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 memories never fade away (ben)

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Solal Hamilton
Solal Hamilton
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MessageSujet: memories never fade away (ben)   memories never fade away (ben) EmptyMer 22 Aoû - 21:41

MEMORIES NEVER FADE AWAY
ben&solal.

Les yeux vitreux, le regard dans le vague, solal est à des années lumières de la soirée qui se déroule autour de lui. son cerveau complètement dans le brouillard ressasse la dernière heure en boucle, à deux doigts de capituler. Ses doigts triturent nerveusement son verre de whisky. Le tic du manque. Celui qui vous rappelle dangereusement que le moindre faux pas vous offre un nouveau plongeon dans le gouffre. Solal ne peut pas se vanter d’être fort mentalement. Il l’assume même complètement. Surtout quand il s’agit de se déglinguer la gueule pour mieux s’enfuir de la réalité, pour effleurer du bout des doigts ce paradis éphémère. Mais ce soir, il ne s’attendait pas à recroiser l’un de ces types en sortant fumer un joint dehors. Parce que trois ans, c’est pas si loin, ni pour lui, ni pour eux, et qu’eux, l’ont très bien reconnu, le petit solal. Peu importe le monde autour d’eux, les visages inconnus, les gens déchirés, les passants pressés, les silhouettes curieuses, solal n’avait d’yeux que pour le paquet dans la main de ce type. La gorge sèche. Les yeux rougis qui se mettent à briller. Cette sensation d’attraction incommensurable vers l’interdit. Il a bataillé longtemps avec lui-même solal. A deux doigts de franchir cette ligne si fragile. Parce qu’il n’a pas grand-chose à quoi s’accrocher pour garder la raison. Il y serait peut-être resté, ce jour-là, si on ne l’avait pas ramassé sur le trottoir et amené au bord de l’overdose à l’hôpital, qui sait. Il aimerait bien dire que la cure de désintoxication lui a été bénéfique. Evidemment. Mais pas autant que pour toute personne normale. Parce que solal n’a pas une vie normale. Un pas. puis deux. Une main qui se tend. Et son nom qui résonne dans la ruelle par la porte du bar. cette voix qui le ramène sur terre l’espace de quelques secondes. qui lui fait comprendre qu’à une seconde près, il se serait retrouvé de nouveau en plein naufrage. Et sans un mot, il est retourné s’engouffrer dans la chaleur de l’établissement, à deux doigts de craquer, sans un regard sur l’un de ceux qui lui avait offert des années d’échappatoire. pourtant, il n’arrive pas à passer à autre chose. Il ressasse en boucle cette conversation désastreuse, ignorant sans le vouloir les deux personnes l’entourant, tout aussi éméchés que lui, en quête d’une brève attention de sa part pour le ramener sans doute avec eux plus tard. Et même leurs mains baladeuses ne parviennent pas à le sortir de sa torpeur. Il sent son ventre se tordre. La chaleur le prendre aux tripes. Les sueurs froides prennent possession de son corps. Ses doigts s’agitent de plus en plus vite sur son verre. C'est pitoyable. Cette impression de manque alors qu’il n’y a pas touché depuis plus de trois ans. Cette impression d’avoir replongé à la simple vue d’un pauvre paquet. Solal finit par se lever péniblement pour se diriger vers le bar. il lui faut un substitut au moins pour le moment. « donne moi c'que t'as de plus fort. » il s’en fou de ce que c’est. Que ça lui ravage la trachée ou l’estomac. c’est presque vital. Ses mains passent sur son visage fatigué le temps que la barman lui prépare son cocktail meurtrier, celui qui donnera le coup de grace. Il a envie de rire. De rire tellement il trouve la situation pitoyable. Que sa volonté n’a d’égal que l’estime de lui-même, c’est-à-dire, rien du tout. sa boisson arrive. La couleur est presque jolie. Le coup de couteau qui poignarde dans le dos. c’en est presque risible. Ses doigts jouent avec son verre, cherchent un moyen de s’occuper faisant voltiger le liquide dans sa cage transparente. Ses yeux captivés par les reflets n’entendent qu’à moitié le tabouret qui racle. Enfermé dans ses pensées sombres, il ne voit pas ces silhouettes sans visage qui prennent place en quête d’ivresse et qui repartent une fois comblées. Il ne voit pas tout de suite, que ce soir, tout s’enchaine trop vite. Que les démons du passés lui reviennent en plein visage comme un cruel destin dont il ne peut se défaire. sa main porte son poison à ses lèvres. Lui arrache à peine une grimace malgré la brûlure qui traverse sa gorge déjà totalement déglinguée. Et puis sa tête tourne sur le côté, prêt à retourner vaquer de table en table à la conquête d’un point d’intérêt mais son regard rougis accrochent son voisin. Son cerveau ne fait pas les connexions. Pas tout de suite. Parce qu’il a l’air pas mal. ses cheveux blonds ont le mérite de susciter son attention. Il est grand. Imposant. Et puis ses prunelles troubles glissent sur son visage de profil. Une drôle de sensation de déjà vu. De ressemblance frappante avec une entité oubliée. Tout à fait son type, quoi. Et son regard appuyé suffit à attirer son attention. Et la chute, violente. le plongeon en plein océan. Dans deux orbes azurées. Brutal retour dans le temps quand il aimait encore s’y perdre. parce qu’il a beau être totalement à côté de la plaque, solal est loin d’être stupide. Il est même trop intelligent pour son propre bien. même sept ans après, il lui serait impossible de ne pas le reconnaître. ben. un moment de silence plane entre eux. Parce ils ont beau avoir changé. Grandi. Il y a des choses qui restent les mêmes. Solal le scrute quelques secondes. ses cheveux, plus blonds. Sa taille, bien plus grande. Ses yeux toujours aussi profonds. Son physique, bien plus attirant. tout son contraire, en soi. lui, doit faire peine à voir, à côté. finalement, solal décroche ses yeux des siens, bien trop dangereux pour son propre bien avant de les reporter sur son verre dont il reprend une gorgée « décidément, vous vous êtes tous passés le mot ce soir. » c’est presque soufflé en un murmure calme. Fatigué et amusé à la fois de ces coïncidences tragiques. en une soirée, des fantômes du passé viennent resserrer leur griffes sur son quotidien déjà bancale. L’héroine. Ben. Deux addictions totalement différentes et si fortes à l’époque. Dont il a été obligé de se défaire. parce qu’il a n’a pas eu le choix. Qu'On l’y a forcé. Et les deux reviennent en force en même temps, de plein fouet, en plein visage. Parce que la vie aime s’acharner. C’est étrange que de se retrouver confronter à lui des années après. Après tout ce temps. Tout ce silence. C’est étrange car tout est si différent. Ils étaient des gamins à l’époque. Ils le sont peut être encore un peu encore, mais la vie a poursuivi son cours. Il lui en a voulu longtemps. Pourtant toute plaie se referme. Ca fait bien longtemps qu’il n’a plus aucune animosité envers lui. On apprend de ses erreurs. On se blinde pour ne pas les réitérer. On grandit. Que grâce à lui, il n’a plus fait la même connerie. Il n’est plus qu’un inconnu de plus. C’est plus simple. Plus facile. Parce que tout le monde change. Que Ben n’est surement plus celui qu’il a connu. Solal non plus bien que sa vie, elle, n'a sensiblement pas évolué. Il n’a fait que s’enfoncer un peu plus dans ce cercle sans fin. Incapable de trouver la volonté d’en sortir. parce qu’il n’a connu que ça et que c’est désormais une fatalité. Pourtant, le revoir là, à peine une heure après son ancien dealer, lui laisse un gout amer dans la bouche. Comme un mauvais présage. Celui qui annonce la chute. Et c’est une nouvelle gorgée de son poison qui balaie d’un revers de la main ses réflexions un peu trop poussées à ce stade de la soirée. 

