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 help me to breathe (ben)

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Hope Walker
Hope Walker
─ Dollars : 733
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─ Je suis sur FD depuis le : 18/07/2018
─ Quartier : northside. la richesse aux bouts des doigts, la pauvreté dans le coeur.
─ Études : étudiant en sixième année de médecine. il est doué. et pourtant, il est en train de tout foutre en l'air.
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MessageSujet: help me to breathe (ben)   help me to breathe (ben) EmptyMer 8 Aoû - 23:22

HELP ME TO BREATHE
ben & hope

La sonnerie qui retentit. Le bruit des affaires qui se rangent. Le brouhaha incessant de toutes ces personnes autour de lui, heureuses de terminer cette journée si longue et éprouvante. Hope ne bouge pas. n'esquisse pas le moindre geste. il attend la fin. Il préfère attendre que le troupeau quitte la salle plutôt que de voir ses affaires voler au moment où il s’apprêterait à les ranger. Les yeux fixés dans le vide, les secondes lui paraissent interminables prêt à la moindre étincelle. Puis le silence complet. La porte qui claque derrière son professeur de cardiologie sortant sans un regard. Soupir. Ses yeux sombres accrochent les quelques notes sur son cahier. Il n’a encore rien écouté. L’esprit ailleurs. Le cœur aux bords des lèvres. La matinée avait été un cauchemar éveillé et c’est avec un effort inhumain qu’il s’est forcé à achever cette journée sordide. Le corps douloureux, l'âme en miettes. A deux doigts de craquer une nouvelle fois. pourquoi, finalement, si ce n’est quelques mots gribouillés sur une page blanche et des paroles savantes incapable de rester à l’intérieur de sa tête. nouveau soupir, tandis que ses mains rangent ses affaires avec une lenteur extrême. La boule au ventre à l’idée de traverser ces couloirs remplis de vautours qui n’attendent que la moindre occasion pour le détruire. Alors il rase les murs, les yeux baissés, les yeux ancrés dans le carrelage. Il retient son souffle, dans l’espoir de rejoindre la liberté sans accrochage. Pourtant il les sent sur sa peau les regards de haine, de jugement et de mépris, il les entend murmurer et rire. Son envie de vomir se fait de plus en plus forte. C’est presque un challenge bien trop dur à relever au fil des jours. Et des voix résonnent au bout du couloir. Les pires. Parmi l’une d’entre elle, sa voix. il la reconnaîtrait entre mille. Parce qu’il a engendré tout ça. Il l'a propulsé en plein gouffre du jour au lendemain. la panique le gagne. Son cœur s’emballe et se serre, il court droit en plein enfer. Et dans un geste de survie, il tourne dans les escaliers, remonte les marches alors qu’il n’espérait que s’enfuir d’ici. retenu prisonnier de cet endroit qui autrefois était son havre de paix, et qui aujourd’hui, est devenu une véritable arène avec pour seule cible, lui-même. Il est tard et pourtant, la foule qui arpente la fac l’étouffe. Son errance se termine sur le toit du bâtiment qu’il espère désert. L’air frais de cette fin de journée est un bonheur inespéré et pourtant, ça ne soulage en rien son angoisse. Ses mains crispées contre ses livres il finit par se laisser glisser contre le mur près de la porte. Les yeux qui se perdent dans le ciel aux couleurs chaudes et changeantes, il est capable de rester des heures s’il le faut avant de repartir. Le temps qu’ils s’en aillent tous. Qu’il puisse repartir sans peur et sans représailles. Pourtant un bruit le fait sursauter. La porte qui s’ouvre. La panique qui le gagne de nouveau. Et c’est un effort surhumain dont il fait preuve tandis qu’il ose timidement lever la tête vers l’inconnu venant troubler ses doutes. La peur du bourreau. La peur de ne plus avoir aucune échappatoire et de finir en chair à canon. et ses yeux accrochent deux perles bleues qu’il ne connait que trop bien. il reconnaîtrait ce visage entre mille pour l’avoir tant de fois effleuré. Ben. Si le soulagement le gagne, la honte et la culpabilité viennent l’accompagner en force. Parce que c’est un lâche hope. L’avoir croisé au détour d’un couloir sans réellement savoir qu’il faisait partie de la même faculté de lui, lui a fait perdre tout ses moyens. Il l’a fui sans aucune explication. Il esquivait son sillage autant qu’il le pouvait. Par peur que ça se sache. Parce que ben, il a été sa première fois pour tout. et pour de nombreuses fois après. il a été sa bouée de sauvetage en plein de naufrage sans qu’il ne le sache pendant tout ce temps. Et pourtant, malgré tout, il n’a fait que fuir après coup. Comme si c’était écrit sur leur visage ce qui a pu se passer entre eux à maintes reprises. Comme si ça allait aggraver sa souffrance. Pire encore. la honte. Parce qu’il est persuadé que ben n’est pas passé au travers de tout ce qu’il se dit. parce que les rumeurs vont bons trains et que personne n’y échappe. Et il est incapable de leur faire face. De lui faire face. La boule au ventre, les mots restent coincés au fond de sa gorge, parce qu’il ne sait pas quoi lui dire. Ses dents finissent planter dans sa lèvre pour tenter de tenir le coup tandis que ses yeux se baissent vers le sol. Même soutenir son regard est une épreuve au dessus de ses forces. Il ne veut pas tenter d’y lire quoique ce soit. Peur que ça ne lui broit un peu plus son coeur déjà en morceaux et que ça ne finisse de l’achever.
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Ben Summers
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MessageSujet: Re: help me to breathe (ben)   help me to breathe (ben) EmptyMer 29 Aoû - 0:17

