Sujet: The Heart Wants What It Wants (Calliopée) Sam 14 Juil - 23:06
Calliopée Nordenskiöld
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Sujet: Re: The Heart Wants What It Wants (Calliopée) Lun 16 Juil - 19:55
ϟ the heart wants what it wants
Well, was I supposed to wait for you sweetheart ? I can't, I can't, I can't go on without you, I can't go on without you oh lord
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Quand on a été en couple trop longtemps, le problème c'est que la solitude semble peser bien plus lourd que la normale. Ce qui me pèse, moi, c'est de savoir qu'il a bousillé notre histoire pour une partie de jambes en l'air. Et quand je suis seule, ça vire à l'obsession. Je revois ses mains à elle, sur son dos à lui. Je revois son corps à lui dans son corps à elle. Ça me ronge doucement, à petit feu. Et la noirceur gagne du terrain sur mon cœur. Elle grandit, de plus en plus, elle ramène la colère avec elle, la haine aux accents dopés de rage. Le dégoût, quasi viscéral. Et je prends soin d'écarter la douleur, la tristesse, la peine, bien loin de mon âme meurtrie. Pas question de me laisser abattre. Pas question que cette garce ait le plaisir de me voir tomber.
Ce soir, c'est un de ces soirs où j'ai peur de me perdre. La blessure est fraîche, la plaie encore béante. Ça peut facilement basculer, je le sens. Faut que je sorte. Que je prenne l'air. Être enfermée me fait patauger dans le désespoir. Y'a un bar sympa du côté du Wicker Park. Le genre d’endroit où on se sent chez soi facilement, comme dans le salon d’un vieil ami. C’est là que je vais. Pour ne plus penser, ne plus me rappeler. Oublier que ça fait mal d’avoir le coeur déchiré.
Sur place, y’a déjà foule. C’est pas étonnant vu l’heure avancée. Y’a de la musique aussi, mais j’y prête pas tellement attention pour le moment. C’est peut-être un groupe sympa, on fait parfois de belles découvertes musicales dans les bars de quartiers. Je me faufile jusqu’au comptoir pour commander un cocktail sans alcool. Un truc basique, que je paierai beaucoup trop cher pour ce qu’il y a dedans. J’aspire doucement le liquide aux couleurs du crépuscule dans la paille bleue turquoise. Et c’est là que je l’entends. Ta voix. Skye. Je me tourne vers la scène, alors que les mots qui sortent de ta bouche me parlent plus qu’à n’importe qui dans cette salle. Tu parles de tes parents. T’exposes un pan de ta vie, intime, glissant, dangereux, à une centaine d’inconnus. Qui eux, bougent doucement la tête en rythme, pendant que toi, t’as le coeur ouvert, le coeur en vrac. Je suis incapable de te quitter des yeux. C’est magnétique comme tu m’attires. Tu tardes pas à me repérer aussi, et t’en perds une note. Petit pincement dans ma poitrine. Je m’attendais pas à ce que tu poses ta guitare, annonces une pause, pour venir me rejoindre.
- Calli. - Skye.
Ton prénom, doux sur mes lèvres, maintes fois soufflé, murmuré. Les regrets dans ta voix. C’est comme ça chaque fois. Depuis que j’ai commencé à plus être à toi, mais à lui. Et maintenant, je suis plus à personne. Je suis juste perdue. Mais ça, tu le sais pas. Pas encore. Elle est brutale, la vague de tristesse qui m’envahit.
- Tu vas bien ?
Je prends une gorgée de ma boisson pour me donner une contenance. Non Skye, ça va pas. Je suis totalement détruite. Mon palpitant en miettes, ma fierté au sol. Humiliée. Et tu sais quoi ? T’avais raison. Tu m’as prévenue pourtant. Je t’ai pas écouté. T’avais raison.
- Les aléas de la vie.
Je hausse un peu les épaules. J’ai peur que l’eau monte et noie mes prunelles, que tu perçois mes fêlures à travers.
- Et toi ? En tous cas, tu chantes toujours aussi bien.
Je dévie le sujet sur toi, et c’est presque un aveu. Que je t’ai pas oublié. Que j’aime toujours t’entendre. Je sais pas quoi dire de plus. Bidon, complètement. J’ai honte. Je m’attendais tellement pas à te voir ce soir, que je sais pas comment agir. J’attends le moment où tu vas me parler de lui. Parce que ça va arriver, évidemment. T’as toujours la remarque acerbe, que ta jalousie te dicte. Un truc qui met le feu aux poudres, qui habituellement nous fait vriller l’un comme l’autre. Et tes saphirs un peu délavés, m’absorbent, m’attirent. Je pourrais m’y noyer.