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Ben Summers
Ben Summers
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MessageSujet: Re: memories never fade away (ben)   memories never fade away (ben) EmptyMer 29 Aoû - 0:17

MEMORIES NEVER FADE AWAY
ben&solal.


Qu'est-ce que tu fous ? A quoi tu joues ? C'était à peu près les seules questions qui tournaient dans ton esprit alors que tu posais ta main sur la poignée de la porte d'un bar quelconque du southside dont tu n'avais même pas pris la peine de relever le nom, ça ne te ressemblait pas de faire ça, ou plutôt ça ne te ressemblait plus, faire le mur en cachette, te réfugier dans les bars, ce n'était plus celui que tu étais et pourtant c'était la dernière solution, la seule solution qui t'était apparue après la journée bien trop longue, bien trop insupportable que tu venais de passer. Toute la journée tu avais eu l'impression d'être là sans y être, l'impression d'être dans ton corps mais en dehors aussi, tout paraissait tellement faux, tellement loin...A posteriori tu verrais probablement ça comme un mauvais pressentiment, ou alors la force du destin, farceur et destructeur, qui voulait te tester mais pour l'heure tu ne trouvais aucun mot pour expliquer ce que tu ressentais, de toute façon tu n'aurais pas vraiment pu en parler, à qui ? Tu avais des amis, tu étais entouré mais parfois tu avais l'impression de t'être fait prendre à ton propre piège, de t'être si bien enfermé dans le rôle que tu t'étais attribué qu'il n'y avait pas d'issue possible, pas de porte de sortie, parfois tu te sentais claustrophobe dans ta propre vie. Pour eux, tu étais le genre de personne toujours de bonne humeur, celui qui avait toujours le mot pour rire, pour faire sourire, tu étais celui qui était toujours là pour consoler, pour eux tu étais ce mec un peu trop mature, qui avait du recul sur tout, la capacité de tout dédramatiser. Peut-être que c'était de leur faute aussi, à ne pas chercher à comprendre par quel miracle un gosse de ton âge pouvait avoir atteint une telle maturité, à ne pas réaliser que cela signifiait probablement que tu avais déjà trop vécu, que tu en avais déjà beaucoup trop vu mais la vérité c'était probablement que c'était de ta faute, à garder le passé si loin, à t'acharner pour le cacher, quand tu avais besoin d'aide, quand tu avais besoin de parler, tu te retrouvais seul face à toi même, terrifié de leur révéler cette partie plus sombre de ta personnalité alors que ta propre compagnie était pourtant la pire chose qui pouvait t'arriver, entre toutes ces voix qui murmuraient les unes après les autres à ton oreille,celle de la tentation qui essayait de te rappeler à quel point tout était plus simple alors, à l'époque où tu avais probablement plus d'alcool et autres substances auxquelles tu ne voulais même pas penser que de sang dans ton corps, celle de la raison aussi, qui te rappelait à quel point tu te sentais minable après, à quel point le soulagement n'était qu'éphémère et la douleur bien plus vive lorsqu'elle se rappelait à toi, pourtant tu l'as poussée quand même cette porte, le cerveau saturé d'excuses qui n'étaient que des mensonges, au pire ceci, au pire cela, au pire comme si tu avais déjà renoncé à penser au mieux.

Essayant de te frayer un chemin jusqu'au bar, grimaçant en sentant les mains qui touchaient ton corps sans la moindre gêne, les mains baladeuses, les mains partout, sur tes fesses, sur ton torse, comme si tu n'étais qu'un jouet pour combler leurs désirs, ce que tu étais parfois mais pas ce soir, surtout pas ce soir, tu finis par trouver un tabouret libre et le tirer vers toi, t'échouant dessus comme un naufragé au bord de la noyade sur un rocher. Trop soulagé de cette sécurité toute relative, tu mis quelques trop longues secondes avant de relever la tête et de regarder autour de toi, furtivement, un coup d’œil à ta droite, en face, à ta gauche et soudain tes yeux en rencontrèrent d'autres, deux perles sombres qui te fixaient bien trop directement.

Tu ne sais pas si tu l'as reconnu directement ce regard, si immédiatement tu t'es rappelé de toutes ces années où il était littéralement toute ta vie, où il était ton ancre quand le monde s'évanouissait, tu ne sais pas à quel moment tu as compris de qui il s'agissait, tu sais simplement que soudain tu eu l'impression que tout s'effondrait à l'intérieur de toi,  tous tes efforts pour tenir ton passé éloigné réduits à néant, parce qu'il était là devant toi, ton passé et même si tu aurais aimé dire que tu le détestais, ce n'était pas le cas, les souvenirs qui défilaient sous tes yeux écarquillés n'avaient rien des tableaux d'horreurs que tu avais peints pour les remplacer, évidemment que votre relation était malsaine, instable, évidemment que vous vous entraîniez mutuellement de plus en plus bas, de plus en plus loin, évidemment que tu avais pris la bonne décision en fuyant pour survivre, pour avoir une chance de vivre mais la vérité était que tu aurais aimé l'emmener avec toi, la vérité et elle te terrifiait, elle te donnait l'impression d'avoir un poids sur la poitrine qui t'étouffait, c'était que tu n'avais jamais cessé de l'aimer, personne n'avait pu le remplacer, aucun des types qui avaient partagé ton lit depuis, pas même les rares à qui tu avais pu donner une place même éphémère dans ta vie, et ça te terrifiait ce constat, parce que tu ne voulais pas de ça, tu ne voulais pas de ces émotions, de ces sentiments trop forts pour toi.

