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 hello again (cyriel)

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Hyunki Kang
Hyunki Kang
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MessageSujet: hello again (cyriel)   hello again (cyriel) EmptyLun 24 Sep - 21:04

Les fleurs ont peu de saveurs, aujourd’hui, à ses yeux. En général, il apprécie de se lever le matin, en sachant que vers huit heures, il ouvrira son magasin, et qu’il prendra ce rôle de fleuriste qui lui tient à coeur. Aujourd’hui, c’est différent. Et il sait pas pourquoi. Mais il cherche pas vraiment non plus à savoir. Après tout, c’est pas important. Parfois, il apprécie sa vie, parfois non. Plus souvent non, en ce moment. Depuis qu’il est sorti de prison, tout est différent. Lui, est diamétralement à l’opposé de ce qu’il était, avant. Puis même, la vie a une saveur différente. Une saveur d’amer. Il a jamais aimé les trucs amers. Cyriel lui manque. Tous les jours qu’il passe à vivre, il pense à lui. Il pense à leurs ébats, à leur disputes, à leurs sentiments qu’ils ont jamais eu les couilles d’exprimer. Ni Cyriel, ni lui, d’ailleurs. Et si Hyunki regrette pas cette fierté complètement, parfois il se dit que c’est dommage. Et d’autres fois il se dit que c’est tant mieux. S’ils en avaient parlés, ce serait encore plus douloureux aujourd’hui. Il est sorti de prison, il savait que Cyriel l’aimait. Comme lui, l’aimait. Mais s’il lui avait dit, aujourd’hui, vivre sans lui serait intenable. Alors que c’est déjà bien difficile. Bien assez difficile, sans se rajouter cette pression d’être aimé par quelqu’un qui a juste disparu. Pour qui on a disparu, aussi, d’ailleurs. C’est sans trop de plaisir qu’il a ouvert la boutique, ce matin. Et comme si les clients ressentaient son malaise, ils sont loin de se presser pour passer le pas de la porte et lui acheter des fleurs. Pas qu’il ait en général masse de clients, mais quand même. Plus que zéro. Il est pas le seul fleuriste de chinatown, mais il est de loin un des meilleurs. Et ses fleurs ont un goût de personnel. Ses clients lui ont déjà dit, plusieurs fois, qu’ils avaient l’impression de partager un bout d’histoire avec lui, lorsqu’ils lui achetaient des fleurs. Et peut-être qu’ils ont un peu raison.
A l’arrière boutique, c’est un tout autre type de fleurs qui poussent. Des plantes. Pas forcément hyper légales. Et Hyunki s’en occupe peu. Parce qu’il aime pas s’en occuper. C’est comme si le passé s’acharnait à lui revenir en pleine face à chaque fois qu’il passait la porte de derrière. Mais faute de clients, aujourd’hui, il est bien obligé de s’occuper. Et autant vérifier quelques trucs qui pourraient lui être utile. Il prend la température de la salle, règle certaines lumières, et arrose, vaporise, de l’eau là où il sent que les feuilles s'assèchent. Et il sort de la salle, et s’arrête dans le couloir entre la salle principale et la salle de culture. Et s’assoit sur une chaise, ferme les yeux et attend. Il rêve beaucoup, en ce moment, de Cyriel. Depuis six ans, il a jamais autant pensé à lui que ces derniers jours. Depuis qu’il a rêvé de le voir, dans la rue. Depuis qu’il a pensé l'apercevoir dans un reflet de vitrine. Et il se souvient de son coeur, qui s’est mis à battre à cent à l’heure. Puis il s’est retourné, et y’avait plus personne. Ou non. Y’avait plein de monde. Mais personne d’un quelconque intérêt pour lui. Personne.