HELP ME TO BREATHE
ben & hope

Penché sur ta copie, alors que tu rayais pour la énième fois une réponse que tu savais fausse, tu réalisas qu'il y avait sur la feuille jadis vierge et blanche bien plus de tâches, traces et ratures noires que de réponses supposées justes, tu hésitais sincèrement à simplement rouler la feuille en boule et la jeter dans la poubelle la plus proche, exercice pour lequel tu serais infiniment plus doué que pour retenir tous les os,organes et autres machins du corps humain, quand la sonnerie te fit à la fois sursauter puis te résigner à rendre ce qui s'apparentait davantage à un torchon qu'à un examen à ton professeur de biologie, lui murmurant vaguement des excuses alors que tu sortais dans le couloir, tu avais d'avance pitié du pauvre homme qui allait devoir s'arracher les cheveux devant ta médiocrité, si tu avais un talent indéniable pour ce qui était de la pratique, la théorie restait sérieusement à revoir.

N'ayant pas réellement envie d’interagir avec les autres élèves de ta promo, tu pris le parti d'accélérer le pas immédiatement, tu savais très bien ce qu'il se passerait si tu t'arrêtais ne serait-ce qu'un instant : une partie d'entre eux se sentirait obligé de t'arrêter pour discuter du partiel et tu n'avais pas réellement envie d'être confronté à ta propre nullité, pas plus que de les entendre tenter faussement de te rassurer et les autres, eux, viendraient probablement te demander une énième fois de t'expliquer et de te justifier pour en être venu aux mains avec l'un d'entre eux à l'entraînement quelques jours auparavant, comme si tu avais réellement besoin de leur expliquer chaque jour pourquoi leurs « blagues » homophobes étaient déplacées et pourquoi tu t'étais énervé, tu te retenais constamment de leur suggérer de prendre des notes au lieu de te faire répéter ou tout simplement de leur mettre à nouveau ton poing dans le nez même si en vérité tu savais que tu ferais mieux d'éviter. Si cette fois-ci tu t'en étais sorti sans avertissement quant à ton comportement et si tu avais réussi à faire croire à ton père pour justifier les traces sur ton visage que tu étais tombé à l'entraînement, tu doutais sincèrement pouvoir répéter ce mensonge plusieurs fois, de toute façon tu n'aimais pas ça, mentir ça ne te ressemblait pas, mais pour cette fois tu ne voulais juste pas qu'il s'inquiète pour toi, ça n'en valait pas la peine, ils n'en valaient pas la peine, en temps normal tu n'aurais même pas réagis en vérité, pourtant ces derniers temps, après toutes les rumeurs que tu avais entendues sur Hope, après toutes les remarques et tous les commentaires déplacés qui étaient remontés jusqu'à tes oreilles, tu avais moins de patience pour ce genre d'abrutis. En soi ils n'y étaient pour rien, ce n'était pas eux qui étaient à l'origine de tout ça, ils ne savaient probablement même pas qui il était mais c'était eux qui avaient pris, pour toute la colère et toute la frustration que tu cumulais, pour toutes les émotions sur lesquelles tu étais comme toujours bien incapable de mettre des mots, parce qu'il te manquait ce con, tu savais très bien que tu n'étais pas amoureux de lui, pour avoir déjà aimé tu faisais nettement la différence, mais tu t'y étais attaché, plus qu'à n'importe qui d'autre, tu comprenais pourquoi il te fuyait depuis ce jour où il t'avait croisé dans le couloir, depuis ce jour où il avait compris que tu faisais partie de la même université, tu te doutais bien qu'il avait honte, à cause de ce qu'ils disaient, à cause de tout ce que tu entendais et tu le comprenais, tu aurais aimé lui dire que toi tu t'en foutais complètement mais tu n'arrivais jamais à le revoir. Hope depuis ce jour là c'était devenu une ombre fuyante, que tu entrapercevais au détour d'un couloir mais qui disparaissait en un battement de paupières à peine, et il te laissait avec cette impression d'inachevé, tu t'étais juré de ne plus jamais avoir mal pour qui que ce soit mais c'était plus fort que toi, tu aurais tout donné pour pouvoir le retrouver, l'avoir contre toi au moins encore une fois, parce que si les fins sont dures, les fins qui n'en sont pas vraiment restent les pires à supporter...Alors lorsque, pourtant pris dans ta course, ta fuite, pour sortir avant que personne ne t'arrête, tu remarquas un imperceptible mouvement dans les escaliers, une silhouette que tu reconnaîtrais entre mille, tu décidas de le suivre, impulsivement, sans même te demander si ton comportement n'était peut-être pas un peu étrange ou malsain, comme tu le disais bien souvent après tout, tu verrais ça avec ta conscience plus tard, tu t'arrangerais avec elle, pour le moment tu grimpais juste les escaliers quatre à quatre, ce fut même un miracle que tu réussisses à atteindre le toit sans être essoufflé, ouvrant la porte à la volée.

