Julian & Jake

Lethal Weapon's remake

Les jambes confortablement installé sur son bureau miteux, Jake fixait avec nonchalance son téléphone portable, une bière en main. Son esprit vagabondait entre un choix cornélien qu'il devait faire pour la soirée : Inviter la belle Emily dans sa garçonnière ou profiter d'un bon verre de rhum devant Netflix ? La première option lui paraissait plus simple, dans la mesure où il avait arrêté de payer son abonnement mensuel.  Ses pitoyables songes l'empêchèrent de voir la jeune femme qui venait d'entrer chez lui, ce n'est que lorsqu'elle prononça un timide "bonjour" qu'il se rendit compte de sa présence. Surpris, il sursauta, faisant ainsi tomber la canette ainsi que son contenu sur ses jambes. « Et merde...» Mal à l'aise, la cliente, pourtant décidé à régler l'affaire qui l'avait faite venir ici, commença à tourner les talons, se demandant pourquoi son amie lui avait conseillé un pareil goujat qui, avouons-le, avait plus l'air d'un chômeur que d'un enquêteur émérite. « Attendez, restez-là!» s'était alors exclamé Jake qui, par principe, ne voulait pas faire fuir une belle demoiselle en détresse. Finalement, cette dernière se risqua à lui présenter la raison de sa venue : selon elle, un homme d'une vingtaine d'années qu'elle ne fréquentait que depuis peu s'était introduit illégalement chez elle et lui aurait volé des biens onéreux. Elle n'avait aucune preuve mais était persuadée de sa culpabilité. Jake, sceptique mais professionnel, accepta d'aider la jeune bourgeoise malgré l'absence de raison de sa suspicion et de preuves.

Quelques jours plus tard, lorsqu'il était enfin disponible pour enquêter sur cette affaire, il eu l'idée de contacter son ami et collaborateur : Julian Dorner. Jake avait pour habitude de le traîner dans des plans foireux, il était un peu comme son coéquipier à présent, ou son cobaye, à vous d'en juger. « Coucou, babe! Prêt pour l'inspection ? Le gars que suspecte ma cliente vient de se barrer je ne sais où, grouille-toi de ramener ton joli petit derrière! » avait alors écrit Jake, suivant son message de l'adresse de l'éventuel coupable. Installé dans sa petite voiture jaune poussin, l'enquêteur patienta jusqu'à l'arrivée de l'avocat, sa petite flasque de rhum en bouche. Apercevant la silhouette de son cher et tendre, il ferma son étui à alcool et s'empressa de le cacher dans la boîte à gant. Il n'avait pas pour habitude de boire avant de travailler mais sans la moindre stimulation, il ne trouvait que cette occupation pour patienter. « Julian! Tu t'es pas débiné, c'est cool, j'apprécie.» avait-il dit après avoir ouvert sa vitre « Bon allez, on y go, j'sais pas trop quand il doit revenir! » Sortant de son véhicule, il empoigna sa veste en jean et l'enfila avant de s'approcher de la maison du suspect. Il avait un peu étudié l'extérieur de la maison, il savait que l'une des planches de la clôture en bois entourant le jardin n'était pas stable, qu'il avait donc la possibilité d'accéder à la demeure par cet endroit et qu'il n'avait en fait, aucun autre moyen d'y pénétrer. Bien décidé à avoir le fin mot de l'histoire, Jake entraîna Julian vers la dite clôture sans se soucier de la possible réticence de son ami à commettre un crime pour le bien la justice qu'il, ne l'oublions pas, représente. Les genoux contre l'herbe humide, l'enquêteur se mit à quatre pattes afin de passer la planche. Il fit d'abord passer sa tête, persuadé que son plan était infaillible mais un malencontreux imprévu le fit immédiatement redescendre de son nuage. « Mec, j'veux pas t'affoler mais y a un rottweiler dans le jardin...»

Pourquoi avait-il accepté déjà ? Parce qu'on ne fait pas un bon Sherlock sans un Watson, et que si l'on en croit le remake de 2009, il avait endossé le rôle du médecin, malgré sa forte ressemblance physique avec le détective fou allié. C'était toujours pareil. Il s'efforçait de penser qu'en accompagnant Jake, ce dernier se retiendrait de faire la moindre connerie, pour lui, son ami, et ainsi éviter de le fourrer dans des situations grotesques, voir dangereuses. Mais c'était trop espérer que penser que le détective puisse avoir une moindre conscience. Il est taré, juste taré.

