sometimes you have to know when to stop running [pv Elizabeth/Abigaël]
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Veronika Faure
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─ Études : Expulsée en dernière année à l'USNA, à cause d'une prise de coke.
Sujet: sometimes you have to know when to stop running [pv Elizabeth/Abigaël] Dim 2 Déc - 13:54
Dernière édition par Veronika Faure le Mer 5 Déc - 18:51, édité 1 fois
Elizabeth J. Lake
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Sujet: Re: sometimes you have to know when to stop running [pv Elizabeth/Abigaël] Mer 5 Déc - 6:51
Veronika & Liz & Abi
Sometimes you have to know when to stop running.
Ma vie avait été un peu mouvementée ces derniers temps. Une collègue étant en congés, j'avais pris pas mal de ses heures et ce n'était pas de trop pour ne pas penser à certains aspects de ma vie. En effet, je n'avais jamais été douée avec les sentiments et les choses ne semblaient pas prête de s'arranger... J'étais toujours incapable de mettre des mots sur ce que je ressentais pour Liam et mon état quand il était dans les parages m'inquiétait grandement. Non, vraiment, il était préférable que je n'y pense pas trop. Et j'avais de quoi m'occuper !
« Si tu continue comme ça c'est toi qu'on va finir par hospitaliser ! »
M'avait dit un collègue en me tapant sur l'épaule avec un air rieur. Il n'avait sûrement pas tort mais c'était un mal nécessaire. Surtout que j'avais décidé de m'impliquer davantage dans les associations en donnant une grande partie de mon revenu à la SPA locale que Veronika m'avait fait découvrir lors d'un de nos rendez-vous en extérieur. J'avais été très surprise et heureuse de la voir si épanouie avec les animaux dont elle s'occupait. Elle m'avait aussi parlé d'une jeune policière qui l'avait aidé et qui semblait s'inquiéter pour de son état. C'était une bonne chose, elle n'était pas seule et elle avait beaucoup progressé.
En effet nos dernières rencontres avaient été très positives. L'alcool ne faisait presque plus partie de sa vie et elle semblait avoir cessé de traîner dans des endroits peu recommandables. Bon, sa rupture l'avait beaucoup affectée mais elle n'avait pas replongé et j'étais très fière d'elle. Comme je l'avais remarqué depuis le début, Veronika était une femme courageuse et pleine de ressources en qui j'avais confiance. Elle allait s'en sortir, c'était une évidence. J'attendais d'ailleurs les résultats à de sa dernière prise de sang avant de la rejoindre.
Et, comme je l'espérais, tout revenait doucement à la normale. Plus de carences ou de taux inquiétant, juste quelques irrégularités en bonne voie. Néanmoins, quelque chose me fit rapidement déchanter : elle était enceinte. Nous avions faut un test complet et ces résultats ne trompaient pas... Si j'avais bien compris la situation, elle avait eu deux hommes dans sa vie récemment, dont un qu'elle voyait souvent quand elle n'avait pas l'esprit très clair... Qui que soit vraiment le père, c'était une mauvaise nouvelle ou, du moins, je le craignais grandement.
« Ben alors Lake tu as buggé ? »
M'avait dit le jeune médecin, constatant que j'étais restée bouche bée devant ma feuille, les yeux rivés sur la ligne en question. Ce n'était pas possible, je ne pouvais pas lui faire ça, le destin ne pouvais pas lui faire ça ! Et je ne pouvais pas le cacher au risque qu'elle s'en rende compte trop tard pour pouvoir avoir le choix... Car je me doutais de sa réponse et je n'avais pas envie de l'entendre. Je n'avais rien contre l'avortement en soit, je ne voulais juste pas lui imposer ça de plus. Pas à elle, pas maintenant qu'elle allait mieux ! Je secouais la tête, incrédule, ignorant royalement mon collègue qui réalisa qu'il était préférable de ne pas me déranger dans mes contemplations. Quelle galère !