Immédiatement tes yeux accrochèrent les siens, une petite alarme se déclenchant au fond de ton esprit, te rappelant que ton visage avait connu des meilleurs jours avant d'être rapidement balayée par le soulagement et la joie de le revoir.

« Tu comptes pas sauter rassure moi ? »

Phrase que tu lâchas de manière un peu légère mais au fond tu étais sérieux, tu étais inquiet pour lui, tu savais à quel point ça pouvait faire mal ce qu'il devait vivre, alors tu te laissas glisser à ses côtés, proche au point de sentir vos deux corps se frôler mais sans initier de contacts, tu ne voulais pas le brusquer, tu ne l'avais jamais voulu en vérité
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Hope Walker
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MessageSujet: Re: help me to breathe (ben)   help me to breathe (ben) EmptyMar 11 Sep - 21:23

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ben & hope.

C’est une malédiction et un soulagement. C’est le fardeau et la honte qui lui reviennent en plein visage. c’est avec peine et la boule au ventre que hope finit par croiser les magnifiques yeux bleus de ben. Ce regard qu’il n’arrive pas à soutenir. Tellement profond. Sa lâcheté l’a mené à fuir les rares personnes auxquels il tient. Les rares êtres qui comptent pour lui. la peur du jugement. La peur de ce qu’il peut lire dans leur regard l'a fait agir de la pire manière qui soit. Pourtant, il sait qu’il n’y est pour rien, ben. Il n’a rien à voir avec tout ça. au contraire. Il est surement la dernière personne au monde à éviter. Il a été celui qui a fait en sorte qu’il s’accepte un peu plus, qu’il s’ouvre au monde doucement. Qui l’a accepté tel qu’il est sans se poser de questions, n’hésitant pas à lui exposer clairement le fond de sa pensée, quitte à mettre les pieds dans le plat, sans détour. qui lui à tout fait découvrir, dans tous les sens du terme. cette personne si spéciale à ses yeux. mais il y a un fossé énorme entre ces fameuses soirées, ces nuits avec lui, cette vie nocturne qu’il mène ces derniers temps, où ils se voient souvent. ces moments si privilégiés où il se sent presque bien, presque lui-même et la vie en dehors. L’université. L’enfer de la fac. le retour à cette affreuse réalité. Un gouffre dans lequel il tombe à chaque fois. son cœur ratte un battement. L’avoir là, près de lui, le rassure et l’effraie en même temps. c’est sa bouffée d’air frais en cette fin de journée et pourtant il n’est pas à l’aise. Il se sent mal. tellement mal. honteux de ne pas savoir faire la part des choses. De ne pas réussir à faire semblant ni même d’assumer sa simple présence. il était pitoyable. Et ce sentiment d’impuissance ne fait que le ronger un peu plus chaque jour. « tu comptais pas sauter rassure moi ? » son cœur se serre à cette pensée. Il se sent lamentable. Il a tout fait pour l’esquiver sans un mot, sans une explication, après tout ce que ben a fait pour lui. et pourtant, la seule chose qui semble être importante aux yeux du blond est son bien-être. Il ne le mérite tellement pas. ses yeux accrochent les barrières en fer, un peu plus loin. La rambarde, et le bord du toit. Il ne put s’empêcher de sentir sa gorge lui brûler. Alors que ses yeux glissent de nouveau sur ses doigts qui se triturent entre eux nerveusement. Et c’est d’une faible voix qu’il finit par lui répondre, la boule au ventre.  « non pas vraiment.. même si j’y pensais, j’serais surement incapable de le faire de toute façon.. » comme beaucoup d’autres choses. si la lâcheté avait un visage, elle s’appellerait hope. sa voix se brise sur ses derniers mots. Et le silence retombe. Son cœur s’accélère. Il est là, près de lui, et jamais il ne s’est senti aussi mal en sa présence. ce sentiment de culpabilité qui le ronge. « ben je.. » c’est un murmure balayé par la douce brise de vent de cette fin de journée. Il lui devait tellement, et pourtant, il est incapable de le regarder en face après tout ça. il n'a jamais regretté une seconde à ses côtés, même encore maintenant. mais devoir confronter sa vie privée, sa vie hors de ses blocs de bétons à celle ici, remplis de ses bourreaux, il n’y arrive pas. il a peur que tout s’écroule. qu'il le voit différemment, maintenant. qu'il le juge pour tout ça. Que cette faible lueur qui fait qu’il tient encore debout, s’éteigne en emportant tout sur son passage. Ses dents rencontrent violemment sa lèvre inférieure, pour se donner du courage, peut être. Il sent ses yeux s’humidifier, les larmes les faire briller, et il lutte pour pas craquer. Parce que la fatigue de toutes ses nuits ratées n’aident pas. la pression de cette journée aussi horrible que les autres retombe. Le poids est trop lourd pour ses si frêles épaules. Sa force presque inexistante. Et sa faiblesse, bien trop grande. L’impression que ses poumons manquent d’oxygène le force à prendre une inspiration plus grande qu’à l’accoutumée, au bord de l'implosion. Ce sentiment d’oppression qui lui compresse la poitrine s’amplifie de jours en jours et le rend malade. Pourtant il faut passer outre. Prendre son courage à deux mains. Et d’une voix faible et tremblante il finit par terminer cette phrase laissée en suspens. « je.. je suis désolé. » désolé pour tout. pour lui. pour eux. pour l’avoir ignoré pendant des jours, des semaines. Pour l’avoir repoussé après tout ce temps. pour avoir fait comme s’il n’existait plus à ses yeux alors qu’il crevait d’envie de revivre l’une de leurs soirées si particulières. Il se sentait si honteux, si coupable qu’il avait envie de vomir. Sachant pertinemment que si ben lui en veut, si ben ne veut plus en entendre parler, c’est uniquement sa faute pour n’avoir pas su assumer quoique ce soit. Il n’arrive pas à s’assumer de base, d’accepter qui il est vraiment, parce qu’au yeux des autres il ne vaut rien. Piétiné plus bas que terre. et cette fois-ci, c’est ben qui en a payé le prix. L’angoisse qui le ronge l’empêche de relever les yeux vers lui. l’empêche de remarquer son visage ravagé. retarde le moment fatidique, le regard fermement ancré dans le sol bétonné du toit, il attend la sentence. Prêt à encaisser une fois de plus le rejet. Mais il ne s’y fait pas. il ne s’y fera jamais. On ne sait fait jamais vraiment à la douleur, on s’y habitue juste un peu, mais c’est tout. mais là c’est bien pire, il ne veut pas que ben s’en aille. Il ne veut pas perdre l’un de ses seuls piliers en dehors de ce monde de bruts. seulement, il sait très bien qu'il n'a pas vraiment son mot à dire, dans toute cette histoire, car le seul coupable de cette horrible situation entre eux, c’est lui.

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MessageSujet: Re: help me to breathe (ben)   help me to breathe (ben) EmptyMer 3 Oct - 5:21

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Tu comptes pas sauter rassure moi ?

