Clope au bec, bière à la main, les avant-bras appuyés contre le rempart du balcon, J.C. posait son regard sur les personnes se trouvant dans la cour. Des personnes qu’il avait l’habitude de voir chaque dimanche d’été. Ces gens qui venaient pour profiter des BBQ signé De Luca. Cette tradition qui perdurait depuis l’enfance – et sans doute même avant – de l’italien. Une messe au petit matin qui prenait bien vite une allure festive dès que les tout le monde se rassemblait dans cette cour pittoresque. Un BBQ où la viandes grésillaient sur les grilles. Des pièces de viandes pouvant nourrir un régiment tout entier. Une belle mascarade lorsqu’on connait la majeure partie de ces hommes, tout comme J.C. ils venaient de ce gang craint dans le northside ou bien des gangsters de bas niveau qui cherchaient à graisser la patte des plus âgés. Le brun aurait pu trouver sa place dans ce monde, se fondre dans le décor, mais même s’il faisait parti de ce monde ses liens avec sa propre famille restaient bancals. Une main venait caresser son dos, remontant jusqu’à son épaule. Une légère pression. « Tu ne viens pas ? » Il tournait la tête pour regarder cette femme qui avait depuis quelques mois pris le rôle de belle-mère au sein de son foyer. La bonne blague ! C’était plutôt étrange quand on savait que c’était pendant un brunch du dimanche que son père l’avait rencontré, alors qu’elle était au bras de son propre fils. Une de ces nombreuses bimbos, comme celle qui discutait avec son oncle, assise même sur ses genoux. Une image tellement pathétique, mais qui l’indifférait totalement. L’habitude. Toutes ces meufs qu’il amenait chez son père finissaient bien souvent dans les bras de ses aînés. Le charme des bad boy, la séduction du danger, le charisme de l’âge. C’était bien une chose qui ne dérangeait pas à J.C., il les avait utilisées, il ne faisait que les utiliser un peu plus longtemps au lieu de les jeter comme il l’aurait fait n’importe quel autre jour de la semaine. Ramener une de ses bimbos lui assuraient la paix, d’une certaine façon. Si certaine croyait que les amener dans sa famille signifiait qu’il voulait une relation sérieuse, elles tombaient bien vite de leur nuage. J.C. n’était de toute manière pas du genre sérieux, ses relations – si on pouvait les nommer ainsi – ne duraient que le temps d’une partie de jambe en l’air. Dire que cela pouvait durer plus d’une partie était même rare. Dès qu’il avait eu ce qu’il voulait, pour lui ça n’avait tout simplement plus d’importance. Et ils y avaient « elles » ces femmes qu’il prenait en challenge, mais jamais il ne les aurait amener ici. Il savait de quoi tout cela pouvait retourner et s’il voulait réussi à les avoir, ce n’était pas ainsi qu’il allait réussir. Il avait plus de jugeote qu’il pouvait le laisser croire. « Bof. » La blonde le regardait, l’obligeant à se retourner pour qu’il lui fasse face. Sa main manucurée glissait sur son torse dénudé par sa chemise ouverte. Elle la laissait descendre jusqu’à la lisière de son boxer, l’élastique Calvin Klein bien évident, qui sortait de son baggy. Tirant une taff de sa clope, coinçant le bâtonnet entre son index et son majeur, il allait lui agripper le poignet avec une certaine force. « Va l’voir si tu veux être défoncée ! » Croire que le jeune De Luca était charmant dès qu’il avait eu ce qu’il voulait était bien loin de la réalité. Elle semblait choquée de ce qu’il venait de lui dire, avec cette froideur. « C’est toi dont j’ai envie JC ! » L’ennui peignait le visage de l’italien, alors qu’il repoussait violemment la main de la blonde plastique. « C’pour ça que tu l’baise, belle maman ? » Il appuyait chaque syllabe des deux derniers mots de sa phrase. Si sa première phrase semblait l’avoir choquée, ce n’était rien comparé à celle-ci. Le plat de sa main caressait férocement sa joue, une gifle au bruit sourd qui brisait le son de la conversation. Des visages se tournaient pour regarder la bimbo et son ancien amant. « Arrête de draguer les meufs qui sont trop bien pour toi. » disait son oncle en claquant la fesse de la brune assise sur lui. J.C. en toute grâce lui faisait un doigt d’honneur avant d’avaler une longue gorger de bière. Il bousculait la blonde qui s’empressait de s’excuser, l’ignorant, il rentrait dans la maison vide, silencieuse. Il poussait un soupir en regardant la montre à son poignet. Aurora, elle était où ? Vidant sa bouteille, il entrait dans l’ancienne chambre de sa sœur. Son lit y était toujours, relique du temps où ils vivaient tous les deux encore dans cette maison. Seule la décoration avait changé, plus mauvais genre. Une chambre d’ami de très mauvais goût. Il posait la bouteille vide sur la table de chevet, mettant sa clope à ses lèvres, il se laissait tomber sur le lit, son regard rivé sur le plafond. Pourquoi venait-il encore dans cet enfer ? C’était à ce demander pourquoi il faisait cet effort…