Après quelques longues minutes d'hésitations, je réalise que je risque d'être en retard et me décide donc à quitter l'hôpital avec ses résultats rangés au fond de mon sac. Je vais attendre un peu avant de lui dire, voir comment elle va et... Puis je vais improviser, ce sera mieux. Il est hors de question que je lui lance ça à la figure sans prendre la moindre précaution. Je ne lui cacherais pas non plus, elle doit avoir le choix, elle doit savoir. Nerveuse, je ne parviens même pas à écouter de musique pendant le trajet, me mordant la lèvre de temps en temps, mon cerveau fumant sous la pression. C'était bien la première fois que j'étais inquiète de voir la jeune femme, et pourtant elle avait vécu tellement de coups durs... Mais là c'était différent, peut-être aussi parce que j'avais finis par la considérer comme une amie...
Enfin arrivée à la plage, j'attends quelques instants de plus avant de descendre la voiture, cherchant la jeune femme du regard, espérant presque qu'elle n'ait pas pu venir... Mais je la vois déjà, au loin, les pieds presque dans l'eau. Après une grande inspiration, je me décide enfin à la rejoindre, déjà inquiète de ce qui risquait de se passer. Il fallait quand même que je fasse illusion alors j'affichais un sourire chaleureux presque similaire à celui dont j'avais l'habitude. Il était tout de même un peu plus fragile, un peu moins franc. Il faut dire que mon cœur battait trop fort dans ma cage thoracique, gênant sûrement le fonctionnement de mes poumons. Il fallait que je me calme, que je paraisse moins nerveuse, plus naturelle.
« Bonjour Veronika ! Désolée je suis un peu en retard, il y a beaucoup de travail à l'hôpital en ce moment. »
Dis-je en la rejoignant au bord de l'eau. J'avais apporté une grande couverture pour que nous soyons à notre aise, le tout accompagné d'une bouteille d'eau et de deux verres. C'était presque devenu une habitude maintenant, un moment agréable entre amies qui n'avait plus rien à voir avec des rendez-vous médicaux. J'étais tellement fière d'elle, de la voir si bien. Son teint était plus lumineux, ses cernes avaient disparues... Je ne pouvais pas lui faire de mal, je ne pouvais pas lui dire, pas maintenant... C'était tellement compliqué, tellement frustrant !
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Sujet: Re: sometimes you have to know when to stop running [pv Elizabeth/Abigaël] Mer 5 Déc - 19:24
Elizabeth J. Lake
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Sujet: Re: sometimes you have to know when to stop running [pv Elizabeth/Abigaël] Sam 8 Déc - 6:16
Veronika & Liz & Abi
Sometimes you have to know when to stop running.
Le sourire de la jeune femme me fit chaud au cœur même s'il me rendait aussi plus nerveuse encore : elle semblait heureuse, en bonne voie, et moi j'arrivais avec mes gros souliers et ma nouvelle horrible pour tout gâcher... Quoi qu'elle pourrait peut-être bien le prendre ? Non, impossible... Qui pourrait avoir envie d'un enfant sans être pleinement sortie d'une lourde période d'alcoolisme ? Qui voudrait risquer d'avoir un enfant malade et pas de père en plus ? Non, il était vraiment impossible qu'elle prenne bien la nouvelle et à plus forte raison si elle était de ceux qui ne pouvaient envisager l'avortement... Ce n'était pas son genre mais, pour travailler à l'hôpital, je suis bien placée pour savoir que l'habit de fait pas le moine, surtout pour ce genre de décisions.