Tes yeux lâchèrent les siens, presque à contre cœur, presque trop brutalement, cherchant frénétiquement un échappatoire, un chemin vers la sortie mais tout ce que tu voyais c'était ces autres, c'était leurs mains, c'était une marée humaine de corps que tu ne voulais pas sentir contre le tien, alors tout ce que tu trouvas à faire ce fut de baisser les yeux, fixer tes propres mains intensément jusqu'à ce que sa voix te sorte de tes pensées, une vague de culpabilité à ses mots.
Tu ne savais pas vraiment quoi répondre, ce n'était pas comme s'il y avait une quelconque réponse adaptée en tous les cas, finalement tu finis simplement par soupirer imperceptiblement avant de prendre la parole


« J'imaginais pas que tu serais là »


Ta voix était étrangement calme, la phrase bien plus fluide que tu aurais pu l'imaginer toi qui avait pourtant tendance à bégayer et à perdre tes moyens avec une facilité déconcertante et pourtant elle était aussi d'une banalité affligeante. Evidemment qu'après tant d'années tu n'imaginais pas qu'il serait dans le bar où tu venais de t'échouer, à vrai dire tu n'imaginais même pas le recroiser, ce que tu aurais vraiment voulu dire et ce mot qui se refusait à franchir la barrière de tes lèvres il était simple pourtant : Désolé.

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Solal Hamilton
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MessageSujet: Re: memories never fade away (ben)   memories never fade away (ben) EmptyMer 29 Aoû - 20:40

MEMORIES NEVER FADE AWAY
ben&solal.

Le passé revient toujours à la charge, qu’on le veuille ou non, au moment où on s’y attend le moins. Ce qu’on croyait révolu et enfoui à jamais au fin fond de soi refait toujours surface, un jour ou l’autre. Telle une violente gifle en plein visage. Celle qui vous rappelle que rien ne disparait. Et ce soir, tous ses démons refont surface. Pour combler le manque de l’un, il avait sombré un peu plus dans les bras de l’autre, dans lequel il était déjà bien trop englouti avant son départ. Il avait plongé un peu plus dans le néant quand son seul rayon de soleil avait décidé de le quitter du jour au lendemain. De disparaitre de sa vie sans qu’il n’ait rien vu venir. on lui avait arraché son seul pilier. Sa vie a toujours été bien plus proche de l’enfer que d’un conte de fée. Un fléau à endurer chaque jour. Un quotidien de misère, de violence et de débauche dans lequel il s’est toujours perdu. ben, il l’avait rendu moins triste. Il lui a fait toucher les étoiles. Il a été sa lumière dans son monde si noir. Il lui a donné une raison de vivre, le temps de quelques années. sa bouée de sauvetage alors qu’ils étaient tous deux en plein naufrage. Elle était malsaine leur relation. mais belle à sa manière quand même. puissante. ils ont sombré à deux. Se sont entraînés dans les méandres du chaos main dans la main. Toujours plus bas. Plus profond dans l’abîme. Et puis, le trou noir. La chute, brutale. La solitude, encore. Toujours. Car quand on pense toucher le fond, on arrive toujours à tomber un peu plus bas malgré tout. et comme une fatalité, il a fini livré à lui-même, encore une fois. avec le recul, il a eu raison, ben, de fuir. De s’échapper de ce cercle infernal de destruction. De vouloir revenir à la vie. de remonter à la surface, sans toute cette merde. Sans lui. il n’y a rien à sauver chez solal. bien trop perdu. Et il a du s’en douter, peut-être. A l’époque, il avait voulu lui hurler de pas le quitter. De ne pas s’en aller. Mais y a rien qui est sorti. Rien du tout. trop sonné par le choc. Parce qu’il n’y croyait pas. c’était impossible. Et pourtant, le vide qui s’est engouffré dans son cœur, la douleur du manque l’a ramené brutalement sur terre. l’espoir de le croiser à chaque coin de rue l’a habité pendant des mois, des années. et pas l’ombre de ses cheveux blonds. Pas l’ombre de cette carrure déjà imposante à l’époque. De son sourire. De ses yeux si bleus qui parvenaient à l'envoûter sans avoir à prononcer quoique ce soit. Parce qu’il avait trop de chose à lui dire. Trop de sentiments à en vomir. Mais y a que le silence de la nuit qui lui a tenu compagnie, et il s’est enfermé un peu plus dans sa folie. le revoir après toutes ses années, ça ne le laisse pas de marbre, malgré ce qu’il peut se faire croire, malgré ce qu’il laisse paraître. Parce que ça ne s’oublie pas, son seul et unique amour. Cette seule et unique personne qui a réellement compté à ses yeux. à laquelle il s’est accroché et pour qui il aurait pu crever s’il fallait. Et ça ne fait que marquer ce puissant contraste entre eux. Ce fossé qui les sépare désormais. Ben, resplendissant, solal, au ras du sol. Pourtant, le constat est là. il est là, à côté de lui. et solal se sent presque pitoyable. Ses yeux rougis par la drogue, embrumés par l’alcool, se perdent dans la contemplation de son cocktail mortel. Cet allié de taille contre le vide qui le ronge. « j’imaginais pas que tu serais là. » c’est comme une gifle. Un coup de point en pleine figure. Son cœur se serre. Et ses doigts resserrent son emprise sur son verre à se constat. Son organe vital, totalement inerte, incapable de ressentir la moindre chose, venait de rater un battement, douloureusement. Et ça le tue. Il a élevé des remparts monstrueux autour de son putain de cœur. Personne n’a jamais réussi à les franchir. Personne n’a jamais réussi à l’atteindre. parce qu'il s'en fou de tout, de tout le monde. qu'il est une cause perdue. Et en quelques mots, au son de sa voix, ben venait de tout faire exploser. Ses mots, pourtant si posés, raisonnent dans sa tête tels une sentence amère. Lui rappelant qu’il n’est plus rien. rien pour lui, rien dans ce monde. qu’il aurait surement éviter ce bar s’il avait su que solal y avait élu domicile pour la soirée. Pour la nuit. Et que malgré tout ce qu’il se plait à penser, qu’il aime se faire croire, la plaie qu’il pensait refermer pour de bon est en train de se rouvrir, doucement. Les souvenirs douloureux refont surfaces. Les souvenirs de leur bonheur illusoire prennent possession de lui. cette barrière qu’il pensait infaillible, venait de se fissurer, déversant son torrent. Et puis presque en un murmure il finit par lâcher doucement.  « j’imagine que tu s’rais pas là, si ça avait été le cas.. » un sourire presque triste finit par orner le coin de ses lèvres. Les yeux perdus dans le liquide à la couleur étrange. Se bouffant le contrecoup de toutes ces années. le voir là, c’est apaisant, et pourtant ça a l’effet d’une bombe. Et il déteste toute cette nostalgie qui rampe dans tout son être. Qui lui rappelle à quel point il en a souffert. A quel point il lui a manqué. Qu’il n’a pas envie de le voir partir une nouvelle fois, pas encore. Et le retour à la réalité. Ne pas craquer. Ne pas replonger. Parce qu’il a bien fait de le quitter, ben. il devrait partir, même. ne pas se bouffer en plein visage ce fléau qu'il a pu être pour lui. Solal n’est pas quelqu’un de bien. Pas quelqu’un fait pour lui. il n’est fait pour personne. Encore moins maintenant. Solal ça fait longtemps qu’il a arrêté de se battre. Il subit. Il survit chaque jour. Ne cherche pas à remonter. Il n’en a pas la force. Il ne l’a jamais eu. A quoi bon. Pour quoi faire. La vie ne l’a jamais attiré plus que ça. il erre sans but. ne se pose pas de questions. vagabonde dans les méandres de ses paradis perdus quand son cerveau subit les assauts inarrêtables de tout ce qu’il ingurgite comme substances.  Il a frôlé la mort une fois. et il était à deux doigts de la toucher. Acceptant presque sa délivrance avec libération. Mais ça ne marche pas comme ça. on sauve ce qui ne le mérite pas. on laisse crever ceux qui se battent pour la vie. quelle triste ironie. et il commet l'erreur de trop. tel un aimant, ses yeux fatigués finissent par se relever vers lui, et il se perdrait presque dans sa contemplation tellement il est magnifique. il l'a toujours été, mais le gamin a fait place à l'homme. encore plus beau. et il a envie de se foutre des gifles à ses pensées. parce que cette histoire est terminée. qu'une page s'est tournée. que la vie a continué. et qu'il y a une raison pour ça. il décroche avant de perdre pied. reprenant son verre pour en vider les trois-quart pour s'éclater le crane un peu plus. pour l'aider à encaisser le contre-coup de cette soirée qui n'a aucun sens. il sait qu'il n'en sortira pas indemne.