La phrase s'était échappée de tes lèvres sans même y penser, le ton léger alors qu'en réalité elle était sérieuse, qu'en réalité tu étais vraiment inquiet pour lui. Tu ne l'avais jamais vécu personnellement, jamais avec cette même intensité en tout cas mais tu n'imaginais que trop bien à quel point il devait souffrir, si elles avaient réussi à t'atteindre suffisamment pour te faire déraper, pour te faire avoir le geste de trop, tu n'imaginais que trop bien à quel point les rumeurs, leur violence pouvaient le détruire et tu avais peur des conséquences, tu avais peur de le perdre à cause d'eux, tu avais peur de ne pas avoir pu le sauver aussi, tu n'en parlais jamais, évidemment, tu ne parlais jamais de ce qui importait vraiment en vérité mais c'était quelque chose qui te préoccupait réellement ces derniers temps. Tu avais peur de le voir sombrer, tu avais peur de le voir se briser, tu n'en pouvais plus de rester impuissant, de ne rien pouvoir faire pour vraiment l'aider et même si une petite voix en toi répétait qu'on ne peut pas sauver ceux qui refusent de l'être c'était quelque chose que tu refusais d'admettre, alors lorsqu'il finit par te répondre, pour te dire que non, pas vraiment, et que même s'il  y pensait il serait sûrement incapable de le faire de toute façon, tu te sentis soulagé, légèrement, parce que tu ne pouvais pas non plus nier les sous-entendus inquiétants de ces propos, tu ne pouvais pas passer à côté de sa détresse. Tu aurais aimé lui dire que tu espérais bien qu'il resterait incapable de faire quoique ce soit, parce que tu tenais bien trop à lui pour ça mais l'émotion t'empêchait de parler, l'émotion t'empêchait d'utiliser ta propre voix, la gorge serrée tu le regardais simplement en silence, ton visage ne reflétant probablement aucune émotion, comme à l'accoutumée, tout ce que tu ressentais restait à l'intérieur de toi, tu ne savais pas, tu n'avais jamais réellement compris comment extérioriser, pas avant qu'il ne soit trop tard en tout cas et il dut interpréter ce manque de réaction visible, cette froideur involontaire, tout sauf calculée, comme un signe, une preuve que tu lui en voulais, pour sa fuite, pour son silence, pour ces jours, ces semaines sans nouvelles de lui, pour ces nuits à faire le mur, à attendre dans les bars dans l'espoir de le revoir, si seulement il savait à quel point il se trompait.

Tu ne le lâchais pas du regard, l'observant en train de lutter contre lui-même, tu le regardais les yeux baissés, mordant sa lèvre inférieure frénétiquement dans un geste que tu faisais tellement toi-même quand tu devais chercher du courage, quand tu devais prononcer des mots qui refusaient de venir, tu les devinais, les larmes qui devaient briller dans ses yeux et tu avais tellement envie d'aller vers lui, de le prendre dans tes bras, le serrer de toute tes forces, lui promettre que tu le protégerais, que ça ne changerait rien tout ça, que ça ne changerait jamais rien mais tu le laissais lutter parce que tu savais que c'était important pour lui au fond de les dire, ces mots bégayés d'une voix tremblante, à peine audible, parce que tu savais que c'était important pour lui de réussir à s'excuser mais dès l'instant où ils furent prononcés, les dernières syllabes presque flottant encore autour de vous, tu te rapprochas de lui, glissant doucement une de tes mains dans la sienne.

«C'est pas grave Hope, je te promets que je t'en veux pas »

C'était vrai, évidemment que ça t'avait fait du mal, évidemment que tu t'étais senti blessé par son rejet mais tu avais aussi la maturité nécessaire pour rationaliser son comportement, pour comprendre ce qu'il se passait, tu savais que ce n'était pas personnel mais juste une tentative un peu trop maladroite et désespérée de se protéger, tu n'étais pas, du moins tu n'étais plus depuis longtemps le genre de personne à en vouloir aux autres, tu n'étais plus rancunier, cette maturité, ce regard sur le monde qu'on louait chez toi, déclarant que c'était remarquable chez quelqu'un de si jeune ne venait pas de nul après tout, en secret, en silence, dans l'ombre, toi aussi tu avais dû traverser des épreuves d'une violence insoutenable, toi aussi derrière ton sourire, tes yeux bleus qui ne cessaient jamais de s'illuminer tu avais aussi une face cachée, une face plus sombre que presque personne ne connaissait, toi aussi tu avais fait des erreurs pour essayer de t'en sortir, des choses que tu regrettais.

« On fait tous ce qu'on peut pour survivre, crois moi je sais ce que c'est »

Et devant tes yeux c'était l'image d'un autre qui flottait, l'image d'un fantôme du passé, un autre que tu avais aimé et que tu aimais encore probablement même si tu détestais te l'avouer, l'image d'un autre que tu avais toi aussi abandonné pour essayer de te sauver, parce que votre amour était bien trop destructeur, parce que tu avais peur de savoir comment cette histoire se terminerait, à quel point tu serais capable de sombrer, si Hope se pensait lâche, tu n'étais certainement pas mieux, toi aussi tu fuyais, toi aussi tu abandonnais, ta phrase résumait tout au fond, tu fais ce que tu peux pour survivre, pour t'en sortir, tout le monde le fait.

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