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Yloé & Leon

Leon sortait d’un repas avec un client, un homme qui se sentait un peu trop seul dans sa vie de famille et qui avait besoin d’un peu de réconfort. L’avantage de ces hommes gays refoulés incapable de quitter leurs famille pour être heureux, c’est que ça lui rapporte de l’argent. Bon, c’est triste pour eux, certes, mais voir le bon côté des choses, c’est important. Pour le moment, les repas s’arrêtait à des mots doux, des mains qui se touchent, et Leon espérait bien qu’un de ces jours les choses aillent plus loin, plus ses clients en demandait, plus il se faisait du fric! Enfin, du coup après le déjeuner il se trouva à traîner seul en ville, il n’avait pas cours et pas de client avant ce soir, il s'était retrouvé à céder à pas mal de tentation culinaire en passant devant tous les coffee shop et pâtisseries. Avec tout ce qu’il avait en petits chou, doughnuts, et beignet, il avait de quoi les partager. Du coup, il c’était dit qu’il pouvait passer chez Nathan, au moins, il ne viendrait pas les mains libre, et si ce dernier n’était pas là, il y avait de grande chance qu’Yloé lui soit présent. Il s’arrêta aussi prendre des jus de fruits dans une boutique spécialisé, trois différent, et si Nate n’était pas là, il le boirait. Avec tout ça dans les mains il retourna à sa voiture et se rendit chez son meilleur ami. Une fois arrivé il toqua à la porte et se permis d’entrer sans attendre qu’on lui dise de le faire. Il se permettait souvent d’entrer comme ça chez Nate, mais bon, Nat pouvait faire de même chez lui, il avait le code pour entrer.

“Yo! Nate c’est moiii! J’ai un cadeau! Pour Yloé aussi!”

Le seul qu’il vit débarquer, c’était le plus jeune, soit Nathan était aux toilettes, ou sous la douche, soit il était au boulot. Il n’allait pas mentir, ça ne le dérangerait pas, ça lui ferait plus de jus de fruit! Et puis en attendant qu’il revienne, il pourrait tenir compagnie au jeune homme. Il devait se faire chier à rester là tout la journée tout ça parce qu’il s’était fait tiré dessus par un abruti. Il espérait pour lui qu’il serait au moins dédommagé avec une belle somme. C’était l’occasion de se faire du fric sans bosser. Et avec peut-être qu’il pourrait au moins se payer un décorateur d'intérieur, il y avait beaucoup à revoir dans leur appart..

“Nate est pas là? J’ai de la nourriture et à boire! Pas besoin de le dire, je suis un mec génial, je sais!”

Dit-il le sourire au lèvres en posant le tout sur la table, c’est que c’était pas léger, et ça le fatiguait de porter tout ça.

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Yloé & Leon

Deux heures, trois heures, tu commençais à perdre le compte des heures que tu avais déjà passées aujourd'hui à lire de long en large le code pénal à plat ventre sur ton lit, du moins tu aurais aimé dire que tu l'avais lu de long en large, en vérité tu avais surtout passé  ton temps sur la même page, à regarder les mots inscrits devant tes yeux avec un air de franche incompréhension sur le visage, te demandant même s'ils existaient réellement ou s'ils étaient le fait de quelques sadiques dispersés ça et là dans le pays et en même temps, tu ne pouvais t'en prendre qu'à toi même, c'était ton choix après tout, tu devrais plutôt te demander à quel moment, dans quel élan de folie tu avais jugé pertinent de te diriger vers ce genre d'études exactement, toi qui avais toujours juré que tu arrêterais directement après le lycée même si pour le moment rien n'était parfaitement officiel, pour des raisons évidentes tu avais été autorisé à commencer au semestre suivant, le temps de réussir à te remettre sur pieds, littéralement dans ton cas, le temps de réussir à te remettre de...tout ça.
Tu n'aimais pas spécialement le nommer, tu n'aimais pas spécialement en parler non plus, de la soirée de Saint Valentin, de la fusillade, de ce que tu avais vu, vécu ce soir là, ni de ce qu'il s'était passé ensuite lorsque ton beau père avait fait irruption dans ta chambre d'hôpital profitant de cette opportunité pour faire ce qu'il essayait depuis des années, se débarrasser de toi, pas plus que tu n'aimais parler des mois qui avaient suivis, les opérations, le centre de rééducation, seul Nathan avait été témoin de tout ça, personne d'autre et même avec lui tu évitais le sujet, tu avais envie d'avancer, de laisser ces derniers mois et même plus ces dernières années derrière toi, tu n'aimais même pas y repenser en vérité. Par chance le grincement de la porte d'entrée vint à ta rescousse, te donnant une excuse pour échapper à la fois au droit et à la fois à tes pensées.