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Ben Summers
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MessageSujet: Re: memories never fade away (ben)   memories never fade away (ben) EmptyMer 3 Oct - 5:28

MEMORIES NEVER FADE AWAY
ben&solal.


Il y avait tellement de choses que tu aurais voulu lui dire, tellement de mots qui se dessinaient un instant dans ton esprit mais que tu n'arrivais pas à saisir, à retenir, tant d'émotions incohérentes à peine apparues, déjà évanouies, contradictoires, qui se succédaient en toi, te donnaient l'impression à chaque instant que tu allais finir par imploser et pourtant lorsque tu pris la parole, lorsque tu te décidas enfin à dire quelque chose après des secondes qui t'avaient pourtant paru une éternité à s'être perdu dans ses yeux, ta voix sonnait étrangement calme, étrangement posée.
Tu n'imaginais pas qu'il serait là, une banalité affligeante, l'évidence même, évidemment qu'après tant d'années tu ne pouvais même pas envisager de le recroiser, quand tu repensais à lui il avait toujours le visage qu'il avait enfant, quand tu repensais à lui il était figé dans le temps, tu n'aurais jamais pensé le recroiser et c'était probablement ça aussi qui te sauvait, tu pouvais bien être amoureux d'un souvenir, être encore fidèle à un fantôme mais ils ne restaient que ce qu'ils étaient, des morceaux inoffensifs du passé, le voir là, en chair et en os était bien plus dangereux, bien trop dangereux, tu aurais dû t'enfuir, tu aurais dû descendre de ce tabouret et claquer la porte de ce bar pour ne jamais y revenir au premier battement de cœur loupé, trop conscient du danger qu'il représentait, pourtant tu restais planté là, hypnotisé par ses traits, sa beauté ravagée, son sourire triste, ses yeux perdus trop loin qui pourtant te donnaient encore plus envie de l'aimer, de le protéger, de le sauver même, si seulement tu le pouvais, si seulement il le voulait.
Est-ce qu'il avait raison ? Est-ce que si tu avais su qu'il était là tu ne serais pas venu ?
Tu aurais aimé pouvoir dire avec certitude qu'il disait vrai, qu'en apprenant sa présence tu aurais tout fait pour l'éviter, pour te préserver mais tu te connaissais trop bien à présent, tu connaissais ton penchant incontrôlable pour l'auto destruction, tu savais que lorsque tu abandonnais un vice c'était pour mieux tomber dans les bras d'un autre, que si tu avais abandonné la drogue c'était pour mieux céder aux avances du monde de la nuit et de la prostitution, comme si tu étais incapable derrière cette image parfaite de toi que tu offrais au monde de ne pas te faire du mal d'une manière ou d'une autre, toujours le jouet, le pantin des uns ou des autres, sans oublier non plus l'amour que tu n'avais jamais cessé de lui porter, son image qui t'accompagnait encore, du matin au soir, qui n'avait jamais réellement cessée de te hanter. Tu aurais aimé pouvoir dire avec certitude qu'en apprenant sa présence ce soir tu aurais passé ton chemin, tu te serais préservé mais ça aurait été te mentir à toi-même, lui mentir à lui aussi, l'enfoncer inutilement, le blesser encore plus profondément qu'il ne l'était déjà, non, la vérité était qu'en apprenant sa présence tu aurais foncé de nouveau dans ses bras sans hésiter pour t'excuser, pour essayer de te faire pardonner, la vérité était que même si tu détestais l'admettre tu l'aimais bien trop pour oublier, que même si tu avais peur de ces sentiments trop puissants, trop violents, ils existaient et tu ne pouvais pas le nier, la vérité était que Solal et toi vous étiez faits pour vous retrouver et que tu n'avais que fait semblant d'ignorer cette réalité toute ces années.

Un sourire triste se dessina à son tour sur tes lèvres, parfait reflet du sien

« Si tu savais à quel point tu te trompes... »

Mais il ne pouvait pas savoir, personne ne le pouvait, tu ne parlais tellement jamais de tes émotions, de tes sentiments, tu étais tellement constamment caché derrière ce masque que tu t'étais façonné que personne ne savait réellement qui tu étais, pas même toi en vérité, parfois comme aujourd'hui tu entrevoyais ce qu'il y avait derrière le masque, ce qu'il y avait derrière le rideau mais tu savais que demain, une fois le jour levé, tu serais en scène, tel un acteur, en train de jouer ton rôle à nouveau, en train de tous les tromper.

Doucement tu tendis la main vers son verre, le faisant glisser vers toi sans pour autant y toucher

« Je suis tellement désolé »

Et tu l'étais, sincèrement, tu n'étais qu'un gosse à l'époque, un gosse qui voulait absolument se sauver, essayer de remonter à la surface, ne pas se noyer, mais tu regrettais, chaque jour de ton existence de l'avoir laissé derrière toi, de ne pas avoir tenté de l'emmener avec toi, quitte à échouer, réessayer et sombrer ensemble s'il le fallait.
Il était ton premier amour, il était ton premier regret.