La clochette de la porte résonne, et Hyunki est presque surpris de savoir un client dans l’enceinte de son magasin aujourd’hui. Il pensait vraiment qu’il n’y aurait personne et qu’il passerait sa journée sans vendre une seule fleur. Une journée gâchée que c’est, lorsqu’il ne vend pas une seule fleur. Il se lève de la chaise rugueuse sur laquelle il était assis, s’étire, un peu, et finalement se dirige vers la salle d’exposition des fleurs. Celle dans laquelle il se retrouve face aux clients, avec ce sourire de vendeur. Un sourire toujours trop forcé pour qu’il soit réellement sincère. Mais c’est la vente, c’est comme ça que ça fonctionne. Et il relève les yeux vers la personne qui est entrée dans la boutique, et plus rien. Il reste bloqué, sur place. Parce que le jeune homme face à lui regarde ses fleurs. Et que c’est pas possible. Impossible que ce soit celui qu’il a l’impression qu’il est. Hyunki agit pas tout de suite. La personne ne l’a pas encore vu. Et doucement, s’approche, pourtant. Et lorsqu’il arrive à côté du client, lui tapote le bras. C’est pas tant pour lui annoncer sa présence, que pour vérifier qu’il est réel. Et Hyunki se recule, vite, lorsqu’il se rend compte qu’il l’est, réel. Mais c’est juste quelqu’un qui lui ressemble, pas vrai ? Parce que ça peut pas être lui. Pas après six ans. Pas alors que Hyunki commençait réellement à penser qu’il était mort, et que lui, devenait fou.
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Cyriel Jeom
Cyriel Jeom
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MessageSujet: Re: hello again (cyriel)   hello again (cyriel) EmptyMer 3 Oct - 11:29

Aujourd’hui c’est demain, demain d’une autre date, c’est un bout d’hier pas si différent du jour d’avant. C’est une chaine de chiffres et de lettres, de jours et de mois. C’est une routine, la sienne. Boire et fumer, fumer et boire, souffler un rail de coke pour perturber la lassitude. Ne plus avoir conscience du monde, du jour ou de la nuit dehors quand il s’emprisonne dans son grand appartement. Cyriel a toujours été bien trop lâche, il crie à quel point il déteste la vie mais n’a jamais eu le courage de s’offrir le coup fatal, il l’attendait la mort, au détour d’un couloir, en l’espoir d’une piqûre, mais elle continue à lui tourner le dos, lui ferme ses portes comme si quelque chose d’autre demeurait là pour lui. Mais il n’avait plus rien Cyriel, rage de vivre inexistence et ses contacts humains réduit au minimum, les proprios d’une boite où il se rendait souvent pour que la musique assourdisse ses pensées et son dealer de bonheur artificiel. Pourtant, aujourd’hui, il se lève avec la détermination de sortir, une pilule sous la langue pour lui souffler quelques grammes de courage. Ses yeux sont rouges, injectés de sang, leurs contours creusés par les cernes de nombreuses nuits d’insomnie. Il enfile une veste en cuir noir sur ses frêles épaules, dehors, il doit surement faire bien trop chaud pour ça, mais il avait l’impression de jour avoir froid dès qu’il quittait son appartement, son corps devenu bizarrement frileux.