Attrapant ton livre d'une main, tu te dirigeas vers l'entrée, qui servait aussi de salle à manger, de salon et de cuisine, l'avantage d'un appartement si minuscule était probablement que ta lenteur digne d'un escargot en fin de vie passait presque inaperçue, souriant en reconnaissant Leon, le meilleur ami de Nathan, pas que ce soit une immense surprise en soi, rares étaient les gens qui avaient vos clefs et encore plus rares étaient ceux qui savaient qu'il était inutile de les avoir puisque la porte était ouverte en continue, pas grande ouverte non plus, n'exagérons rien.

« Hey ! »

En l'entendant te demander si Nate était là tu fronças les sourcils quelques secondes avant de consulter ta montre, tu savais qu'il n'était pas là, là n'était pas le problème, tu étais encore capable de savoir si ton petit ami était ou non dans l'appartement merci bien, non tu voulais surtout savoir quelle heure il était exactement et en voyant les positions des aiguilles tu manquas de t'étouffer tout seul, avec ta propre salive, 6 heures, tu avais bossé 6 heures sur ce foutu code pénal sans en retenir la moindre ligne, d'un geste désespéré tu posas le dit instrument de torture, qui tenait plus d'une brique que d'un livre sur la table, reprenant comme si de rien n'était.

«Il est encore au travail, le patron fait le connard avec les heures supplémentaires, comme d'habitude »

Pour avoir eu le même patron que lui durant des années et l'avoir encore en quelque sorte puisque tu n'avais pas démissionné et que tu n'étais pas renvoyé, tu ne savais que trop bien de quoi tu parlais.

Doucement tes yeux s'attardèrent sur ce qu'il tenait dans ses mains et qu'il venait de déposer à son tour sur la table, à côté de ton pauvre code pénal maltraité

« Cool ! »

Tu attrapas d'une main un beignet au chocolat avant de commencer à le manger immédiatement relevant la tête en entendant les derniers mots de Leon, levant les yeux au ciel d'un air joueur, un sourire moqueur incapable de quitter tes lèvres (tout comme les miettes du beignet il semblerait)

« C'est ça. Un mec génial et modeste, infiniment modeste »

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Yloé & Leon

Nathan bossait, génial! Il venait le voir et lui avait même ramené de quoi se sustenter. Tant pis, il repasserait plus tard. Et puis Yloé était là, alors il n’avait pas perdu son temps ni son argent. Il pouvait rester avec lui à papoter un peu! D’autant plus que s’il s’était amusé à lire le code pénal qu’il venait de poser sur la table, il avait sûrement besoin d’un petite distraction. Quelle idée de vouloir faire du droit? Sérieusement? C’est ultra ennuyeux, déjà que la psychologie, il a eu de grosses dose de course de merde, mais bon, à côté de ça, il avait des trucs intéressant. Mais la loi!!! c’est juste ennuyeux à mourir.

“Tant qu’il est payé! Sinon, faudra aller lui casser les côtes au patron…”

Au fil du temps, il avait cru comprendre que leurs patron n’était pas un ange. Leon ne connaissait plus ce genre de problèmes, et tant mieux! Après tout, il était son propre patron maintenant! Et en 8 heures il devait se faire ce que les deux se faisaient en un mois au bar. Se prostituer est la meilleures chose qu’il ait faite. Il prend du plaisir la plupart du temps, et en plus il se fait payer cher pour ça. Et c’est sans compter les repas qu’on lui offre, les cadeaux en tout genre et les petits plus de temps à autre. Bref, temps qu’il ne serait pas psychologue pour de bon, il n’arrêterait pas son boulot! Il laissa yloé prendre un beignet et laissa les jus sur la table, gardant le sien en main et commença à le siroter. Après avoir dit qu’il était un mec génial. Oui Leon était peut-être pas le mec le plus modeste du monde, c’est vrai. Mais on l’aimait quand même!

“Toujours modeste! Enfin… Comment tu vas? Pas trop mal? Et Nate?”

Beaucoup de questions en peu de temps. Mais bon, il était venu pour ça après tout, prendre des nouvelles! Et avec ce qu’Yloé avait vécu, il y avait de quoi lui poser la question, même s’il savait d’avance qu’il n'entrait pas dans les détail et qu’ils se contenterait certainement d’un simple “ça va”. Leon ne pousserait pas plus, à quoi bon de toute façon?

“T’as tenté les massages? Et si tu veux j’ai un super truc pour les cicatrices.”

