toujours à cette question, à cette notion de choix

« Écoute, moi non plus j'ai pas envie de te faire ça, mais il a jamais été question de ce que je veux ou de choix »


Ni à cet instant précis, ni à aucun moment de ta vie, il n'avait jamais été question de ce que tu voulais toi  on ne t'avait jamais demandé ton avis, jamais laissé entendre que tu pouvais en avoir un même, toute ta vie avait été définie à l'instant même où ta mère était partie, où ta mère t'avait abandonné aux mains de ton père, ton destin tout tracé, même les services sociaux responsables de votre dossier avaient fini par abandonner, des gamins impossibles à sauver...Ta mère, tu n'y pensais jamais pourtant, c'était étrange de réaliser que dans cet instant de désespoir intense, ce moment où tu touchais lentement le fond, c'était son image qui dansait devant tes yeux, les rares souvenirs liés à elle qui défilaient dans ton esprit, c'était à cause d'elle que tu en étais là aujourd'hui, c'était à cause d'elle que tu étais ici et paradoxalement ce fut grâce à elle, grâce à toute la colère, toute la haine que tu ressentais contre elle que tu réussis à trouver la force de te libérer de l'emprise de Damaris, profitant de son instant de faiblesse pour te dégager rapidement, te jeter sur le côté et te saisir de ton arme.
La suite se déroula comme au ralenti dans ton esprit, comme divisée en fragments de sensations, morceaux d'images qui se succédaient, tu te rappelles la sensation de tes genoux qui s'égratignaient contre le sol alors que tu te relevais, le poids de l'arme dans ta main, bien trop habituel, trop familier et tes doigts, tes doigts qui ont machinalement appuyé sur la détente sans même prendre le temps de  viser et puis le bruit, le bruit infernal, l'odeur de la poudre qui se mêlait à celle de la poussière et du sang, ton monde qui venait d'éclater, ton esprit de céder alors que tu relevais les yeux vers elle, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, le souffle coupé.





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MessageSujet: Re: blood in the cut - pv: cass   blood in the cut - pv: cass EmptyMer 13 Juin - 21:17


blood in the cut
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Tu te retenais de trembler, de pleurer, d'être ce chaton si sensible et fragile que tu étais au fond. Parce que tu avais beau être si courageuse, téméraire, ton coeur n'en était pas moins sensible. C'était différent, de sauter de toits en toits sans avoir peur de tomber de plusieurs étages, d'affronter des hommes qui deux fois plus large que toi sur le ring, de pister des hommes flippants dans des endroits flippants pour le boulot. Parce que tout ça, au final, ne mettait pas ta vie en péril. Ou alors, tu savais ce que tu faisais, tu t'y étais habituée. Cette situation, là, tu ne l'avais pas choisi, tu contrôlais rien, et tu ne savais pas comment tu allais terminer dans quelques heures voire quelques minutes. Tout se passait si vite, c'était ton instinct de survie et ton adrénaline qui te guidait et te contrôlais, tandis que toi, tu étais morte de peur. Morte... Non, n'emploie pas ce terme.

Tu l'écoutais, le souffle rapide et fort, ta poitrine se gonflant et dégonflant à vue d'oeil. Lui, c'était totalement l'opposé. Il était si calme, froid, dans ses mots. Et même sa façon d'être. Il paraissait si tranquille dans cette situation, ça te faisait davantage peur. Parce que ça te prouvais qu'il avait l'habitude de tout ça. Qu'il avait l'habitude de menacer, tuer. Tu te demandais combien. Combien de personnes avaient été tués par ses mains. Tu ne devais pas te poser cette question. Et ses paroles te glaçaient le sang. Donc c'était comme ça... Rien à négocier, rien à sauver. Pas de paix. Le seul échappatoire, c'était sa mort ou ta fuite. Et jamais, contrairement à lui, tu n'aura de sang sur les mains. Pourtant, il t'avouait qu'il ne voulait pas faire ça. Ton coeur en ratait un rebond. Alors pourquoi, merde? Mais tu n'as pas eu le temps de lui répondre, car ta tête t'a lancé d'un coup, tu as senti ton crâne te faire soudainement mal au point d'en baisser ta garde, et le tueur à gages en a profité pour s'échapper de ton emprise. Et à partir de là, c'est allé très vite. Beaucoup trop vite.