J'acceptais chaleureusement son accolade avant d'installer la couverture derrière nous. Le bruit de l'eau et l'odeur des embruns était agréable et rendait nos rencontres plus sympathique encore. Avec le temps, nous avions toutes les deux finit par oublier l'aspect médical de tout cela, nous n'étions plus que deux amies qui discutaient de tout et de rien de façon régulière. Je facturais le minimum de séance, uniquement celles qui rendaient compte de résultats ou qui enclenchaient des analyses. Juste pour qu'elle puisse le justifier, pour que son suivi ne soit pas vu que par nous. Les joies de la paperasse en somme, mais c'était un moindre mal. J'aurais préféré que notre dernière séance soit gratuite, j'aurais préféré ne jamais avoir à lui annoncer cela... Enfin non, je voulais son bonheur alors... Juste pas lui annoncer ce genre de nouvelle maintenant.
« Je suis vraiment heureuse qu'il soit de nouveau dans ta vie. Il a l'air très impliqué c'est super. Peut-être a-t-il retrouvé d'anciennes affaires à toi ou de vieilles photos ? Ça fait toujours un peu drôle de revenir en arrière comme ça mais c'est sympa aussi, ça peut rappeler de bons souvenirs. J'avais une de ces têtes quand j'étais petite !»
Concluais-je, nostalgique, alors que des images de mon enfance me revenaient à l'esprit. J'avais vraiment eu de la chance d'avoir des grands parents en or... J'avais tellement de bons souvenirs avec eux. Ils baladaient souvent dans mon esprits et j'aurais vraiment voulu que ma grand mère soit là pour me conseiller... Elle avait toujours était ma confidente, la voix de ma conscience et elle me manquait atrocement, encore aujourd'hui. Heureusement, Veronika me tira de mes pensées en reprenant la parole. Nous étions maintenant installées sur la couverture, moi en tailleur et elle les genoux contre la poitrine. C'était une jeune femme timide en réalité, loin de l'image qu'elle avait parfois pu me donner quand elle évoquais un peu son autre vie. Sans compter que je n'avais que des bribes... Comme si il existait une autre Veronika une fois que l'alcool lui était monté à la tête. Ce n'était en rien extraordinaire malheureusement, c'était le lot de chacun d'entre nous une fois que les filtres fichaient le camp.
« Au contraire ! J'ai l'impression de vivre à l'hôpital ces derniers temps alors venir ici me fait aussi beaucoup de bien. Et je suis sûre que les chiens adoreraient, même si tu risques de moins t'amuser pour les nettoyer avant de les ramener au refuge... Ils ne sont pas aussi frileux que nous et je suis sûre qu'ils se jetteront dans les vagues comme des fous ! »
Plaisantais-je, me rappelant des quelques cascades du chien de Mina lors de nos balades dans les parages. Je crois qu'il avait fait à peu près tout ce qu'il n'aurait pas dû faire ! Une vraie fusée ce chien, et un sacré résistant aussi ! Combien de fois nous avait-il foutu la trouille en faisant n'importe quoi !? Non vraiment, je n'avais pas les nerfs assez solides pour avoir un chien ! Et je n'aurai pas les nerfs assez solides pour lui cacher la vérité très longtemps... Mais je devais attendre un peu, prendre la température et tenter de trouver le moment opportun même s'il risquait de ne jamais arriver... Quelle galère !
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Sujet: Re: sometimes you have to know when to stop running [pv Elizabeth/Abigaël] Sam 8 Déc - 18:16
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Sujet: Re: sometimes you have to know when to stop running [pv Elizabeth/Abigaël] Sam 22 Déc - 15:25
Veronika & Liz & Abi
Sometimes you have to know when to stop running.
Veronika m'avait déjà parlé un peu de son père et de son passé. Je ne connaissais pas les détails mais, si j'avais bien compris, les choses avaient été très compliquées à un moment. Si bien que j'avais été surprise qu'elle retourne chez son père quand les choses avaient dégénéré. Mais les choses s'étaient bien terminées et j'en étais heureuse pour elle. La jeune femme méritait vraiment d'être heureuse à son tour, elle méritait de sortir enfin la tête de l'eau après toutes ces épreuves, quoi qu'elle puisse en penser. Et pourtant, j'avais une mauvaise nouvelle pour elle, j'avais en ma connaissance un élément qui pourrait à nouveau tout gâcher, la goute d'eau qui risquait de faire déborder le vase...