Il marche le long des grands boulevards, puis s’aventure dans quelques ruelles plus étroites, les mains faufilées dans ses poches et de nombreux soupirs aux lèvres, il n’est pas seul pourtant, ses pensées sont toujours accompagnées des images de Hyunki. Il pense à lui, comme un drogué à sa came, un addict pour sa nicotine ; un amant qui a perdu sa raison d’exister. Il s’humecte distraitement les lèvres, dissimule le pauvre sourire qui en étire les commissures alors qu’il remémore des instants passés entre ses bras. Il se fait tant de mal. Hyunki n’existera plus jamais que dans son esprit, là est sa réalité, peu importe qu’il ne veuille pas l’accepter, peu importe s’il continue de se bercer d’illusions, comme s’il allait croiser son regard dans le reflet d’une vitre ou une flaque d’eau. Ce n’avait rien d’un putain de film. Il continue de marche, un énième soupir las. Il se retrouve devant la boutique de fleurs où il a l’habitude de se rendre et est surpris par le panneau à la porte – fermeture pour travaux, il s’en détourne amer, il n’a jamais eu de chance après tout. Il ne sait plus trop où se rendre, il pourrait rentrer et revenir dans quelques jours, mais il avait pris l’habitude d’acheter ces fleurs le même jour de chaque mois, comme une manière de préserver le peu de bon sens qu’il lui restait et ne pas plonger entièrement dans la démence. Il attrape son téléphone et cherche rapidement d’autres boutiques qui pouvaient être à proximité, il en trouve une qui ne semble pas être bien loin. Et quelques minutes après, la clochette retentit au moment où il met un pas dans la petite boutique. Il contemple les fleurs pendant de longues minutes, il prend toujours les mêmes, mais ça ne l’empêche pas de se perdre à les effleurer et les sentir toutes. Il entend des pas provenant de l’arrière-boutique et devine que ça devait être le vendre, alors sans même oser un regard vers lui, il souffle un « J’aimerai un bouquet de lys blancs s’il vous plait. » de sa voix basse et cassée par les années de cigarettes. Les pas continuent vers lui, puis une pression sur son bras se fait sentir. « Des lys blancs. » répète-t-il, puisque le vendeur n’avait toujours pas prononcé le moindre mot. Il se tourne finalement, face à lui, et quels que soient les mots qu’il s’apprêtait à dire, ils moururent dans sa gorge. Hyunki. Non, il était mort, on le lui avait assuré en prison, un gang s’était occupé de lui dès sa sortie. Il fit un pas en arrière, comme en présence d’un fantôme, puis un second pas, craintif. Ses yeux se perdant sur les traits de l’homme, sa mâchoire plus carrée, les traits plus âgés, parce que six ans sont passés, mais il le reconnaitrait toujours. « Hyunki… » Sa voix tremble, tout comme ses doigts. « Hyunki. » C’est un rêve éveillé, il n’avait pas pris plus que sa dose, rien qui puisse expliquer ce genre d’hallucinations, mais il ne veut rien savoir de plus. Il ne se sent pas combler la distance et encadrer violement son visage, ses pouces en traçant les contours alors qu’il ne cesse de le contempler comme un songe.
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Hyunki Kang
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MessageSujet: Re: hello again (cyriel)   hello again (cyriel) EmptyDim 14 Oct - 21:21

Hyunki a vraiment envie que ce soit lui. Il a vraiment envie que ce soit Cyriel devant lui, dans son magasin de fleurs, en train de, pour une raison inconnue, lui demander des lys blancs. Hyunki a toujours aimé les lys blancs. Et il sait aussi que les siens sont probablement les plus jolis de tous ceux vendus dans le quartier. Ou même, peut-être, dans la ville. Pas les fleurs blanches de Hyunki sont pas blanches blanches. Elles sont un peu papier, un peu cassé. Parce que le blanc parfait des Lys industriels, ils sont pas naturels, et ils font mal aux yeux. Mais vraiment, Cyriel. Hyunki a tellement envie de le retrouver, que son esprit doit lui jouer un tour. Il lui fait peut-être voir quelqu’un qui n’existe pas. A peut-être ajouté quelques caractéristiques du visage de Cyriel sur le visage d’un inconnu qui lui