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Solal Hamilton
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MessageSujet: Re: memories never fade away (ben)   memories never fade away (ben) EmptyJeu 4 Oct - 22:37

MEMORIES NEVER FADE AWAY
ben&solal.

Son cœur s’était brisé le soir où il l’avait quitté. Son cœur avait cessé de battre le jour où il s’était résigné à le recroiser au détour d'une rue, d'un bar. Son organe vital n’avait plus éprouvé quoique ce soit, pour rien, ni personne, depuis l’instant où le vide avait élu domicile dans cette plaie béante que son absence avait creusé. Personne n’avait réussi a lui arracher le battement de trop. à l’affoler comme il avait pu le faire. à le faire se sentir vivant même quelques secondes. Personne n’avait pu s’introduire là-dedans. Derrière ce mur blindé où gît cet organe à l’agonie. Ce cœur que ben avait arraché avant de se volatiliser. il avait abandonné l’idée de le revoir le jour où il a compris qu’il ne réapparaîtrait jamais. Qu’il s’était envolé en le laissant derrière lui sans jamais se retourner. Solal n’avait été qu’un passage nocif dans la vie de ben. Celui qui vous pousse dans le gouffre. Qui vous prend la main pour vous emmener avec lui dans sa chute. dans son monde noir et sans lumière. Sans sortie de secours. Pourtant il s’est rallumé son cœur. Contre toute attente. Contre son gré. Contre tous ses remparts. Il a raté un battement. Il s’est serré à sa vue. Il a eu mal lorsque tous ses flots de souvenirs se sont déversés comme un torrent dans sa tête. il a plus l’habitude solal. Il veut pas la retrouver non plus. cette douleur. il en a trop souffert. Il a trop morflé de sa disparition. Il a perdu le peu qu’il avait à trop aimer. « si tu savais à quel point tu te trompes... » son cœur. Son putain de cœur qui se serre à l’entente de sa voix. cette voix si envoûtante. elle est loin de celle d’il y a toutes ces années, et pourtant, il l’aurait reconnu entre mille en pleine foule, sans en douter. Il a envie qu’il parle. Encore et encore. qu’il lui prouve qu’il ne rêve pas. qu’il est là. à côté de lui à raviver le torrent de désespoir qui l’a consumé. A réveiller des émotions enfouîtes et bien trop destructrices pour son propre bien. son cœur se serre à ses mots. Ces mots qui font autant de bien que de mal. sa tête se relèvent doucement et ses yeux ravagés se reposent sur le seul homme qui a compté pour lui dans sa misérable vie. ses yeux brillants ne peuvent s’empêcher de le contempler tandis que ses doigts se crispent sur son verre. Le fossé qui les sépare est si grand maintenant. Physiquement. Mentalement, peut-être. fuis, ben. il a envie de lui crier ça en plein visage. Parce que solal est incapable de le faire. Il serait incapable de le repousser. Il pensait être guéri solal. Il pensait que ben n’était plus que l’ombre d’un fantôme. Qu’il avait appris de ses erreurs. Que plus jamais il ne laisserait quelqu’un l’approcher. Lui faire du mal. que cette page douloureuse était définitivement tournée. Il se bouffe violemment la réalité en plein visage. Il a suffi de revoir le blond de ses cheveux. Le bleu de ses yeux. sa carrure si imposante et rassurante. Ce visage si parfait pour se rendre compte qu’il lui suffisait d’une parole pour l’ébranler. Pour exploser toutes ses barrières durement dressées. Il plongerait la tête la première pour lui au moindre faux pas. pour ressentir sa tête posée sur la sienne une nouvelle fois. Son corps contre le sien. La chaleur de ses bras. Mais c’est du passé tout ça. ben, est là, mais il ne reviendra pas. jamais. Il le sait. ses yeux se reposent sur son verre. Il ne répond pas à ça. il peut pas. il veut pas. parce qu’il a trop espéré. Il a mis des années à s’en remettre. Il lui en a tellement voulu. Il ne l’a pas seulement quitté. Il a disparu, emportant tout sur son passage. Laissant derrière lui rien de plus qu’une âme déjà bien trop brisée. Ses doigts se crispent un peu plus. il se pensait fort. Il se pensait inatteignable. Intouchable. Parce qu’on ne peut pas toucher une coquille vide. Et ben.. ben qui resurgit de nulle part dans son monde sans couleur. Son monde envahi par une débauche si malsaine. Entre drogue, alcool, prostitution et mauvaises fréquentations. Qu’est-ce qui a changé depuis tout ce temps ? rien.. absolument rien. aucun pas en avant. aucune remontée. la même routine sordide au fil des jours. en attendant que tout s'arrête. et ben.. qu’il pensait avoir oublié, s’étant fait une raison. Alors qu’au fond, il a toujours été là. il tente de ne rien montrer. Trouver quelque chose à quoi s’accrocher. Son verre malmené se redirige lentement vers ses lèvres pour y terminer sa vie. « je suis tellement désolé » son geste se stoppe en plein mouvement à quelques millimètres de son visage. Ses yeux s’écarquillent sous la surprise alors que son cœur rate un battement. se serre douloureusement. Les quelques secondes de trouble qu’il faut masquer. Ne pas craquer. Il n’en veut pas de ses excuses. Parce qu’elles n’ont pas lieu d’être. il fut un temps où il aurait donné son âme pour les entendre. Plus maintenant. Parce qu’il a eu raison de s’enfuir ben. De vouloir toucher la lumière. Il peut l’avouer, avec le recul. Parce qu’il y a encore quelques années, il aurait pu crever pour le revoir rien que quelques secondes. un soupir las lui échappe, tandis qu’il ne touche pas à son verre encore en suspens, il risquait d’en avoir besoin. Il finit par souffler « désolé pour quoi ben.. » un sourire triste reprend place sur ses lèvres alors qu’il tourne la tête vers lui, plongeant ses yeux bousillés dans les siens, si hypnotisant. « d’avoir voulu t’en sortir ? d'avoir une vie meilleure ? arrête...» c’est calme. Sans rancœur. Sincère. il tenait bien trop à ben pour ça. pour vouloir son bonheur. le voir briller, même de loin. Et pourtant, c’est une torture. Ces mots qui sortent lui font mal. lui lacère le cœur. Un mal pour un bien. Il est resté derrière mais ben il a décollé. Il a sans doute pu toucher les étoiles, sortir la tête de l’eau. rayonner réellement comme il l'avait fait à ses yeux. « t’as fait le bon choix. » c’est murmuré. Sa voix se brise parce que c’était une réalité douloureuse. ses yeux se baissent incapable de soutenir les siens. il a beau être sincère, le penser réellement, il y a le contre coup des conséquences qui déferlent dans sa tête. il a fait le bon choix de ne pas se retourner. Il a fait le bon choix de le quitter. Même si solal a fini en miettes. Il a fait le bon choix de remonter à la surface. Il finit par vider le fond de son verre d’une traite, le reposant doucement sur le comptoir, prêt à en prendre un autre. il n’a pas le courage solal. Il a besoin d’aide pour surmonter ça. pour dire tout ça. pour affronter l’homme qu’il a tellement aimé qu’il s’est bousillé.