C'est pour cette raison que je n'avais pas encore annoncé la nouvelle, préférant attendre un peu, tater le terrain. C'était idiot, il n'y avait pas de bon moment pour annoncer un truc pareil... Pas dans de telles circonstance en tous cas. Je saisissais donc toutes les occasions de parler d'autre chose, soulagée qu'elle ne m'en parle pas, heureuse d'en apprendre un peu plus sur sa vie, de voir qu'elle allait mieux. Peut-être que ce ne serait pas si catastrophique après tout? Son moral semblait plutôt bon alors... Puis j'étais là, elle savait aujourd'hui qu'elle pouvait compter sur moi quoi qu'il arrive. N'est-ce pas ? Pfff... Ça ne changera rien, rien ne peut changer tout ça.
Je souris quand elle m'annonça avoir compris la réaction de son père. C'était vraiment une bonne chose qu'il soit à nouveau là pour elle, elle allait avoir besoin de tout le soutient possible. Il pourrait peut-être même la convaincre de garder l'enfant ? Lui dire que ce n'est pas une mauvaise chose ? Ma parole n'aurait pas le moindre poids là dedans, j'en étais certaine. Après tout, je n'étais pas grand monde pour elle. Une nouvelle amie oui, mais sans doute pas assez pour pouvoir influencer une pareille décision. Imperceptiblement, mes mains tremblaient un peu et mon cœur battait trop fort dans ma poitrine.
Puis mon sang ne fit qu'un tour... Elle voulait savoir pour les résultats et il était hors de question que je lui mente à ce sujet. Je tentais de garder un sourire sur les lèvres pour la rassurer mais il devait sembler étrangement tordu... Après avoir déglutit douloureusement, je me décidais enfin à lui répondre, croisant intérieurement tout ce qui était croisable et espérant sincèrement qu'elle ne le prenne pas trop mal... Après tout, l'espoir fait vivre non ? Et dire que nous plaisantions sur les chiens quelques secondes plus tôt... Pourquoi n'avais je pas eu le présence d'esprit d'enchainer !?
« Et bien ils sont très positifs. Tes efforts ont payés même s'il reste certaines petites anomalies qui devraient rapidement se corriger si tu gardes cette bonne attitude. » Dis-je, tentant de paraître normale, optimiste et bienveillante. Mais Veronika me connaissait sûrement assez maintenant pour voir que quelque chose n'allait pas. « En revanche... » Je marquais une pause, soupirant puis secouant la tête pour reprendre un peu mes esprits. Je ne savais pas comment l'annoncer proprement... « Il faudra refaire des analyses car il semblerait que... Que tu sois enceinte. »
Bon, ça c'est fait. Je me mords la lèvre inférieure, cherchant son regard d'un air désolée, prête à la retenir si elle tente de partir. Ce n'était peut-être pas la meilleure façon de lui dire mais c'est la seule qui me soit venue...
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Sujet: Re: sometimes you have to know when to stop running [pv Elizabeth/Abigaël] Ven 28 Déc - 11:40
Spoiler:
Te tracasse pas pour le temps de réponse ;)
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Sujet: Re: sometimes you have to know when to stop running [pv Elizabeth/Abigaël] Jeu 3 Jan - 7:01
Veronika & Liz & Abi
Sometimes you have to know when to stop running.
C'était affreux. Une nouvelle qui devait déclencher tant de joie... Je me sentais coupable, incapable de faire quoi que ce soit, sans savoir quels mots choisir. Que pouvais-je dire de toute façon ? Tenter de la rassurer ne servait à rien, lui dire que je comprenais serait presque faux. Je ne pouvais pas me mettre à sa place, je ne pouvais que vaguement imaginer sa détresse. Immobile, je l'écoutais avec attention, cherchant une issue pour elle, une solution pour l'aider. Mais quelles solutions ? Lui dire que ça pouvait changer, que ce n'était pas irréversible, pas inévitable ? D'après les analyses, nous pouvions en effet encore faire quelque chose seulement je n'étais pas sûre qu'elle le souhaite vraiment. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère, quoi qu'elle puisse en dire.