ressemble un peu. Puis, en six ans, Cyriel aurait forcément changé, non ? Devant lui, il se tient là, comme dans ses souvenirs. Exactement le même. Son visage est peut-être un peu plus affirmé, comme peut-être, plus âgé. Sûrement. Mais trop identique pour être, finalement, la même personne. Trop identique pour que ce soit pas juste un jeu de son esprit. Parce que Hyunki pense beaucoup à Cyriel, en ce moment. Et depuis six ans. Il pense à lui tout le temps. Il pense à lui le soit, la nuit, au réveil. Et il pense à lui lorsqu’il croise quelqu’un, dans la rue, qui lui ressemble, de près ou de loin. Il hésite à rester près de lui, de cette personne qu’il confond avec Cyriel. Peut-être qu’il devrait se foutre une claque pour se réveiller, et voir la réalité derrière cette rêverie qu’il s’est créé. Peut-être qu’il devrait foutre la personne dehors, et après tout, perdre un client, c’est pas si mal, si ça peut préserver sa santé mentale. Mais Hyunki en fait rien. Il fixe juste la personne. Qui finit par la regarder. Et Hyunki, y’a son souffle qui se bloque, sa respiration qui se stoppe. Comment ? Est-ce qu’il se souvient aussi bien de Cyriel ? Assez pour qu’il se souvienne exactement de la façon dont ses yeux le regardaient ? Est-ce que c’est possible, de mettre l’expression d’un visage longtemps manqué sur le visage d’un inconnu, vraiment ? Hyunki sait plus. Hyunki sait pas. Et la personne le regarde, et recule. D’un pas, de deux pas. Et Hyunki a envie de le retenir et de le garder prêt de lui. Mais ce serait mal venu. Parce que c’est pas Cyriel. Puis, même si ça l’était. Ce serait mal venu. Enfin, si ça l’était, Cyriel, Hyunki s’en foutrait bien, de faire des choses mal venues.
Hyunki s’attend pas à ce que le son de sa voix soit le même aussi. Il s’attend pas à ce que la personne, normalement inconnue, qui avait le visage de Cyriel, dise son prénom. Si clairement. De la façon dont Cyriel le disait, lorsqu’ils étaient en prison. Et, dieu seul sait à quel point Hyunki aimait quand il disait son prénom. Que ce soit dans leurs moments intimes, ou juste comme ça, en le croisant dans le couloir. Hyunki veut pas le croire, que c’est lui. Pas encore. Il peut pas se laisser croire à une chose qui serait si belle. Il veut pas souffrir. Et si il commence à croire que c’est Cyriel alors que ça l’est pas. Il souffrira. Et si il se confirme que c’est Cyriel, finalement, peut-être qu’il souffrira aussi.
Et la voix se fait entendre de nouveau, et Hyunki peut plus rien faire. Peut plus nier l’évidence. Parce qu’il pourrait pas possiblement imaginer tout ça. Il a jamais eu d’imagination. Et même si ça avait été le cas, il en aurait pas eu autant. Alors que son nom était juste dit en état de choc, la première fois, cette fois ci, Hyunki sent que c’est autre chose. Que c’est la détermination dans la voix de Cyriel. Parce que c’est bien Cyriel, il peut plus penser le contraire. Et lorsqu’il s’approche de lui et qu’il pose ses mains sur son visage, Hyunki sent comme un bol d’air entrer de force dans ses poumons. Et ça fait mal. Vraiment, mal. Mais il est heureux. Et il pourrait pleurer, mais il le fait pas. Il pose juste comme un automatisme, un de ses mains sur un des mains de Cyriel. Et pose l’autre sur sa joue, avec une force qu’il réussit à peine à contenir. C’est pas doux. Mais après tout, ça l’a jamais vraiment été, entre eux. Doux. Il voudrait le prendre dans ses bras, mais le fait pas. “Cyr… Cyriel, c’est toi ?” Et bien sûr, que c’est lui. Mais Hyunki a besoin de mettre des mots sur son choc, sur ses doutes. Parce qu’il était prêt à imaginer qu’il était mort, Cyriel. Pas à l’accepter, parce qu’il aurait jamais accepté un truc pareil. Mais au moins commencer à l’imaginer. “Putain Cyriel. Putain.” Et il a envie de le prendre dans ses bras, mais il lui caresse juste sans ménagement la joue. Parce que s’il le prend dans ses bras, il le verra plus. Et qu’il peut pas ne plus voir son visage. Il a besoin de le voir, besoin de se remémorer chaque ligne, chaque partie de son visage. Il a besoin de ça. Il l’aime, putain. Il l’aime tant.