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Ben Summers
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MessageSujet: Re: memories never fade away (ben)   memories never fade away (ben) EmptyJeu 25 Oct - 23:07

MEMORIES NEVER FADE AWAY
ben&solal.


Je suis tellement désolé. Enfin, enfin tu les avais prononcés ces mots qui te brûlaient les lèvres depuis tant d'années, ces mots que tu avais dit tant et tant de fois quand tu te retrouvais seul dans ta chambre le soir, ces soirs où les souvenirs ne pouvaient s'empêchaient de revenir se glisser dans ton esprit, ces mots que tu avais dit à chaque fois que tu retrouvais quelque chose, un objet quelconque qui te faisait penser à vous deux, les reliques de votre passé, sa veste cachée au fond du placard, que tu refusais catégoriquement de jeter, espérant continuer de pouvoir sentir sa présence lorsque par mégarde tu l'effleurais, les quelques rares photos de vous que tu cachais dans le double fond de ta table de nuit, ces photos qui montraient deux gamins, si jeunes mais déjà le regard tellement perdu au loin, ces souvenirs qui te brisaient le cœur un peu plus à chaque fois que tu les retrouvais mais dont tu étais incapable de te séparer tout comme tu étais totalement incapable de l'oublier.
Tu le savais pourtant, rationnellement, intérieurement, que tu aurais dû fuir, tu savais ce qu'il se passait quand vous passiez trop de temps proche l'un de l'autre, cette capacité presque magique que vous aviez à vous tirer vers le fond et plus loin encore, mais tu n'en avais pas envie, tu étais hypnotisé par ses yeux, hypnotisé par son visage qui était devenu encore plus beau bien que torturé par les années passées, tu savais le danger mais tu en avais envie de ce danger, comme dans ces histoires, ces vieilles histoires que ta mère te racontait pour t'endormir le soir, celles à propos des sirènes et des marins qui malgré les innombrables avertissements finissaient par céder à leur appel et se laisser attirer au plus profond des océans, se noyer à leurs côtés, il fallait croire que la morale n'avait jamais atteint ton cerveau, il fallait croire que tu n'étais jamais que comme eux, un homme comme tous les autres, faible, amoureux, incapable d'agir autrement que par impulsion, incapable d'écouter autre chose que ce cœur qui battait dans ta poitrine, bien trop vite, comme s'il cherchait à s'en échapper, à fuir lui avant que tu ne saisisses une nouvelle chance de le briser mais c'était trop tard, dès que Solal reprit la parole c'était trop tard, comme un pacte signé avec le diable, comme un plongeon la tête la première dans les eaux glaciales d'une mer déchaînée.
Désolé pour quoi Ben, c'était ce qu'il avait simplement soufflé, un sourire triste sur les lèvres, le verre suspendu à quelques centimètres à peine de ses lèvres, désolé d'avoir voulu t'en sortir, désolé d'avoir une vie meilleure, d'avoir fait le bon choix...
Encore une fois il avait tort, il ne pouvait même pas imaginer à quel point il se trompait, il ne frôlait même pas la vérité du bout des doigts et tu ne pus retenir un petit rire sans joie, presque un sanglot.

« Le bon choix ? Avoir une vie meilleure ? C'est vraiment ce que tu crois ? »

En vérité, c'était probablement ce qu'il voulait croire, à sa place c'était ce que tu aurais voulu croire en tout cas si les rôles avaient été inversés, si c'était lui qui du jour au lendemain t'avait abandonné dans l'espoir d'essayer de se sauver lui-même, tu aurais aimé croire que ça avait fonctionné, tu aurais aimé croire qu'il avait réussi à construire une vie stable, à s'en sortir réellement, ne plus toucher à aucune de ces merdes, ce poison qui coulait dans vos veines, tu aurais aimé le croire, tu aurais tout fait pour le croire, ignorant volontairement la plus grande probabilité, que les mecs comme vous, brisés à l'instant même où vous aviez poussé votre premier cri ne trouvaient que rarement une paix intérieure totale, que si ce n'était plus les drogues et les mirages alors ce serait autre chose, un autre vice, un autre échappatoire pour ne pas avoir à regarder la vérité en face, pour ne pas avoir à faire face à ce qu'il y avait vraiment de l'autre côté du miroir.

Attrapant finalement le verre qui était devant toi et avec lequel tu jouais, hésitant, comme on jouait avec le feu parfois, passant sa main sans cesse au dessus des bougies en espérant ne jamais se brûler, tu le glissas entre tes lèves, accueillant la brûlure de l'alcool avec un mélange de dégoût, de honte mais aussi un soulagement certain, d'un verre levé tu avais chassé tes dernières illusions, à tout ce que tu n'avais pas fait et que tu ne ferais jamais

« C'est facile de faire croire que tout est parfait, que tout va bien, c'est facile de plaquer un sourire sur ses lèvres, de jouer un rôle, c'est tellement simple de mentir »

Tu secouas la tête

«Mais tu me connais mieux que ça. Regarde moi »

Doucement tu posas tes deux mains, tes deux mains glacées, sur ses joues pour le forcer à te regarder dans les yeux, pour le forcer à voir, à voir la vérité.

« Je suis désolé de pas avoir essayé de t'emmener avec moi, c'est ça mon regret, on aurait probablement pas réussi mais ça aurait toujours été mieux que ça »

Mieux que cette mascarade, mieux que cette demi-vie


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Solal Hamilton
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MessageSujet: Re: memories never fade away (ben)   memories never fade away (ben) EmptyDim 18 Nov - 19:39