Le père n'était donc pas Arthur, c'est l'homme dont elle me parlait, celui de l'autre monde, celui qui avait une si mauvaise influence sur sa vie... Un détail qui changeait tout bien sûr, si seulement Arthur était encore là ! Quoi qu'il n'aurait sûrement pas accepté cette responsabilité, pas après ce qui s'était passé. Même si je ne savais pas vraiment ce qui s'était passé en fait... J'avais l'essentiel, des bribes, la ligne directrice. Assez pour savoir qu'il ne prendrait le risque. Enfin risque, c'était un bien grand mot. Ce n'était pas un risque, j'étais certaine que Veronika était sur la bonne voie, qu'elle allait se repentir et que tout allait bien finir. Et pourtant je ne pouvais m'empêcher de penser à la santé du bébé... Elle allait mieux oui, mais sûrement pas assez pour une grossesse sans risques.
La jeune femme se redressa brutalement, me faisant presque sursauter. Je me précipitais à ses côtés, la soutenant physiquement pour lui éviter la chute. Elle tremblait et ne semblait pas vraiment consciente de ma présence ou de ma main qui caressait doucement son dos. Silencieuse, je me contentais toujours de l'écouter, une petite grimace de compassion sur le visage, mon regard cherchant vainement le sien. J'étais vraiment à court de mots, incapable de trouver quoi dire ou quoi faire pour alléger sa peine. Hors de question de lui dire que je comprenais ou que ça allait aller mieux, ce n'était clairement pas le moment. Non, il fallait envisager une toute autre approche dont je n'avais pas la moindre idée... Et pourtant je devais faire vite même si Veronika finit enfin par craquer, cédant aux larmes et me laissant ainsi un peu de temps pour réfléchir.
Comme j'étais encore toute proche, j'enroulais mes bras autour d'elle. Être une épaule sur laquelle pleurer serait sûrement le plus efficace. Je fermais les yeux tout en caressant songeusement ses longs cheveux devenus blonds. Je ne comptais pas la laisser tomber même si je ne savais pas exactement quoi faire. Après un bref silence, je soupirais discrètement puis rompais notre étreinte en la tenant fermement par les épaule. Non seulement pour la soutenir mais aussi pour la retenir, sentant qu'elle mourait sûrement d'envie de fuir. Mais non, il ne fallait pas fuir, nous allions lutter ensemble, une fois de plus, courageusement. Je sais qu'elle est capable de traverser ça aussi, même si elle est épuisée et même si c'est parfaitement légitime. Nous allions trouver une solution, tout se passera bien même si je me refuse à le lui dire tel quel. À nouveau, je cherche son regard en espérant lui transmettre mon optimisme et un peu de courage aussi. Si seulement je pouvais l'aider davantage !
« Tu as toutes les raisons du monde d'être épuisée... Mais je sais que tu es forte et je ne compte pas te laisser tomber. Nous allons faire ce qu'il faut mais uniquement quand tu auras réfléchis à tout cela à tête reposée. Il nous reste un peu de temps pour décider, je ferai ce que tu veux d'abord ? Je serai là quelle que soit ta décision. Et je peux te loger chez moi quelques temps au besoin... N'hésite vraiment pas une seule seconde. »
Je voulais la forcer à venir chez moi, à ne pas rester seule, mais je ne voulais pas la braquer. Mieux valait suggérer, proposer tout en restant subtile. J'espérais qu'elle accepte, qu'elle puisse lire en moi comme elle avait déjà su le faire. J'étais sincère, profondément confiante malgré tout. Veronika était admirable, cette épreuve ne serait qu'une preuve supplémentaire de tout ça.