C'était quoi l'histoire cette fois ci ? Ah oui, une quinquagénaire, bourgeoise de surcroît, qui trompe son époux avec un jeune homme d'une vingtaine d'année, qu'elle soupçonne de voler ses biens. L'histoire aurait fait un très bons scénario, surtout si on y rajoute nos deux protagonistes, Sherlock et Watson. « Mon derrière est loin d'être petit. » Répliquait l'avocat, marchant d'un pas rapide vers la maison du suspect, tout en scrutant les environs. C'était un quartier quelque peu miteux, et Julian, habitué des grands standings, ne s'y sentait pas spécialement à son aise. Pourtant il avait enfiler des fringues qui se fondaient bien dans la masse. Un vieux jeans, un survêtement... « Surtout bien moulé dans bon jeans. Je t'ai déjà vu l'admirer. » Il s'était arrêté à côté d'une vielle voiture jaune canari, qui aurait parfaitement collé à l'image d'une femme dans la vingtaine, raffolant du vintage. Il tapotait discrètement à la vitre, tout en s'appuyant sur la carrosserie. La fenêtre s'ouvrit alors sur le visage d'un homme, moustachu, approchant la quarantaine, bien loin du stéréotype que laissait deviner sa monture. « Pas autant qu'un bon rhum, mais je fais au mieux. » Taclait-il à la première remarque de son acolyte, qui semblait déjà surexciter de la mission chaotique qui les attendait. « Parce qu'en plus il va revenir ? Et tu compte rentrer dans sa cabane, non seulement illégalement, mais en sachant qu'il va revenir ?! » S’esclaffait-il en se redressant et tournant sur lui même, les bras grand ouverts, pour suivre Jake des yeux, abasourdi. Ce dernier semblait ignorer totalement son désaccord, puisqu'il était déjà à quatre pattes devant la clôture, les fesses en avant. « Ce que tu es en train de faire, est puni par la lois dans de nombreux articles. » Le derrière de Jake disparaissait déjà derrière la clôture. « Ok, visiblement on va enfreindre la loi que je m'efforce de faire respecter depuis des décennie. » Soufflant -Plus pour lui même parce que Jake n'en avait rien à faire; il s'agenouillait devant la clôture et y passait sa tête, manquant de rencontrer le derrière de Jake qui avait reculé au même moment. « Tu ne saurais même pas reconnaître un caniche, d'un berger allemand. T'es sur qu'il n'est pas empaillé au moins ? » Si ça se trouve, c'était juste un nain de jardin. Il penchait tout de même la tête pour tenter de s'offrir une plus belle vue, et ses yeux se posèrent sur un espèce de chien peu commode. Une grimace lui échappait alors qu'il se reculait, retournant sur la route tout en attrapant les jambes de Jake pour tenter de le tirer vers lui. « Je sais que t'es déjà enragé et que tu ne risque pas grand chose, mais trouve toi un plan B! » Jake il ne réfléchit jamais aux plans A, alors un plan B, je vous laisse imaginer. Ses doigts relâchèrent le détective qui semblait lui résister, et c'est d'un œil mi-agacé, mi-admiratif, qu'il le laissait accourir vers la maison, alors que le chien lui courrait après. « Et merde. » Profitant de l'occasion, Julian s'était faufiler dans la clôture et s'était mit à courir après le chien. Les voisins, s'ils avaient jeté un œil dehors, ce seraient sûrement amusés de l'image. Un homme coursé par un chien, lui même coursé par un autre homme. Comme il en a l'habitude, Jake avait disparu avec souplesse dans une fenêtre ouverte, tendis que le chien était parti faire le tour de la maison, pensant sûrement que la porte s'ouvrirait du coup. Essoufflé, Julian lui, tentait d'enjamber la fenêtre, mais sa souplesse personnelle laissait place à l'âge, malgré son sport intensif. Les dix ans qui le séparaient de Jake se faisait cruellement sentir dans ses missions, le laissant penser qu'il était vraiment trop vieux pour tout ça.