Il savait qu’Yloé n’aimait pas parler de ce qui lui était arrivé, et franchement, Leon n’avait aucune envie de lui demander. Mais bon, savoir comment il allait maintenant, c’était tout de même le minimum. Et puis il aimait bien le jeune homme alors il voulait l’aider une peu s’il pouvait.

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Yloé & Leon

Tant qu'il est payé.

Un petit rire s'échappa malgré toi de tes lèvres alors que tu attrapais un deuxième beignet.
De toute évidence Leon surestimait de beaucoup votre patron, en effet vos heures supplémentaires n'étaient presque jamais payées, vous pouviez déjà vous estimer heureux les rares mois où votre salaire arrivait à temps et complet mais il ne fallait pas croire que vous étiez naïfs pour autant, que vous n'aviez pas conscience que ce qu'il faisait était parfaitement illégal, vous saviez, surtout toi qui étudiait le droit, vous aviez parfaitement conscience d'être complètement exploités par cet homme là mais dans la situation actuelle alors que les factures s'accumulaient un peu plus chaque jour, vous n'étiez absolument pas en position de protester, vous pouviez déjà vous estimer heureux qu'il n'ait pas décidé de te virer en apprenant la durée de ton arrêt.
Soupirant doucement tu relevas les yeux vers Leon, tu n'avais pas vraiment envie de t'attarder sur le sujet, laissant simplement ce rire comme seule réponse, le laissant conclure ce qu'il voudrait de cette réaction si mystérieuse, ça ne te ressemblait juste pas de te plaindre, ça ne te ressemblait pas de t'attarder sur tes problèmes, sur vos problèmes, s'il y avait bien une réaction que tu détestais provoquer plus que n'importe quelle autre et que tu provoquais beaucoup trop souvent à ton goût, c'était la pitié, comme si tu avais besoin de leurs regards larmoyants pour réaliser à quel point la vie s'était acharnée contre toi jusque là, comme si tu avais besoin de leurs excuses, de leur hypocrisie pour avancer...Tu te doutais que le jeune homme ne réagirait probablement pas ainsi, du moins tu l'espérais mais tu n'avais pas véritablement envie de tenter le destin, alors lorsqu'il te demanda comment tu allais, comment Nate allait, même si tu savais qu'il se préoccupait sincèrement de vous deux, même si tu ne pouvais pas douter de sa sincérité, tu ne pus t'empêcher de balayer la question rapidement, donnant la réponse la plus brève possible

« Ça va, on se débrouille »

Probablement qu'à force il devait penser que tu étais froid, qu'il n'y avait rien à tirer de toi, Nate était tellement plus expressif, tellement plus ouvert que toi mais tu n'y arrivais juste pas, parfois tu te détestais, au moins un tout petit peu, pour ça.

D'habitude Leon n'insistait pas, peut être que Nate lui avait dit de ne pas le faire, peut être qu'il avait deviné de lui-même que tu détestais juste parler de toi, parler de l'accident, de tout ce qui était préoccupant, mais cette fois ce ne fut pas le cas, pour une raison inconnue lorsqu'il reprit la parole ce ne fut pas pour parler de banalités ou de sujets sur lesquels tu étais plus enclin à communiquer mais pour te demander si tu avais déjà tenté les massages et pour te proposer un super truc pour les cicatrices.

Doucement tu posas tes yeux sur lui, ton regard trop clair le transperçant de part en part, cherchant à savoir si tu allais lui dire d'aller se faire voir ou si tu allais enfin finir par abaisser tes barrières et lui parler normalement, lui montrer qui tu étais vraiment quand tu ne cherchais pas à te protéger, lui montrer la personne que Nate aimait, tu le regardas ainsi un long moment, sans même réaliser qu'être scruté en détails devait être plus que déstabilisant mais lorsqu'enfin tu lâchas la pression que tu faisais peser sur lui, tu avais pris ta décision, tu mordis doucement ta lèvre inférieure, une fois, deux fois, avant de prendre la parole

« Je suis supposé être suivi par un kiné mais j'ai pas les moyens. Mon avocat....enfin c'est celui de mon père techniquement mais c'est pas important, il a déjà payé tous mes frais médicaux parce que mon père lui a promis de le rembourser quand il sortira de prison...s'il sort de prison. C'est déjà tellement énorme que je peux pas me permettre de  rajouter ça à la note »

Tu souris doucement, c'était probablement beaucoup à encaisser, beaucoup d'informations en une seule fois, apprendre que ton père était en prison, que tu te battais pour le faire sortir sans réellement savoir si tu finirais par y arriver et que tu ne pouvais pas te permettre d'accéder aux soins qui pouvaient vraiment t'aider, c'était aussi pour ça que tu parlais si peu de toi, de ton histoire, parce que tu ne savais pas si tout le monde pouvait réellement encaisser.