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Pando

« Fuck, fuck, fuck ! », elle s’exclamait alors que ses larges pupilles se posait sur le réveil matin posé sur la table de chevet. Pas son réveil matin et encore moins sa table de chevet. Évident, que la veille, elle n’avait pas dormi chez elle. Elle repoussait les couvertures ainsi que le bras qui pendouillait mollement autour de sa taille, sans grand ménagement. Elle était en retard. Merde, elle avait même raté la messe. « Seigneur, pardonnez-moi d’avoir pêcher. », elle marmonnait dans sa barbe alors qu’elle cherchait du regard, ses vêtements. Éparpillés aux quatre coins de la pièce. « Viens te recoucher, j’aimerais prendre mon petit-déjeuner, blondie. », elle levait les yeux au ciel en même temps qu’elle passait sa robe par le dessus de sa tête. « Peux pas, on m’attend. », elle prenait la peine de répondre tout en sautant dans ses escarpins. « Attends, t’oublies ça ! », elle était déjà en train de passer la porte de la chambre étudiante mais elle tourna la tête pour par voir par-dessus son épaule qu’il lui rendait son string. « Tu peux la garder. Merci pour… la soirée ! », elle pécha dans le cendrier un pétard à peine entamé et n’attendait pas de réponse qu’elle courait déjà hors de l’établissement, son sac, fermement pressé contre sa poitrine. L’espace d’une fraction de seconde, elle songea appeler son frère afin qu’il vienne la chercher mais avec l’allure qu’elle se trainait, elle renonça tout aussi vite. Après un court trajet un bus où elle ne pu échapper aux regards médisants de certaine gens, elle grimpait déjà deux à deux les marches de son immeuble. Elle passa par sa chambre pour balancer tout ses affaires puis sauta dans sa douche, frottant de son corps les effluves de cette soirée animée. Elle n’attendit pas d’être totalement sèche pour enfiler un crop top sous sa salopette en jeans. Bien trop pressée pour songer une seule seconde que sa tenue ne cachait aucunement les larges bleus sur ses bras ou sur son flan. Des bleus qu’elle avait jusqu’ici parvenue à camoufler des regards. Une paire de stan smith aux pieds, elle reprenait son sac puis quittait son appartement, le joint qu’elle avait subtilisé chez son coup de la veille au bec. Ses cheveux égouttaient dans son dos. Mouillant à transparence son petit top blanc. Elle n’avait pas besoin de prendre les transports en commun pour se rendre chez son père, alors elle marchait, fumant son pétard tranquillement. Au point où elle en était, ce n’était pas quelques minutes de plus qui écouteraient son retard déjà conséquent. Elle tira longuement sur sa derrière taffe, brulant la pulpe des doigts et le bout de ses lèvres roses au passage avant qu’elle ne balance le mégot dans un petit buisson juste devant la maison. Expirant longuement la fumée, elle poussa simplement la porte d’entrée. Les dimanches, elle était rarement fermée. « Regardes qui nous fait l’honneur de sa présence. », elle soupira longuement, allant pour continuer son chemin sans accorder plus d’attention que nécessaire à son cousin. Mais quand la frappe tomba sur son cul rond, faisant résonner la pièce, elle ne put que s’arrêter. « Recommence et je te pète les doigts. », et bien sûr, il recommença, plus fort encore cette fois. Forcée de se mordre la lèvre pour ne pas d’entre elles, laisser échapper un cri. La chair de son cul sifflant, piquant, brulant. « Bah alors, tu ne me pètes pas les doigts ? », elle se faisait volteface, prête à bondir sur ce gamin mais il courrait déjà vers le jardin hilare. Les larmes de rages lui montaient aux yeux alors qu’elle rebroussait chemin pour aller s’enfermer dans son ancienne chambre. Elle ouvrait la porte et la refermait derrière avec fracas. Elle laissait échapper d’entre ses lèvres un petit cri de frustration, son front à plat contre le bois frais. Elle laissait soin à sa main de passer sous le tissu de sa large salopette pour aller panser sa peau meurtris. La caresser tout doucement pour chasser le mauvais traitement qu’elle avait reçu. Elle aurait mieux fait de rester à la maison mais l’idée même de laisser son frère affronter tout ces gens sans son soutient lui était impensable. Juste un moment, un petit moment pour rassembler son courage, sa détermination. Juste un moment. Elle se retournait finalement pour marcher vers le lit quand elle surprit son frère dessus, elle sursauta, retirant sa main de dessous son vêtement. « Merde bambino, tu m’as fait peur ! », elle reprit sa marche vers son ancien lit, préférant s’allonger sur son flan pour ne pas alimenter la douleur qui tiraillait encore son derrière. « Désolée d’être en retard. J’ai raté quoi ? », son coude creusait le matelas alors que sa paume soutenait sa tête engourdie. Sa main libre allait chercher celle de son frère et doucement, elle laissait ses doigts s’entremêler aux siens.