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Cyriel Jeom
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MessageSujet: Re: hello again (cyriel)   hello again (cyriel) EmptyLun 29 Oct - 21:12

Avait-il un jour imaginé leurs retrouvailles ? Peut-être au début oui, quand Hyunki venait d’être libéré, quand l’espoir d’un amour grandissant hors de leurs cellules grises s’est vu naitre seulement pour être anéanti quelques semaines plus tard par son geôlier. Depuis, il n’a plus pensé à cette possibilité, il l’a refoulé au plus profond de son cœur. Tant de fois il avait rêvé de le revoir au détour d’une ruelle, croiser le marron de ses yeux dans le reflet d’une vitre pour ensuite accourir vers lui, le regard humide et les bras grands ouverts pour l’étreindre de toutes ses forces, mais ce n’étaient rien de plus que de stupides illusions, de celles dont il fallait s’alléger le plus tôt possible, pour ne pas souffrir d’avantage. Chaque jour sans lui est pénible. Cyriel aimerait l’oublier et se défaire totalement de l’emprise de cet homme dont l’ombre ne l’a jamais quitté, mais c’est impossible. Il compte les jours, les mois devenus ensuite années, mais les traits de Hyunki ne se sont jamais dissipés de son esprit camé. Il a toujours sa voix qui chantonne dans sa tête, la sensation de son toucher, ses lèvres qui se sont égarés sur son épiderme tellement de fois qu’il ne saurait plus compter. Il lui manque, bordel, ce qu’il lui manque et il a beau se dire qu’il aspire à ce qui n’existe plus, son cœur continue de ne battre qu’à sa pensée et un étrange instinct de survie le somme de continuer à inhaler cet oxygène qui le maintient en vie autant qu’il ne l’étouffe. Et il étouffe sans Hyunki, des années à ne plus savoir pourquoi il survie.
Mais peut-être que la réponse est là, face à lui ; fait de chair et d’os, son fantôme respire si proche de lui, il en sent son souffle brûlant contre son faciès. Cyriel hésite, croit au mirage ou à l’illusion, mais une voix l’ordonne d’avancer. Qu’est-ce qu’il s’en fout que ce ne soit qu’une hallucination, c’est mieux que rien, c’est mieux que tout ce qu’il a eu ces six dernière années de damnation. Parce qu’il peut le toucher, il peut enfoncer ses longs doigts dans ses joues et puiser sa chaleur pour s’en réchauffer. Hyunki n’a jamais été aussi réel, et il ne veut rien savoir d’autre. Hyunki. Son prénom n’est pas étranger à ses lèvres qui ont continué de quémander sa présence quand il n’était plus là. Elles gardaient en elles le souvenir de ces syllabes chéries, répétées pendant des nuits de cauchemars, quand il se réveillait tremblant et suant, des images de Hyunki en sang plein la tête. La main de l’homme vient recouvrir la sienne, la seconde trouve refuge sur sa joue et Cyriel se sent respirer pour la première fois. « Tu peux pas être là. » Mais il l’est. « Ils…ils ont dit que tu es mort, on m’a montré…le gardien, il m’a montré des photos de ton corps. » Il se souvient du cadavre méconnaissable, gonflé, ecchymosé, ce n’était pas celui de l’homme qu’il aimait mais tout le poussait à y croire, et il s’y est presque résigné. Le rictus du gardien lui revient, ses sales mains sur lui. Ses doigts dérivent jusqu’à la nuque de Hyunki et s’agrippent à ses mèches brunes qu’ils entortillent. Il ne se lasse pas de son magnifique visage, il pourrait passer le restant de s’amuser à l’admirer comme la plus rares des toiles. « T’es jamais revenu. » Parce qu’avec la réalisation du mensonge qu’on lui a dit, vient le constat que Hyunki n’a jamais essayé de le contacter. Mais réellement, ils n’avaient aucun moyen de se retrouver, leur vie commune s’est arrêtée à la prison. Cyriel se colle un peu plus à lui, le pousse de tout son corps jusqu’à le faire buter contre le bureau sans la moindre tendresse. Ses doigts le retiennent un peu plus violement et enfin il comble l’envie pressante de l’embrasser, il franchit la distance entre eux pour venir happer ses lèvres sauvagement et maladroitement.