« Dis toujours ton super truc »

En vérité c'était surtout pour lui donner l'opportunité de parler d'un sujet plus léger s'il le désirait, tes cicatrices étant dans le dos tu ne les voyais pas, tu ne t'en préoccupais pas, seul Nate les voyait et il n'avait pas l'air d'être franchement traumatisé

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Yloé & Leon

Yloé lui sortait que lui et Nathan se débrouillaient. Se débrouiller était une chose, être confortable en était une autre. Voilà pourquoi il avait abandonné le métier de serveur, il passait des heures à bosser pour pas grand chose, et à survivre plus qu’à vivre. Maintenant, il profitait de la vie, vraiment. Nate essayait toujours de lui faire arrêter son boulot. Certes c’était illégal, mais du coup, avec tout les avocats qu’il se tapait, même un juge pour tout dire, il pourrait demander quelques faveurs s’il se faisait arrêter un jour. Et d’ici une année ou deux, quand il sera psychologue, il serait tranquille financièrement. Enfin, pour le moment il n’y était pas. Il finit par demander comment il allait. Il n’avait pas d’argent pour se payer un kiné. Et voilà! Une fois de plus Leon prouve qu’il a raison, son boulot au moins lui permettait de payer des soins quand il en avait besoin! Leon lui sourit.

“Pourquoi tu m’as pas demandé?? Moi j’peux t’aider financièrement, et pas besoin de me rembourser! Et pareil pour l’avocat! Bon peut-être pas tout d’un coup! Mais vraiment!! Et puis vous avez pas de compensations après tout ça?”

Il cherchait déjà son chéquier dans ses poches. Il aimait bien Yloé, et puis même si Leon était assez avare, mais pour ses amis, là, il ne rechignent pas pour aider. Au contraire. Franchement, il pouvait se passer des fringues qu’il comptait acheter, un de ses clients pourrait lui en faire cadeaux, et avec un pull de chez louis vuitton, il pourrait se payer deux ou trois séances de kiné! En plus, il leur devait bien ça, après tout, c’est leur appart qu’il utilisait pour faire croire à sa famille qu’il ne gagnait pas tant d’argent. Malheureusement, à cause de ça, il ne pouvait pas présenter à ses parents leurs petits enfants, par ça il entendait ses deux chats et son chiens. Mais bon, un jour il pourrait!

“quant aux cicatrices, de l’aloe vera mélangé à l’huile de coco! Ça fait des merveilles! vraiment!”

S’il voulait, Leon pourrait même lui en faire et le lui apporter, au passage il en ferait pour lui même, c’est toujours bon pour la peau, ça l’adoucit! Il était plutôt doué question secret beauté, il n’y avait qu’à voir son visage, et sa peau parfaite! Et Même si les cicatrices d’Yloé n’allaient pas toute disparaître avec cette petite potion, ça l’aiderait au moins à les dissiper un peu, c’était toujours ça de pris.

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Yloé & Leon

Tu savais que tout ce que tu venais de lui révéler était peut-être, sûrement beaucoup d'informations à encaisser pour une seule personne et si tu t'attendais à beaucoup de réactions pour les avoir déjà observées chez d'autres gens, la peur, la méfiance, la gêne, la pitié, tu n'avais absolument pas anticipé ce qui venait.
Ta phrase était à peine terminée, tes derniers mots à peine prononcés que spontanément Leon se mit à chercher frénétiquement dans ses poches, presque outré que tu ne lui aies pas confié plus tôt tes difficultés il se proposait pour t'aider, pour payer et si, en temps normal ta réaction aurait été de refuser en bloc, immédiatement, cette fois tu étais tellement pris au dépourvu, tellement éberlué que tu ne pus faire autrement que de te forcer à y réfléchir sérieusement.
Tu détestais que l'on t'aide, tu voulais toujours pouvoir avoir la fierté de dire que tu t'en étais sorti seul, par toi-même mais tu devais aussi être un minimum réaliste et objectif, la dernière fois que tu avais tenté de te débrouiller tu avais failli y rester, tu avais poussé ton corps et ton esprit bien au delà de leurs limites et lorsque tu pensais au montant de cette dette tu savais qu'il était complètement insensé de refuser lorsque quelqu'un voulait t'aider, toutefois, parce que tu étais toi, parce que tu étais toujours trop fier, les concessions ne pouvaient se faire qu'à tes propres conditions.