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Pando

Dire que JC avait sa place dans cette famille était un immense euphémisme. Il ne l’avait pas et sans doute qu’il ne l’aurait jamais. Pas assez con pour rivaliser avec ses cousins et encore moins avec ses cousines, à croire qu’ils étaient consanguins… Étendu dans l’ancien lit de sa sœur, il entendait dans le couloir la voix de ses cousins résonner. Une voix énergique, des commentaires stupides, des réflexions leur valant le prix de la stupidité incarnée. Le brun, clope au bec, se massait les tempes dans l’idée de chasser cette possible migraine qui n’allait certes pas tarder à faire surface s’il les entendait encore plus longtemps. Il se demandait ce qu’il faisait encore dans cette maison, venant faire acte de présence comme s’il cherchait à être tyrannisé. Une forme de masochisme. Pourtant, il savait qu’il avait plus de pouvoir qu’on pouvait le croire. Son oncle comme ses cousins pouvaient bien vouloir l’écraser, son père lui savait qu’il ne devait pas chercher son fils. Il ne les mettait pas en garde, jugeant inutile de le faire si cela voulait dire qu’il devait expliquer pourquoi il craignait son propre fils. JC ce garçon qu’on pensait idiot, était encore plus psychopathe qu’eux et beaucoup plus réfléchi qu’il ne le laissait croire. Prenant une taff de sa clope, il allait mettre la cendre dans sa bouteille de bière vide. De sa main libre, il sortait son portable de sa poche, Il ne pensait plus que sa sœur viendrait et il ne tenait pas plus que cela à rester. La porte s’ouvrait laissant une petite tornade blonde entrer. Tournant la tête, il posait son regard sur ce dos. Ses cheveux encore humides n’avaient pas encore formé ses boucles naturelles, laissant plutôt des vagues frivoles. JC détaillait cette silhouette de dos, glissant sa main dans sa salopette. Il haussait un sourcil. Avait-elle remarqué qu’elle avait un spectateur ? Sans doute que non. Il aurait très bien pu lui faire signe annonçant sa présence dans la pièce, mais il la regardait plutôt masser sa fesse. Il n’avait pas de mal à comprendre à comprendre pourquoi, les De Luca avait un certain penchant pour claquer le cul des femmes, JC le premier. Un cul rebondit, il ne pouvait leur dire non. Il avait qu’une envie les empoigner avec fermeté. Seulement, la petite blonde malgré son cul alléchant, jamais il ne l’aurait traité ainsi. Il avait beaucoup de respect pour agir ainsi avec elle, ça ne l’empêchait pas de mâter, qu’elle soit sa sœur ou non, un cul restait un cul. Elle se retournait, lui se levant sur ses coudes après avoir remit sa clope à ses lèvres. « J’ai rien foutu. » marmonnait-il avec sa clope entre ses lèvres. Ce n’était pas sa faute si elle n’avait pas pris la peine de regarder s’il y avait quelqu’un dans ce lit. « T’étais où ? » demandait-il en la laissant s’installer près de lui, alors qu’il s’étendait de nouveau. Il laissait ses doigts caresser sa main, ses doigts s’enlaçant avec les siens, leur peau se caressant plus que nécessaire. « T’as rien manqué de plus que l’autre qui tente toujours de me ramener entre ses cuisses. » L’autre, il faisait une grosse allusion à la bimbo qui avait le merveilleux titre d’être leur belle-mère. Sans délaisser ses doigts qu’il gardait enlacé aux siens, il prenait son mégot pour le laisser tomber dans la bouteille sur la table de chevet. « C’est l’quel de ces tarés qui t’as mis la main au cul ? » continuait en entraînant leur main pour les poser non loin de cette fesse. « J’ai besoin de passer mes nerfs… Cette famille va m’rendre dingue. » Il plongeait son regard dans les prunelles bleutés de sa sœur. Ce genre de regard intense, celui qui pouvait créer le doute sur la nature de leur relation. Mais son regard fut attiré sur tout autre chose. Délaissant sa main, il la remontait sur son flan pour la glisser sur son bras jusqu’à cette marque qui se dessinait sur son bras. « C’est quoi ça ? »