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Hyunki Kang
Hyunki Kang
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MessageSujet: Re: hello again (cyriel)   hello again (cyriel) EmptySam 17 Nov - 15:01

Il se souvient de tout. De toutes les moindres secondes passées avec lui, dans l’une ou l’autre des cellules. Il se souvient de leurs moments torrides sous les douches. Il se souvient de son poing en sang après avoir déglingué la face à un type, pour le protéger, pour protéger même son honneur. Il se souvient de leurs baisers, et de leurs caresses. Il se souvient de tout parfaitement. Chaque secondes, chaque. Tout. Il avait tout gardé précieusement dans un coin de son esprit. Il y repensait souvent, au début. Puis de moins en moins. Jusqu’à comprendre que d’y penser le faisait souffrir. De se souvenir de lui, ça lui faisait mal au coeur. Alors il les a enfermé, ces souvenirs, et il y a plus touché. Mais ils sont là, ils ont toujours été là. Et maintenant, Cyriel est là, aussi, devant lui. Et Hyunki est. Hyunki est heureux. Choqué, heureux, et il a affreusement envie de fermer la boutique, pour rester qu’avec lui. Il le fait pas. Puis, il y pense même pas. C’est trop étrange, trop soudain, trop impromptu. Il essaye encore de réaliser que c’est bien lui, face à lui. Que c’est bien eux, qu’ils sont réunis de nouveau. Et Hyunki essaye pas de comprendre comment, pourquoi, mais les questions lui viennent en tête quand même. Il refuse de les poser, non. Oh non, il aurait tout le temps du monde de les poser plus tard. Pour le moment, il veut juste profiter de la vision de Cyriel face à lui. Il veut juste profiter du contact de ses mains sur son visage. Il veut juste profiter de leur proximité, et de ce sentiment de complet qu’il avait pas ressenti depuis qu’il est sorti de prison. Il veut. Il veut juste être là, pour lui. Avec lui. En profiter. Et les questions viendront plus tard.
Il a du mal à respirer, un peu. Il cligne pas des yeux, ou tellement moins qu’il ne le ferait normalement. Ses yeux s’assèchent rapidement. Il pourrait pleurer. Ce serait purement physique, même si ça montrerait sans aucun doute la joie qu’il ressent actuellement. Il a enfin l’impression d’être entier. Enfin l’impression d’avoir retrouvé une partie de lui qui lui manquait. Qu’on lui avait arraché.
Lorsque Cyriel parle, gosh que Hyunki aime cette voix, il fronce un peu les sourcils. Il peut pas être là ? Oh. Pourquoi ? Hyunki se doute de la raison. Il se doute que Cyriel, avant d’entrer dans son magasin et de le voir, le pensait probablement mort. Il pensait pas qu’il y croirait. Même si, Hyunki aussi, a pensé qu’il était mort, à un moment, il l’a pas pensé trop longtemps. Jamais. Enfin si. Mais il se disait que probablement, il l’aurait senti, non ? Si Cyriel était vraiment mort ? Ou peut-être que non. Peut-être qu’il avait cette impression d’inconfort constant, et qu’il aurait rien senti du tout. Maintenant, il l’a plus. Maintenant, Cyriel est là, vraiment là. Et Hyunki va pas le lâcher, oh non. Hyunki va le garder avec lui, proche. Si ça pouvait tenir qu’à lui, il serait capable de l’enfermer dans cette boutique et de jamais plus le laisser en sortir. Parce qu’il a besoin de ça, Hyunki. Parce que maintenant que Cyriel est de retour, Hyunki veut plus jamais le quitter des yeux.