MEMORIES NEVER FADE AWAY
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Solal, il était persuadé d’avoir tourné la page. d’avoir enfermé l’épisode ben dans un coin reculé de son cerveau, de son coeur. A triple tours. que plus jamais il n’aurait à rouvrir cette page si douloureuse. personne n’aurait pu le faire, car personne n’a jamais réussi à l’atteindre. A lui décrocher un soupçon d’émotions. A lui toucher l’âme. Personne, à part lui. il a mis des années à se relever. et il ne s’est pourtant pas relever complètement. Il a juste compris que ben ne reviendrait jamais. Que ben était parti. Et qu’il fallait qu’il oublie. alors il s'était blindé vis à vis du monde. mais ben est là. à quelques centimètres de lui. à remettre son monde bancal en question. A lui faire bouffer en plein visage cette vérité non assumée. Celle qu’il n’est absolument pas guéri. Son cœur lui crie qu’il n’a jamais vraiment effacé ben de sa vie. Son cœur lui hurle qu’il n’a fait que l’attendre pendant toutes ses années sans réellement le montrer parce que l’espoir, il n’y croit pas. il n’y a jamais cru. Mais le fait le plus parlant est que personne ne pourrait jamais remplacé ben. Jamais. Il a pensé à lui, ces dernières années. il ne peut pas le nier. Mais il a évité. Il a tout fait pour que ça se produise le moins souvent possible. En se déglinguant la gueule. En se laissant toucher par toutes les raclures du coin. En se défonçant tellement qu’il peinait à se rappeler de son prénom. Parce que quand ben surgissait dans un coin de son esprit, son cœur mort s’animait, douloureusement, et le gout amer de nostalgie et de tristesse était bien trop violente pour qu’il puisse se permettre d’y plonger trop souvent. de la torture à l'état pur. Alors il a tout fait pour l'oublier. Et il a presque réussi, à quelques rechutes près. Mais il avait presque réussi. Jusqu’à maintenant. Il se pensait inatteignable. Intouchable. Blindé et protégé contre tout ça. et pourtant ces deux perles bleues lui transpercent l’âme. Lisent en lui comme si ils ne s’étaient jamais quittés. Et c’est son rire, brisé, torturé, qui le sort de sa torpeur. Qui lui sert le cœur. Parce que ça fait une éternité qu’il ne l’a pas entendu. Qu’il n’est pas sincère et qu’il crie à l’agonie. Mais ça fait si longtemps qu’il n’a pas atteint ses oreilles que c’est une torture presque agréable. Ça fait autant de mal que ça lui fait du bien. « le bon choix ? avoir une vie meilleure ? c'est vraiment ce que tu crois ? » les yeux plantés dans son verre, solal ne bouge pas. incapable de relever les yeux vers lui. de voir la vérité. De comprendre. Parce qu’il aimerait avoir raison. Il se plait à penser que tout ça en a valu la peine. que s’il est parti, c’est pour s’en sortir. que tout ça avait un but concret et utile. Qu’il n’est pas parti sans un regard derrière lui pour rien. pas comme ça. pas après tout le monde qu'il lui a fait. parce qu’il mérite mieux que ça ben. Mais il est tout aussi flingué que lui. et on ne répare pas les âmes brisées si facilement. On a beau les panser, ça reste bancal. Instable. Et la rechute menace chaque seconde. Mais ben, il doit s’être relevé. il le doit. Pour eux deux. Parce que ça remettrait en question tout ce qu’il a toujours pensé. Tout ce qu’il se plaisait à penser pour donner un sens à son existence si merdique. Si solal chute un peu plus chaque jour, ben, de son côté, sortait la tête de l’eau pour deux. Ben ça a a toujours été son soleil, même en pleine obscurité. Il méritait de briller encore plus. « c'est facile de faire croire que tout est parfait, que tout va bien, c'est facile de plaquer un sourire sur ses lèvres, de jouer un rôle, c'est tellement simple de mentir » solal retient sa respiration sans s’en rendre réellement compte. parce que ben entre dans un domaine qu’il ne comprend pas. qu’il ne maîtrise pas, et il le sait. solal ne s’est jamais forcé à rien du tout. à part à vivre sans lui. à vivre avec son connard de père, et encore, ça il subit. Le reste, ça va, ça vient. Mais solal ne sourit pas, rarement. ne se force pas à le faire. Solal, ne joue aucun rôle. Il se perd dans les méandres de la débauche pour simuler un semblant de bien-être. Pour frôler les doigts un bonheur factice. Une libération éphémère. Alors non, solal ne comprend pas. mais il peut imaginer. Il peut facilement imaginer ben mentir sur sa vie. se voiler la face sur un quotidien qui ne lui convient pas. il peut l’imaginer. Mais il aurait aimé que ça ne soit pas le cas. Parce qu’ils ont touché le fond, il ne pouvait que remonter. « mais tu me connais mieux que ça. regarde moi » ses mains glacées ont l’effet d’un électrochoc sur son visage où règne la chaleur de l’alcool et de la drogue, la chaleur étouffante de ce bar dans lequel il est depuis trop longtemps. sa peau sur la sienne. Ce contact si longtemps recherché, si longtemps oublié. Sa tête suit le mouvement. Se relève vers lui tandis que ses yeux plongent en plein gouffre. En pleine mer. Il s’y est noyé des nombreuses fois, et pourtant c’est toujours aussi intense. Ça ravage tout sur son passage. C’est un tsunami dans le cœur. Et il plonge. La tête la première, il plonge. Remonte des années en arrière. Se prend en plein visage le contrecoup de l’absence, du manque. De sa présence. De ses conséquences. Ses orbes noires, vitreuses et sans vie se perdent dans les siennes, si claires, si triste aussi. « je suis désolé de pas avoir essayé de t'emmener avec moi, c'est ça mon regret, on aurait probablement pas réussi mais ça aurait toujours été mieux que ça » son cœur rate un battement. Son organe, bien trop malmené, en si peu de temps. ce pauvre organe massacré qu’il avait enterré et qui s’est emballé plus en quelques minutes qu’en toutes ces années. ces mots, qu’il avait rêvé les entendre. ces phrases dont il avait tant besoin. Le nombre de fois où solal avait attendu en espérant le revoir. Qu’il lui dise qu’il avait besoin de lui. qu’il l’emmène avec lui-même si au fond, ça n’aurait jamais marché. Mais il avait crevé d’envie de les entendre, ces mots. Et ils sont là. toutes ces années après, ils lui ravagent le cœur, lui secouent l’âme. Ses yeux si fatigués, brillent un peu plus que d’habitude. un peu trop. parce que l’alcool n’est plus la seule cause. Que ben a le don de chambouler et de détruire toutes ses barrières. Parce que solal, il est pas si fort que ça. c’est juste un gamin paumé, que la vie a fracassé. le gosse fragile caché derrière ses montagnes de barrières, qui a laissé le vide qui lui ronge l'âme le consumer entièrement. Et inconsciemment, dans un geste presque désespéré, sa main vint se poser sur l’une des siennes encadrant son visage. Sa main bouillante qui contraste si violemment avec la sienne, si froide. Qui marque ce fossé qui les a séparé. Qui les éloigne encore surement. ses doigts se resserrent doucement sur les siens. Il aimerait tellement que ça ne s’arrête jamais. Que ce moment reste figé dans le temps. mais solal il ne se perd plus dans des illusions futiles. Il vit trop près du sol pour espérer quoique ce soit. Il sait que ben repartira. Que tout ceci n’est qu’éphémère. Que s’accrocher de nouveau le fera courir à sa perte. Et pourtant, c’est ce qu’il est en train de faire, contre son gré. Et il se hait pour ça. car il sait que la chute sera brutale. Sa voix se brise, n’est plus qu’un murmure déchiré. « tu sais très bien que j’aurais jamais pu te suivre.. » parce qu’il est coincé ici. que son père n’aurait jamais laissé faire. Ou peut être qu’il en aurait rien eu à foutre. Mais il aurait été capable de le tuer parce qu’il n’aurait plus eu son souffre-douleur sous la main. Qu’il est bien trop enchaîné à cette vie merdique pour s’extirper de là. ses yeux se perdent dans la contemplation de son visage. Il est encore plus magnifique qu’avant. il joue à un jeu dangereux. Mais au point où il en est. il y a des choses qui ne change pas. ben a l’effet d’un aimant sur lui. et il a beau lutter, il ne peut pas y échapper. Et c’est inconsciemment qu’il finit par descendre de son siège de fortune. Et qu’il fait un pas vers sa chute. le rapprochant de son addiction. Son regard ne décroche pas du sien. Et le contraste entre leur deux physique n’en parait que plus grand. Il est loin d’être guéri solal. Il est loin de l’avoir oublié comme il se l’est toujours fait croire. Et il s’en rend compte car ça fait douloureusement mal. sa tête finit par chuter lentement sur son épaule. Et son odeur le frappe tel un drogué en manque. il pourrait rester là des heures. ses yeux se ferment pour se contrôler. Ses mains agrippent les manches de sa veste. « me laisse pas.. s'il te plait.. » c’est si faible qu’il n’est même pas sûr qu’il puisse l’entendre. mais ben vient de faire voler en éclat sa fierté. Pourtant il sait que c’est impossible. Il sait que cette soirée ne se reproduira pas. qu’il se rendra compte qu’il vaut mieux fuir avant de replonger la tête la première. il a envie de lui dire qu'il a besoin de lui. mais ça sort pas. c'est une demande égoiste. Car solal est un nocif. Il entraîne avec lui tout ce qu’il touche sans le vouloir. parce qu’on ne peut pas le sauver.
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Ben Summers
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MessageSujet: Re: memories never fade away (ben)   memories never fade away (ben) EmptyMer 5 Déc - 5:20