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Pando

Le souvenir d’un jour pas si lointain la contraignait à chercher refuge vers le mensonge. Beau, pouvait-elle savoir que la dernière fois qu’il avait été question de faire face à sa vie de femme, son frère n’était pas dans son état normal, elle ne souhaitait aucune tenter le diable. Elle connaissait les démons qui pouvait posséder son frère et c’était parce qu’elle y avait fait face qu’elle choisissait d’enjoliver la vérité. Son frère n’avait pas besoin de savoir qu’elle avait raté la messe parce qu’elle avait eu du sommeil à rattraper après une nuit de débauche. Ce qu’il ignore ne pouvait pas lui faire du tort. « Chez une copine, on s’est couché tard.», elle sentait sur elle le regarde désapprobateur du seigneur et c’était le seul châtiment qu’elle se sentait d’encaisser alors que soigneusement, elle évitait les prunelles noisette de Jesus. A la place, ses grands yeux se perdait sur leurs deux mains entrelacées. La sienne lui semblait si petite maintenant. Juste derrière, s’étirait son torse dénudé. Puissant, viril. Elle suivait du regard ces poils foncés qui entouraient son nombril. Contrastant contre sa peau claire aux reflets dorés pour disparaître sous son éternel boxer Calvin Klein. Une fois encore, dépassant d’un de ses larges jeans. Aurora aurait aimé pourvoir lui dire qu’il avait l’air ridicule de parader ainsi son sous-vêtements. Mais elle serait une hypocrite, une menteuse. Aurora remontait finalement son regard vers ceux de son frère pour les lever au ciel. Il n’avait pas besoin de prononcer le prénom de Charmine pour qu’elle comprenne qu’il parlait de la pute de son père. « Je sais pas ce que tu as pu lui trouver ou ce que Rick lui trouve. On dirait une pute à crack.», elle était probablement mauvaise mais cette fille qui avait à peine le même âge qu’elle lui sortait par tous les pores de la peau. « Pas plus tard que la semaine derrière, elle se vantait de vouloir nous faire un frangin.», la blondinette adorait les enfants mais elle n’était très certainement pas prête à voir son père s’accoupler avec cette dinde. Elle baissait le regard sur leurs deux mains sur sa hanche, si proche de cette joue qui souffrait encore de la morsure des claques de son cousin. « Lenny. Je voulais lui casser les doigts mais il a couru vers le jardin.», autrement dit, elle avouait qu’elle avait préféré renoncer que lui courir après et risquer de s’en prendre une par le daron. C’était étonnant comment leur propre père préférait défendre ses neveux plutôt que ses propres mômes. Mais à vrai dire, venant de Riccardo De Luca, ca faisait bien longtemps que plus rien ne les étonnait. Elle resserra sa prise sur sa main pour la relâcher aussitôt, comme une mise en garde ou plutôt une supplique. Celle de prendre sur lui. « On peut toujours se casser. Faire un truc tous les deux. C’est pas notre famille. C’est nous deux et c’est tout.», elle était là pour lui mais si lui même n’avait pas envie d’être ici, elle ne voyait aucune raison de s’éterniser. Elle n’avait pas besoin de cette famille, juste de lui. Depuis toujours, pour toujours. Son corps se couvrait naturellement de frissons quand il relâcha sa main pour la balader sur son flan, la remonter sur son bras. La chaleur de ses contacts réchauffant comme à chaque fois son âme. Elle fronça les sourcils à sa question et baissa les yeux pour voir de quoi est-ce qu’il pouvait bien parler. Bien sûr qu’il avait remarqué ce large hématome sur sa peau porcelaine. Il y avait peu de chose qui lui échappait. Elle retira son bras de dessous son bras pour basculer sur le dos. Son derrière lançait de l’inconfort mais rien qu’elle ne pouvait supporter. « Rien de grave.», elle se retourna sur le ventre pour se rapprocher de lui, posant sa tête sur son pectoral, laissant loisir à sa main d’aller doucement parcourir sa peau. « Rien que je n’ai pas su gérer, bambino.», rien don’t elle n’avait pas l’habitude. La cruauté des hommes. Les vrais monstres.

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