Cyriel continue, et Hyunki a envie de le rassurer, envie de lui dire que tout va bien, maintenant. Que, qui qu’il ait été, ce corps, c’était pas lui. Que maintenant il est là, ils sont là, ils sont réunis. Il sent la main de Cyriel s’agripper à ses cheveux. Et c’est tellement naturel, c’est tellement connu. Hyunki a l’impression que plus le moment se déroule, plus il retrouve des habitudes qu’il avait perdu et qui lui manquaient. Comme quelqu’un qui reprend le vélo après plusieurs années à ne pas pouvoir marcher. Et lorsque Cyriel lui reproche de jamais être revenu le voir, Hyunki baisse un peu les yeux. Mais se ravise, se rendant compte qu’il regarde plus le visage de Cyriel, du coup. Alors qu’il a besoin de regarder son visage. Il a besoin de s’abreuver de sa beauté le plus possible. Il s’en veut, un peu, de pas être venu le voir. Mais il savait que s’il venait, Cyriel vivrait mille fois pires que ce qu’il vivait déjà. Et il voulait pas le mettre encore plus en danger. Il voulait pas que son amour puisse faire de lui une cible. Et alors que Hyunki veut s’excuser, il se sent reculer. Il sent que Cyriel le pousse, et il se laisse faire. Il cogne contre la table qui lui sert de caisse et de plateau de travail pour les bouquets. Et lorsque Cyriel comble la distance entre eux, et l’embrasse, Hyunki se sent partir. Il réalise plus où ils sont, pourquoi, ni depuis quand ils se sont pas vu. Il sent juste ses lèvres, si connues, si attendues, sur les siennes. Et il sait que c’est juste. C’est juste ça. C’est juste ça qu’il attend depuis des années. Il lui rend son baisser, au centuple. Il lui mord les lèvres, sans aucune hésitation. Putain, ça fait du bien, de le retrouver. Il lui donne un coup de bassin pour le faire reculer un peu, et échange leur place. Mais le pousse pas contre le bureau, non. Le porte, assez facilement d’ailleurs, et le pose sur le bureau. Il est pas trop haut. Même plutôt assez bas. Et leur têtes sont toujours parfaitement alignées. Hyunki doit lever un peu la sienne, mais qu’importe. Il profite juste à fond du moment. Il vient encercler les hanches de Cyriel avec ses bras, et continue de lui ravir les lèvres, comme s’il ne savait plus faire que ça. Comme s’il n’était plus capable de faire quoique ce soit d’autres. Il s’arrête quelques secondes, le temps de reprendre son souffle. “Tu m’as manqué Cyriel. Tellement.” Et il reprend où il les a arrêté quelques secondes plus tôt. Il veut plus le lâcher, c’est mort. Faudrait que la Terre explose pour qu’il accepte de le lâcher, ou de séparer leurs lèvres.
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Cyriel Jeom
Cyriel Jeom
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MessageSujet: Re: hello again (cyriel)   hello again (cyriel) EmptyVen 21 Déc - 22:39

Leurs retrouvailles étaient plus belles que tous ses rêves compilés, parce que les rêves se finissaient par des réveils amers et solitaires ; Hyunki n’était plus dans son lit, et sa présence imaginaire disparaissait sitôt qu’il ouvrait difficilement les yeux. Pour ça seulement, il aurait aimé se terrer dans un sommeil éternel où Hyunki ne l’aurait jamais quitté. Il a tenté de s’y accrocher le plus possible à chaque fois, mais qu’importe à quel point il s’assomme d’alcool et s’élève l’esprit à coup de taffes de joint entre les lèvres, le réveil était toujours là, l’attendant fatalement au détour de ses plus belles fantaisies jamais réalisées. Le dos pressé contre le mur gris de sa cellule, il ne faisait que rassasser les souvenirs à deux, et sa libération qui devait être un évènement heureux, ne fut plus que le rappel constant de sa solitude. Hyunki ne l’attendait pas à la porte de prison comme il l’avait tant de fois espéré malgré toutes les preuves qu’il ne sera jamais là. Hyunki n’est plus jamais apparu devant lui parce que Hyunki n’était plus. Un mirage. Un souvenir. Des images qu’il ne pouvait affectionner que dans son cœur et son esprit, il n’avait même pas de photos auxquelles s’accrocher, pas le moindre objet qui le ramènerait à lui, que son cerveau de camé auquel il ne pouvait même plus faire confiance à force. Parce qu’il en était arrivé parfois à douter de tout, est-ce que Hyunki avait réellement existé ou n’était-il rien de plus qu’une chimère créée de toutes pièces pour réconforter son âme solitaire. Au plus profond de son addiction, Cyriel, parfois, ne savait plus faire la différence entre le réel et le faux, mais l’homme face à lui, aujourd’hui, était comme un nouveau souffle qu’il exhalait, gonflant ses poumons de tendres sentiments qu’il ne pensait plus prétendre qu’au passé.