MEMORIES NEVER FADE AWAY
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Regarde moi.

Le ton avait beau être doux, le phrase presque inaudible pour les clients autour de vous, inconscients du drame qui était en train de se jouer à quelques mètres à peine d'eux alors qu'ils enchaînaient une énième tournée, les mots claquaient comme un ordre, tes mains glacées contre ses joues brûlantes pour le forcer à plonger ses yeux dans les tiens, pour le forcer à accepter, à voir en face la vérité, cette vérité qu'il ne voulait pas affronter.
En un sens tu le comprenais, si les rôles avaient été inversés, si Solal avait été celui de vous deux qui avait décidé de fuir du jour au lendemain, qui avait décidé de se volatiliser, pour essayer de vivre, pour essayer de survivre, arrêter de s'enfoncer, tu aurais probablement fait comme lui, tu te serais probablement raconté des histoires toi aussi, tu n'imaginais que trop bien les nuits à te dire qu'il avait réussi, que tout ça n'avait pas été vain, qu'il n'avait pas tout détruit pour rien, tu n'aurais pas voulu affronter, tu n'aurais pas voulu faire face à un tel gâchis, à un tel désastre, tu n'aurais pas voulu comprendre que la vérité n'était pas aussi belle que les illusions qui te berçaient, qu'on ne peut pas, que personne ne peut réparer quelqu'un d'aussi brisé, qu'il trouvera toujours un nouveau moyen de s'auto-détruire, de se bousiller et pourtant malgré ça, c'était la vision que tu lui imposais, tes yeux dans les siens, comme emporté par la vague, plongé dans les souvenirs, dans le passé, tu ressentais à nouveau cette intense culpabilité, la violence de tes regrets. Tu aurais aimé faire autrement, tu aurais voulu essayer de l'emmener avec toi même si et tu le reconnaissais très ouvertement tu savais pertinemment que ça n'aurait jamais pu fonctionner, que vous auriez craqué, continué à vous influencer mutuellement, même si et tu savais qu'il avait raison il n'aurait jamais pu te suivre, parce qu'il était coincé ici, parce qu'il était son prisonnier. Resserrant doucement tes doigts sur  les siens, tu avais ce petit sourire sur les lèvres, ce petit sourire infiniment triste et lointain alors que tes yeux brillaient probablement un peu trop fort, c'était tellement injuste tout ça, toutes ces années gâchées, ces vies brisées.

« Alors je serais resté c'est pas grave ou on serait parti loin tous les deux, là où ils auraient jamais pu nous retrouver »

Tu avais la voix qui tremblait, le désespoir qui habitait ton regard, tu savais que c'était des mots d'enfants, de ces rêves qu'ont tous les amants, s'enfuir, partir, recommencer, tu savais que ce n'était jamais que des rêves impossibles à réaliser. Tu savais dans les faits que si tu étais resté tu n'aurais pas survécu encore longtemps, tu aurais probablement fini par faire une overdose avant même tes dix-huit ans, tu le savais dans ta tête mais dans ton cœur l'histoire n'était pas la même, dans ton cœur tu en étais persuadé, tout aurait été mieux que ça, que cette mascarade, que cette demi-vie que tu avais fini par t'imposer, même mourir à ses côtés à l'aube de votre vie, même vous détruire mutuellement jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien à sauver, tout aurait été mieux que ce rôle que tu t'étais imposé, mentir, jouer, ne plus savoir même qui on est.
Ce fut la sensation bien trop familière, et pourtant que tu pensais oubliée depuis une éternité, de son corps contre le tien qui te ramena à la réalité, sa tête contre ton épaule, son odeur qui incendiait ta réalité, tu l'entendais te demander, presque te supplier à voix si basse que tu aurais aussi bien pu halluciner de ne pas le laisser et alors que tu aurais dû profiter de cette occasion pour réaliser ce qu'il se passait et t'enfuir avant de replonger la tête la première dans tes vieilles addictions dans tout ce qu'il y avait de plus malsain dans votre relation, alors que tu aurais dû avoir au moins un léger instant d'hésitation, ce fut pourtant la plus simple de toutes tes décisions, doucement tu l'attiras dans tes bras, le serrant fort contre toi.

« Je suis là Solal, je suis là »


Tu les répétais en boucle ces mots, réalisant au fur et à mesure leur véritable signification, tu étais là, tu étais vraiment là, toi, le véritable Ben, pas celui que tu avais créé, que tu avais interprété toutes ces années, tu étais vraiment là, peu importait si tu n'étais personne au fond, si tu n'étais qu'un mioche qui courait à sa propre perte et qui allait finir par se détruire, tu étais de retour, c'était terminé.



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