Retombant finalement dans ce qui semblait être la salle de bain du suspect, il se relevait douloureusement, grimaçant et récupérant son souffle. « Tu pouvais pas prévoir un nonosse ? »

Julian & Jake

Lethal Weapon's remake

« Mon derrière est loin d'être petit. Surtout bien moulé dans bon jeans. Je t'ai déjà vu l'admirer.» Debout face à son interlocuteur, il se pencha légèrement pour admirer le dit derrière. Il fallait bien avouer qu'il n'avait pas tort, son postérieur était plutôt rond, la prise en main devait être agréable...non pas qu'il veuille malaxer les fesses de son ami mais il comprenait ces dames qui, même si l'intéressé ne s'en rendait pas toujours compte, admiraient bien souvent cette partie du corps chez lui. Sa fixation achevée, l'enquêteur posa délicatement une main sur l'épaule de son ami et se mit à réfléchir à une solution qui pourrait le rassurer, n'en trouvant aucune, il haussa les épaules et lui adressa un sourire des plus charmeurs, bien que cela ne fonctionnait pas sur l'avocat.  « Je peux pas te promettre qu'il reviendra pas d'ici là mais si jamais c'est l'cas, je te protégerais avec mon corps.» Avait-il répondu, dramatisant sans doutes un peu la situation pour paraître héroïque aux yeux de son ami qui lui semblait plus le maudire intérieurement qu'autre chose. N'écoutant qu'à moitié les plaintes de Julian sur les lois, il suivait plutôt le canidé du regard, analysant ainsi la situation. « Tu ne saurais même pas reconnaître un caniche, d'un berger allemand. T'es sur qu'il n'est pas empaillé au moins ? » Attristé que son ami ne le prenne pas pour un spécialiste des toutous, il laissa un espace à ce dernier pour qu'il puisse lui donner raison. « Ton caniche a une sacré malformation si tu veux mon avis.» Riant malgré le contexte qui ne s'y prêtait absolument pas, le détective, spontané et irréfléchi, se mit à accourir vers la maison, suivit du canidé qui ne semblait pas apprécier sa présence. Sans aucunes craintes, Jake pénétrait alors dans l'antre du suspect avec agilité suivit d'un Julian essoufflé et visiblement diminué de force physique. « Tu pouvais pas prévoir un nonosse ? » S'était plain l'avocat tandis que Jake examinait la pièce. «  Vu la bête, il aurait plus fallu une côte de porc.» Revenant à son observation, l'enquêteur ouvrait les tiroirs dans un silence absolu, trouvant ainsi des produits plutôt banals pour un homme seul, ce qui l'était moins c'était la montagne de médicaments qui s'accumulait dans l'armoire à pharmacie qui se trouvait non loin du lavabo. Soit il avait affaire à un hypocondriaque, soit ce gars n'était pas net. Jake s'était fait un avis plutôt clair sur la question. « Oh, des brosses à dents neuves! ça tombe bien j'en avais plus!» s'était exclamé Jake alors qu'il déposait les dites brosses à dents dans son petit sac à dos. « Ok, ici y a rien.» Sur ces mots, il sortait de la salle de bain, se retrouvant ainsi dans la pièce principale.  « Huh-huh.» Jake fixait la décoration de la salle, perplexe. « Comment une bourge peut-elle sortir avec un mec qui a des goûts de merde en déco', ça me dépasse.» Ne s'inquiétant pas le moins du monde du possible retour du maître de maison, Jake commençait à fouiller la pièce avec minutie afin d'y trouver les biens de la jeune femme.

« Ah, tient...» Dans le tiroir du meuble tv se trouvait une planche en bois, planque plutôt évidente malgré les bibelots se trouvant par dessus. « Oh! Matte ça Julian! » avait dit Jake en soulevant la planche, ayant découvert quelques petites pépites, notamment une photo compromettante de sa cliente en tenue d'Eve. « Le mec imprime des nudes au calme.» Attiré par le corps de la belle, Jake fut rappelé à l'ordre par l'avocat qui lui ne semblait pas aussi à l'aise que notre détective. « Elle cache quand même vachement bien son jeu la bourgeoise.» S'était-il exclamé en riant, ne manquant pas tout de même de prendre en photo le nude, prétextant qu'elle pouvait lui servir de preuve. A nouveau concentré, Jake s'était empressé d'aller vers le canapé ou il avait trouvé un objet brillant caché derrière un coussin. « Oh, est-ce que ce serait...» Jake soulevait le coussin avec délicatesse, persuadé d'y trouver un bijou. Son sourire avait disparu lorsqu'il s'était rendu compte qu'il s'agissait en réalité d'une arme blanche. « Oh pas bon signe ça.» Chuchotait-il pour ne pas appeurer son ami. « T'a trouvé quelque chose, Julian ? »