CODAGE PAR AMATIS
Skye J. Ackerley
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Sujet: Re: The Heart Wants What It Wants (Calliopée) Jeu 19 Juil - 0:12
─ Emploi : le calme de ma petite librairie, l'adrénaline de l'illégalité.
Sujet: Re: The Heart Wants What It Wants (Calliopée) Dim 7 Oct - 20:00
ϟ the heart wants what it wants
Well, was I supposed to wait for you sweetheart ? I can't, I can't, I can't go on without you, I can't go on without you oh lord
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C’est perturbant de te voir là, devant moi. De te voir quitter la scène, pour moi. Alors que tu m’as quittée pour la scène. Cruel paradoxe. J’aurais détesté me dire que je te privais de ton rêve de toute façon. Mais notre séparation m’a brisé le coeur. Je suis pas sûre que t’aies véritablement conscience de ce que ça m’a fait. Faut dire qu’on n’en a pas tellement reparlé, et j’ai vite fini dans les bras de Nolan. Grave erreur. T’as détesté me voir avec un autre, pourtant tu m’as évincée pour ta musique. T’as voulu me mettre en garde contre lui, pourtant c’est toi qui m’as poussé dans ses bras.
On se fait face à face, comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. Alors que je m’attendais à tout sauf à te croiser dans ce bar. Et je donnerais beaucoup pour savoir ce qui se passe dans ta tête, là maintenant. A quoi tu penses, Skye ? Qu’est-ce que ça te fait de me voir ici ? Est-ce que je te manque parfois ? Trop de questions qui ne franchiront jamais mes lèvres. Trop effrayée par les réponses, par une possible réalité qui me ferait bien trop mal.
- Merci. Moi ça va. - Cool.
Je bois une nouvelle gorgée de ma boisson, geste machinal pour me donner une contenance face à toi. T’as ce sourire spontané, de ceux qu’on ne peut retenir. De ceux qui font valser mon coeur. Et pourtant je sais que derrière ce sourire se cachent de lourds secrets. Certains que ta voix porte au public, sans que ces gens aient conscience de ce que ces mots signifient réellement. Ca m’attriste pour toi. T’es quelqu’un de bien, malgré tout. J’ai pas de rancoeur contre toi.
- Je chante rarement, je fais de petits concerts pour passer le temps, mais au final mon vrai métier, c'est DJ, j'ai signé avec une maison de disques.
Je suis au courant, Skye. Alors je me contente de hocher la tête en souriant vaguement. Feindre de ne pas être touchée par cet aveu, me protéger derrière mes remparts. Me quitter t’a apporté ce que tu voulais. T’as une maison de disques derrière toi, une carrière devant toi. Faut croire que t’as fait le bon choix. Que j’étais qu’un frein à ton avenir dans la musique. Mon palpitant qui se serre, qui plie sous le poids de l’évidence.
- Tu travailles toujours dans ta librairie ? - Evidemment, tu sais à quel point j’aime les livres.
Ta question me perturbe un court instant. Est-ce que t’aurais entendu quelque chose à mon sujet ? J’y travaille toujours, c’est vrai. Mais je fais bien plus que ça, Skye. Je flirte avec l’illégalité. La nuit, je deviens autre. Je suis différente de celle que tu connais. J’ai changé. La trahison m’a changée. L’amertume, la colère, la haine. Ca fait partie de moi maintenant. C’est pas sûr que ça te plaise. Mais quelle importance, après tout ?
- Il va bien...Ton petit-ami ?
Il tombe, le couperet. Je l’attendais au tournant, cette question. Impossible pour toi de ne pas le mentionner. C’est quasi viscéral ce que t’as contre lui. Je te fixe, je cligne des yeux plusieurs fois. Parce que mes hématites risquent de se noyer. C’est encore trop récent pour que je puisse l’aborder sereinement. Tu l’as jamais aimé. T’as toujours tenté de me mettre en garde contre lui, garde-fou colérique qui voulait me protéger d’une chute que je n’imaginais pas dans mes pires cauchemars. J’ai mis ça sur le compte d’une jalousie mal placée, mais est-ce que finalement, t’étais au courant de quelque chose ?
- J’en sais rien.
Et c’est la vérité. Une vérité lourde, qui me fend le coeur. Il a bien essayé de me contacter, mais j’ai supprimé ses messages sans les lire, effacé sa voix sans prendre la peine de l’écouter. Elle est amère, cette ignorance. Elle soulève foule de sentiments dangereux. J’ai encore beaucoup de colère en moi. Même après avoir passé mes nerfs sur sa voiture. L’amour est un poison, qui continue d’agir bien après la morsure. Ma main se crispe autour de mon verre, de façon presque imperceptible. Je viens de lancer une bombe, avec cette révélation. Et j’appréhende ta réaction.