Ses mains se pressent chaudement sur le visage de Hyunki, s’assurant qu’il était bien là. Dans ses rêves, il ne ressentait pas ainsi le toucher de sa peau contre la sienne, ce n’était pas aussi vrai. Et la façon dont le souffle de l’homme s’échouait contre son faciès troublait son cœur de la plus belle des façons. Et il l’embrasse, parce que ça semble être une évidence. Il l’embrasse parce que c’est la seule chose à laquelle il n’est jamais cessé de penser pendant toutes ses dernières années. Il l’embrasse comme s’il le découvrait pour la première fois, parce qu’ils n’ont jamais pu échanger un dernier baiser à la libération de Hyunki. L’émotion lui serre le battant qui se sent à l’étroit dans sa cage thoracique, il a l’impression que son cœur désir crier, il bat si fort qu’il en quitterait son torse pour partir en vadrouille. Il étreint le brun de toutes ses forces, lui dérobe chaque souffle d’entre les lèvres avec avidité. Il se sent plus léger, sans pouvoir dire si ce n’était pas tout simplement le bonheur, un qu’il n’a su étrangement frôlé qu’aux côtés de Hyunki, s’y habituant presque dans l’intimité de leur cellule avant d’oublier son goût quand on l’a assommé de la nouvelle de sa mort. Mais Hyunki est là, brûlant contre son toucher, contre ses lèvres et ses paroles. Cyrielle balbutie devant lui, redevient à un enfant, et au final, consent que rien d’autre n’importait que la présence de Hyunki. Le passé est derrière, aucun besoin de le ressasser. Pas en ce moment en tout cas. Un gémissement s’égare de son gosier quand Hyunki fait sa lèvre prisonnière de ses dents, chaque geste si habituelle, ancré dans son corps et impossible de s’en détourner. Hyunki échange leur position avec une aisance à laquelle Cyriel s’attend, se retrouvant assis sur le bureau et ses jambes ne tardent pas à trouver leur place autour des hanches du brun, le pressant un peu plus contre lui. Il ne veut plus l’avoir loin de lui, même les plus infimes centimètres de distance deviendront invivables à ses yeux. « Toi aussi putain, je pensais plus jamais te revoir…plus jamais te toucher comme ça. » Et ses doigts s’égarent contre son bras qu’ils pressent puis reviennent vers son visage qu’ils flattent. Il essaye de retrouve un semblant de souffle et en profiter pour contempler encore Hyunki quand il n’a plus la force de l’embrasser. « Tu as vieilli. » souffle-t-il taquin et enjôleur, alors qu’il trace les lignes de son si beau visage. Il revient l’étreindre presque trop doucement, reposant ses paumes contre le dos du jeune homme. « Si on m’avait dit que je te trouverais dans une boutique de fleur…Tu m’offriras un bouquet, Hyunki ? » il roule lentement les syllabes de son prénom contre sa langue, excité comme un gosse. Simplement heureux.

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hello again (cyriel)

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