Tu ne te souviens pas de grand chose. Juste de lui qui se relevait, le cliquètement de l'arme lorsqu'il la reprenait dans sa main, le reflet de la lune qui brillait sur l'arme, le canon braqué sur toi, et le coup qui partait. Le bruit assourdissant, qui a fait sifflé tes oreilles, contracté ton corps, et paralysé ton coeur. T'as pas tout de suite senti la douleur, parce que tu as rien réalisé. C'était comme si tu étais devant un jeu-vidéo, sur le coup. Ton cerveau ne réalisait rien, et tu attendais juste le Game Over pour recommencer la partie. Mais non, c'était bien réel, alors, tu baissais les yeux, tu passais ta main à cet endroit qui te grattait, te démangeais, sur ton flanc gauche. Et là, tu voyais tout ce rouge, tu sentais le liquide, la chaleur sur ta main. Et là, tu commençais à sentir la plaie, alors que la douleur te montait encore, et encore, et encore. Tu n'as pas hurlé, tu n'as pas lâché le moindre gémissement de douleur. Tu l'as juste regardé, fixé, sans rien dire. Jusqu'à ce que ton corps te lâche, tu tombais d'abord sur un genou, puis sur l'autre, une main au sol, l'autre sur ta plaie qui coulait sans s'arrêter. Tu voyais flou, ta tête tournait, c'était étrange. Jamais tu n'avais ressenti, et tu pensais ne jamais ressentir ça dans ta vie. Hé bien non, tu étais bien là, à terre, après qu'une balle ai traversé ton corps. Sur le coup, tu ne savais plus quoi faire, tes larmes coulaient alors que tu restais silencieuse, tu respirais fort juste, ta main au sol serrait en même temps le couteau qui tu avais gardé. A ce moment-là, ton esprit te proposait deux solutions: faire de ton mieux pour fuir, oublier la douleur et continuer à combattre puis courir, ou abandonner et accepter ton sort. Tu as été silencieuse durant un instant, à réfléchir. Tu appuyais sur ta plaie pour tenter d'arrêter le sang. Ca faisait tellement mal... Comment tu allais faire pour courir et te battre avec ça? Tu lâchais un gémissement de douleur, tandis que ton coeur frappait contre ta poitrine, l'adrénaline qui avait disparue durant cet instant qui te paraissait si long, revenant au galop. D'un coup, sans que tu ne réfléchisses, tu te redressais. D'un geste vif, tu relevais ta main et tu le lançais. Tu lançais ton couteau vers lui, jusqu'à ce que la lame s'arrête à son épaule. Tu tenais énormément à ce couteau, il appartenait à ton père. Et qui sait, grâce à ce couteau, grâce à ton père, ça allait peut-être te sauver la vie. Tu te relevais, tu hurlais de douleur, mais tu te relevais, poussant sur tes jambes de toutes tes forces, réussissant à courir jusqu'au jeune homme blessé par ta lame. Tu voyais le flingue encore dans sa main, mais tu tentais le coup. Tu as eu ce second souffle, l'adrénaline te faisais oublier la douleur, tu as réussi à lui tirer l'arme de la main, tu lui donnais un coup de poing au visage, puis un coup de pied entre les jambes. Tous ces coups étaient si forts, incontrôlés, que pendant un court instant, tu n'as plus senti ta main, et l'appuies sur ton pied t'as fait perdre l'équilibre. Mais tu t'es rattrapée au mur, tu l'as regardé tomber. Tu t'en voulais un peu pour le coup de pied, mais c'était comme ça. Après tout, il t'avait tiré dessus, alors si il venait à ne plus pouvoir faire d'enfants, ce n'était pas si grave à côté de ça. A ce moment-là, tu n'en avais plus rien à foutre. De toute manière, une personne comme ça ne devait surtout pas avoir de descendance.

Tu le regardais tomber, tu t'es figé un court instant, tu le regardais. C'était terminé. Il avait encore ta lame dans l'épaule, et toi, tu avais le flingue dans la main. Tu regardais l'arme, puis lui. Tu aurais pu le faire, tu aurais pu le viser et appuyer sur la détente. Mais non, ce n'était pas toi. "Et comment on fait maintenant, hein?!" Tu hurlais ces mots, la voix tremblante, les yeux larmoyants. Peut-être que lui était capable de mettre fin aux jours d'une personne sans le moindre pincement au coeur, mais pas toi. Et si tu le faisais, ça te hanterait pour toujours. Tu réfléchissais, tu le regardais. Parce que si tu le tuais, au moins, tu serais sûre d'être là demain matin. De rester en vie. Rester en vie... Non, si tu faisais ça, il n'y aurait plus jamais de vie en toi. Alors, tu as fait un pas en arrière, puis un autre, et un autre, gardant tes yeux sur lui, serrant l'arme dans ta main, serrant ta plaie dans l'autre, jusqu'à arriver à la fenêtre. Tu l'ouvrais, et tu y jetais l'arme, de toutes tes forces. "C'est terminé." Tu passais une jambe par la fenêtre, tu t'accrochais au cadran, et tu le regardais. Cette vision, affreuse, de temps de sang éparpillé, le sien, le tien, cet appartement miteux, cet homme blessé au sol. Cette vision d'horreur, dont tu étais l'auteur avec lui, ça te serrait le coeur, ça te faisais beaucoup trop mal, et une larme s'échappait pour aller rouler sur ta joue. Tu aurais voulu que ça se passe autrement, que ça se passe comme tu l'avais proposé. Qu'il baisse son arme, qu'il te laisse partir saine et sauve et que tout le monde rentre chez soit. Mais non, tout ça a viré au cauchemar. "Je... Au revoir, Cass." Tu le regardais dans les yeux, tu regardais également cette lame qui t'avais sauvé. Peut-être que ton père, de là où il est, te protège et veille sur toi, en fait.
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