«Seulement l'avocat alors. Parce que je veux pas que mon père retourne vers son gang quand il sortira juste pour pouvoir le rembourser mais pour le reste vraiment je vais me débrouiller, c'est pas vital après tout, ça peut attendre »

C'était vrai en soi, être suivi par un kiné était fortement recommandé pour t'aider à continuer d'évoluer positivement et ne pas perdre ce que tu avais réussi à regagner mais ce n'était pas une urgence vitale, tu pouvais tenir encore comme ça, au moins le temps de reprendre le travail et d'avoir un salaire décent ou peut-être de toucher les compensations comme le suggérait Leon même si tu craignais qu'elles terminent sur le compte en banque de ta mère et de ton beau-père, l'hôpital avait beau être au courant de la situation, le personnel être témoin de ce qu'il s'était passé juste sous leur nez, tu n'étais pas sûr que le message soit remonté jusqu'aux autorités.

« Et je sais pas si je vais pouvoir toucher les compensations, j'ai 19 ans et j'en avais que 18 au moment des faits, c'est possible qu'ils fassent le virement sur le compte de ma mère et de mon beau-père même s'ils ont refusé de payer quoique ce soit, qu'ils en ont profité pour me virer de chez eux et que j'ai plus de contact avec eux depuis »

Aucun, pas même un message, pas même une lettre, tu aurais tout aussi bien pu mourir des suites de tes blessures qu'ils n'en auraient rien eu à faire mais ça ne te touchait pas plus que ça, tu n'en voulais plus non plus de toute façon. Parfois en te promenant avec Nathan dans le quartier tu passais devant chez eux, tu regardais la maison, si simple d'apparence et tu avais l'impression d'observer une maison de l'horreur, de faire face à ton pire cauchemar, tu te rappelais ce qu'il s'était passé entre ces murs deux ans durant, les insultes, les coups, la peur...
Soudain tu réalisais un peu tout ce que tu venais de dévoiler aujourd'hui, toi qui d'habitude restait si discret, la prison, le gang, la rupture familiale et tu te mis à rire doucement

« Putain mais j'ai vraiment une vie de merde, tu dois te demander sur quel genre de mec Nate est tombé, je suis désolé »

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Yloé & Leon

Leon pouvait se permettre d’acheter presque n’importe quoi, juste parce qu’il en avait envie. Enfin, il pouvait, dans la limite du raisonnable. Il était riche, mais pas ultra riche. Et parmis les choses qu’il pouvait se payer, il y avait les soins, et un avocat en cas de problème. Comme quoi, son métier n’est pas aussi pourri que le reste du monde pourrait le penser. La seule chose qu’il pourrait demander pour son métier, c'est qu’il soit légal et protégé. A part ça, la vie est belle! Du moins, la sienne l’est.

“Okay, m’enfin, t’as besoin d’un kiné tout de même… Ce serait mieux pour toi… vous pourriez trouver des moyens de compléter votre salaire pour payer les soins. Genre, garder des animaux ou… un truc dans le genre?”

Clairement, ils devraient faire quelque chose pour le compte en banque. Mais bon, s’ils se complaisent dans leurs difficultés à payer… Leon n’y pouvait rien. Il pouvait tenter de trouver un kiné pas trop cher, ou pourquoi pas faire appelle à des étudiants, c’est pas les meilleurs soins, mais c’est gratuit ou presque. Quant aux compensations ce serait injuste qu’ils ne lui verse pas…


“Sérieux, il faut contester ça! Normalement, ils ont pas le droit de le donner à quelqu’un d’autre que le blessé. Sauf si la victime décède, mais ce n’est pas ton cas!! Tu t’intéresse au droit… défend ton cas!”

S’il laissait l’argent lui passer sous le nez, ce serait un poil stupide. Il en a besoin! Y’a qu’à entendre parler Nate des factures. Et puis sérieusement, ce serait juste tellement injuste, et énervant. Le genre de chose qui te donne envie de foutre une bombe sur le palais de justice et brûler tes parents. Yloé ajoute qu’il a une vie de merde. Oui un peu. Disons surtout qu’il n’est pas très chanceux. Leon sourit.

“Pas vraiment… T’as juste pas de chance. Et puis franchement, il vaut mieux qu’il soit tombé sur toi plutôt que sur un connard fini qui le frappe. Je suis plutôt content qu’il soit avec toi et heureux… Mais oui, bien évidemment si tu le blesse, je te tue, et personne ne retrouvera jamais ton corps.”

Leon n’était pas spécialement violent, mais si on touchait aux gens qu’il aime, il ferait ce qu’il faut pour les venger. Et puis il est au point sur les techniques de meurtres, après tout, c’est sur ça qu’il a fait son mémoire, enfin, sur les meurtriers.

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